CHAPITRE SIX

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L'odeur de café me chatouillait les narines et je me réveillai doucement. Les draps étaient si doux et il faisait si chaud sous la couette que je peinais à me lever. Un regard sur mon téléphone m'indiqua que j'avais dormi jusqu'à 8h, un sacré record ; je remarquai également la date, presque un mois était passé. J'avais mieux dormi en un mois ici que durant l'année entière !

Une chose était sûre, ce lit me manquerait une fois le deal terminé. Cette dernière semaine était passée à une vitesse folle, entre les réunions et la fausse relation je n'avais pas eu un seul instant pour moi. Heureusement, Moros Père nous avait laissé tranquille, enfin.. presque, puisque nous devions aller dîner chez lui en fin de  journée. Il devait s'agir d'un dîner en petit comité (ce qui dans leur langage de riches signifiait, généralement, une bonne centaine d'invités plus coincés du cul les uns que les autres). Avant de descendre déjeuner, je décidai de prendre un bon bain chaud, le samedi c'était fait pour se reposer après tout. Malheureusement pour moi, la femme de ménage s'occupait de la pièce, je décidai donc d'aller dans celle de Simon.

Je frappai à sa porte, et n'obtins aucune réponse, il était levé depuis longtemps et devait sûrement être dans son bureau, je décidai donc d'entrer. La chambre était plus petite que la mienne mais elle était décorée avec soin, les murs étaient peint d'un beau gris sombre, les meubles semblaient être en bois brut, et le lit, déjà fait, se trouvait au milieu de la pièce. Sur la table de nuit, une photo attira mon regard, une femme d'une trentaine d'années en était le sujet. Elle avait de long cheveux bruns bouclés, c'était la mère de Simon. Sa photo avait été publiée dans la presse pendant des mois après son décès prématuré, elle avait succombé à ses blessures après un terrible accident de voiture. Elle souriait largement sur la photo, elle était magnifique. Sa salle de bain n'était pas aussi grande que la mienne, mais il y avait une grande baignoire encastrée dans le sol, le tout était très luxueux.

Je me glissai dans l'eau chaude savonneuse et la mousse parfumée au cèdre m'enveloppa, je soupirai de satisfaction, ça faisait tellement de bien. Les yeux fermés je profitai à fond de ce moment, j'avais l'impression de ne pas avoir eu un instant seule depuis très longtemps. Quand je n'étais pas au travail, j'étais avec Simon et si par miracle il s'absentait, alors il restait ses domestiques. Même si j'arrivais enfin à m'y faire, ce bain me faisait le plus grand bien.

Durant ce dernier mois, j'avais découvert que Simon travaillait bien plus que je ne le pensais. Il passait des soirées entières dans son bureau, je l'entendais au téléphone avec des clients et des collaborateurs. J'étais surprise, moi qui pensait qu'il profitait du nom de son père. Grâce au chef Etienne, j'avais également appris que Simon n'avait jamais ramené aucun ami chez lui, excepté Matt. Il était très solitaire et bien moins fêtard que ce que les médias disaient.

L'eau chaude commençait à refroidir quand un bruit de porte vint casser le silence. Je grimaçai, espérant que la femme de ménage ne viendrait pas me chasser des lieux pour nettoyer la pièce. Quelques secondes passèrent avant que Simon ne débarque, uniquement habillé d'un bas de jogging. Merde. Je poussais un cri strident, m'allongeant un peu plus sous l'eau.

- Putain de merde !

- Pardon, pardon, pardon.

- Mais qu'est ce que tu fous dans ma salle de bain Léonie ?!

- Ta domestique nettoyait la mienne et j'avais envie d'un bain. Ne t'avises pas de me reluquer ! Tournes-toi bordel !

Il me balança une serviette au visage et se retourna vers la porte. Il était furieux, je ne l'avais jamais vu comme ça. Je ne comprenais pas, habituellement il aurait tenté une blague graveleuse ou il m'aurait taquinée.

ILLUSOIREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant