Il était déjà 15h quand nous arrivâmes à l'appartement, il était aussi silencieux qu'avant mon départ. Je posai mes affaires sur le dos du canapé et proposai un café à Matt.- Non merci, je vais rentrer me préparer pour cette soirée de merde.
- Pourquoi tu viens si tu n'aimes pas ça ?
- Parce que je n'ai pas le choix, mon statut m'y oblige et puis pour Simon, il est moins chiant que tu ne le penses.
- Je ne parierais pas là-dessus.
Simon arriva justement dans la cuisine, il avait toujours l'air en colère mais il était moins tendu que dans la salle de bain. Il n'était pas encore habillé pour la soirée. Il posa son regard sombre sur moi, la mâchoire serrée.
- Vous étiez... ensemble ?
- Oui, ta coloc voulait-
- Une robe. Je voulais une robe pour ce soir, alors je l'ai appelé et on a mangé ensemble.
J'omettais volontairement de préciser la raison principale de notre virée et priai pour que Matt en fasse autant.
- C'est exact. D'ailleurs il faut que je rentre me préparer, on se rejoint chez ton vieux pour quelle heure Sim ?
- 19h30.
Son ton était froid et son regard me fusillait à travers la pièce.- J'y serai.
Il tapa dans le dos de son ami avant de se retourner et d'ajouter :
- A ce soir chérie, dans ta belle robe.
Est-ce que tous les hommes de cette ville allaient m'appeler comme ça ?
Je haussai les yeux au ciel en ignorant le comportement puéril de Simon. Lui rappeler le dîner l'avait remit en rogne.Nous arrivâmes chez son père à l'heure pile du rendez-vous, Simon n'avait pas décroché un mot de l'après-midi et son irritation s'accentuait à mesure que nous nous rapprochions de la demeure. Nous étions garés au bout d'une grande allée goudronnée, la musique classique et les brouhahas s'échappaient du manoir. Le bâtiment d'un style ancien dominait le paysage, des spots venant éclairer le lierre au niveau des colonnes de pierre blanche qui entouraient la porte.
- Bon, c'est parti... dis-je dans un souffle.
Le stress me gagnait, je n'étais jamais allée dans ce genre de soirée. Simon continua de m'ignorer et se contenta de me proposer son bras, que j'acceptai. Devoir remonter une allée en talons aiguille était une putain de torture.
L'intérieur de la bâtisse n'avait rien à envier à l'extérieur. Dans un style ancien, les moulures au plafond étaient d'époque, les meubles construit en bois noble, le parquet lustré avec soin et au mur étaient encadrées toutes sortes de peintures. Étonnamment, je me fondai plutôt bien dans la masse, je remerciai intérieurement Matt d'avoir insisté pour la robe. Alors que nous étions debout à siroter nos verres à côté d'un piano, un couple d'un certain âge se présentèrent à nous comme Monsieur et Madame Abernaty. La femme était vêtu d'une élégante robe violine, les cheveux courts, elle affichait un sourire sincère, son mari, plus petit, était en costume bleu nuit. Il me tendit la main et je la lui serrai.
- Qui est cette jeune femme, Simon ?
- Léonie Ballas, ma compagne.
Pour ne rien arranger à ma peine le ton de Simon restait froid et dur, déjà que nous nous tenions comme deux statues de cire, ce n'était pas son attitude qui allait nous apporter les bonnes grâces de son père. Je me rapprochai de ce dernier en tendant la main vers Monsieur Abernaty.
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ILLUSOIRE
Romance« Le pire ennemie d'un menteur, c'est quelqu'un qui a une bonne mémoire. » - le danger avec les mensonges, c'est de les préférer à la réalité. Léonie le sait car sa vie en est l'exemple même. - MESSAGE IMPORTANT/ « Les personnages et les situations...