Journal Intime D'une Assistante

Chapitre 24: Poignardée

_Tu as eu un problème ? Angelo lève les yeux vers Kida.

_Pourquoi ?

_Tu es venu en retard à la réunion, ça ne te ressemble pas !

_Oh ! J'ai eu un imprévu !

_Tu n'as pas vu mes appels ?

_J'étais occupé ! Quoi c'est un interrogatoire ?

_Je m'inquiète c'est tout ! Ça ne te ressemble pas d'être en retard sans prévenir en plus ! En plus hier tu n'as répondu à aucun de mes appels ! Angelo souffle et s'apprête à répondre lorsque la porte de son bureau s'ouvre, c'est sa mère toute joyeuse qui rentre.

_Maman ? Dit-il surpris de la voir.

_Cette fois c'est la bonne n'est-ce pas ? Rosine m'a appelé ce matin et apparemment sa fille est contente de votre rendez-vous...

_Mlle Lao, laissez nous seuls ! Dit Angelo avec empressement, Kida s'incline et tourne les talons. Mais se fige en entendant ce que la mère de son amant vient de dire alors qu'elle s'apprêtait à fermer la porte après elle.

_Vous avez même dormi ensemble, le mariage ne tardera pas alors !

_Tu me fais suivre ? Dit Angelo en regardant sa mère qui hausse les épaules, il se mord la lèvre en sachant que Kida a entendu ce que raconte sa mère.

_Maman arrête de venir sur mon lieu de travail !  Rentre à la maison maintenant !

_Je savais qu'elle allait te plaire ! Je suis trop contente !

_Rentre on parle après ! J'ai une réunion ! Dit-il en regardant dans le bureau de Kida, mais elle n'y est pas. C'est certain elle a entendu sa mère.

Après quelques minutes a insister, il parvient à mettre sa mère dehors, c'est un vrai moulin à parole.
Elle traverse le couloir toute heureuse quand elle croise Kida qui revient dans son bureau.

_Raccompagnez moi jusqu'à la voiture s'il vous plaît ! Dit la vielle dame à l'adresse de Kida, Kida accepte de l'accompagner en lui prenant son sac.

_Vous avez l'air heureuse madame Sullivan !

_Ce petit chenapan a enfin trouvé chaussure à ses pieds, comment ne pas être heureuse ! Il a bon goût, cette petite est très belle !

_J'ignorais que monsieur voyait quelqu'un !

_Ah ! Ah ! Ah ! Ils se sont rencontrés hier et j'ai eu de bon retour ! Je serai grande mère dans un avenir proche je le sens ! Kida sourit poliment en lui remettant le sac une fois à la voiture, elle s'incline avant avant de retourner sur ses pas le cœur lourd.

Elle retourne dans son bureau s'occuper de ses tâches journalières, toute la journée elle ne regarde nulle part que son travail. Ses interactions avec son chef sont uniquement dans le cadre du travail, elle fait un effort fou pour garder son professionnalisme et ne pas exploser de jalousie.
Lorsque le soir arrive, après qu'elle ait terminé ses derniers travaux, elle range ses affaires et annonce à Angelo qu'elle a terminé sa journée.

_C'est toi que j'attendais ! Rentrons ensemble ! Dit-il en prenant sa veste.

_Tu penses que j'ai envie de rentrer avec toi ? Je vais rentrer, à demain monsieur !

Elle tourne les talons mais il la suit et la rattrape avant qu'elle ne sorte du bureau.

_Ce que ma mère a dit tout à l'heure...

_Au sujet de ton rendez-vous arrangé alors que tu as déjà une petite amie ?

_Je l'ai fait pour qu'elle me lâche la grappe !

_Coucher avec la fille en question aussi ?

_Je n'ai pas couché avec elle ! Kida sent la nausée qui la prend tout d'un coup, ça la dégoûte de le voir mentir aussi sereinement en la regardant dans les yeux. Ça la dégoûte de voir à quel point il la considère peu pour oser lui mentir ainsi.
Elle lui tend un bout de papier qu'elle est allée chercher sur son bureau.

_Qu'est-ce que c'est ? Dit-il en prenant le papier des mains.

_Un message de Mlle Sarah ! Elle vous remercie pour cette nuit torride et elle vous attend pour dîner à Vridi à 20h30 ! Si vous prenez la route maintenant vous aurez que quelque secondes de retard, la circulation est fluide aujourd'hui ! Dit-elle en regardant sa montre qui affiche 19h56.

_Kida je peux tout t'expliquer...

_Bonne soirée monsieur ! Elle s'incline poliment avant de s'en aller.

Elle a tenu devant lui, mais une fois hors de son champs de vision alors qu'elle est à quelques mètres de sa voiture, elle s'effondre en larmes. C'est terriblement douloureux ce qu'elle ressent en ce moment, elle croyait vraiment qu'il y avait quelque chose spécial entre eux.

_Je n'aime pas te voir pleurer ! Surtout si c'est pour lui, il n'en vaut pas la peine !

_Yaya ?

_Accroche toi à moi ! Dit-il en l'aidant à se mettre debout.

Plutôt dans la journée, alors qu'il passait dans les parages, il a entendu ce que madame Sullivan confiait à Kida. Il s'est inquiété pour elle toute la journée, il ne savait pas s'il devait aller vers elle et voir comment elle se sentait ou si il devait se mêler de ses affaires.
Mais le problème c'est que Kida est l'une de ses affaires, tout ce qui la concerne l'intéresse et ça toujours été ainsi.

_Je n'ai pas la force de conduire ! Dit-elle en s'essuyant les yeux.

_Je te déposerai ! Mais arrête de pleurer ! Dit-il en lui passant un mouchoir.

Silencieusement, ils se dirigent dans la voiture de ce dernier qui serre les dents. Il n'aime pas la voir pleurer, il ne sait pas depuis quand, mais Kida est précieuse pour lui.

_J'ai envie de glace ! Dit-elle.

_A vos ordres !

_Tu es toujours fâché contre moi ? Demande-t-elle en le regardant, elle le voit crisper ses mains sur le volant.

_Je suis désolé ! Mais je ne savais plus trop comment me comporter, surtout face au chef ! Dit-il et c'est en partie vraie.

_Je comprends...

_Je...je ne suis pas fâché contre toi ! Comment pourrai-je ? Tu m'es précieuse ! Enfin...je veux dire notre amitié !

_A moi aussi notre amitié m'est précieuse, j'ai vraiment cru que j'avais tout gâché !

_Bref ! C'est le passé tout ça ! Elle le remercie du regard, lorsqu'ils sortent du parking elle croise le regard de Angelo qui venait à sa suite.

Elle met fin au jeu de regard en fermant les yeux, les dents serrés et le cœur lourd. Une douce sensation chaude se fait sentir sur sa main, délicatement elle ouvre les yeux et croise ceux de Yaya qui lui adresse des encouragements silencieux.

De son côté, Angelo la regarde s'éloigner dans la voiture du comptable et cela l'énerve instantanément. Il croyait que ces deux là ne se parlaient plus, alors pourquoi se retrouve-t-elle dans sa voiture.