30. Bienvenue chez Santorga

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Bonjour,
Je reprends la publication de Kiwi ex Machina, voici la seconde partie !


30. Bienvenue chez Santorga

(by Victor Carmin)

Kiwi s'est fait emmener sans croiser mon regard. J'avais imaginé ce moment tellement de fois, quand je pensais encore que je le trahirais. Je tremblais devant l'œil lourd de jugement qu'il ferait peser sur moi. Mais il m'a épargné ça, et c'était encore pire. Devant moi, les CRS lui avaient arraché sa fausse chemise de journaliste pour pouvoir lui retirer son bras. Ça servait pourtant à rien, il ne pouvait pas le bouger. Ils l'ont trainé dehors comme ça, torse nu, sans bras, les jambes paralysées, et le regard d'une poupée sans vie. Pas un mot n'est sorti de sa mâchoire serrée. Pas un cri de révolte, pas un reproche. C'était plus rien qu'un mannequin en plastique.

J'ai pensé que c'est comme ça qu'il avait dû être quand... j'ai pensé que c'est comme ça qu'il avait dû être quand... Et ce connard de chien de Driss Diakité, où est‑ce qu'il est parti ? C'était trop dur à supporter pour son petit cœur sensible ? Tout est de sa faute à ce fumier. Moi... Moi je suis un mec instable, je fais de la merde, je fais des trucs que je devrais pas, c'est comme ça, tout le monde le sait ! Pourquoi il m'a laissé faire ? Il avait un flingue chargé entre les mains putain, c'était lui qui avait le contrôle de la situation !

Prigent était en face de moi en train de me poser des questions, mais j'ai rien écouté, je l'ai planté là et j'ai foncé jusqu'au bureau de Diak.

Quand j'ai ouvert sa porte violemment, il m'a fait un regard assassin. Quoi ? Me rejette pas la faute dessus sale traitre ! Sale... double‑traitre ! C'est à cause de toi si j'ai fait ce que j'ai fait, et alors que tu aurais pu l'empêcher t'as pas bougé ! Tu m'as juste... manipulé... comme la fois où on a couché ensemble à Santorga Bordeaux. Et qui sait combien d'autres fois.

J'ai commencé à gueuler, mais il m'a coupé :

— Dégage de mon bureau Carmin. Je plaisante pas. Je veux pas te voir.

— QUOI ? ai‑je hurlé tellement fort que toute la tour Santorga, les journalistes, les CRS, les 12 000 clones et le président Macron ont dû m'entendre. T'OSES ME DIRE ÇA APRES CE QUE T'AS FAIT ?

— CE QUE MOI J'AI FAIT ? a hurlé Diak à son tour. TU VAS ME METTRE ÇA SUR LE DOS ? C'est toi qui as activé le brouilleur IEM, Dieu sait pourquoi. Tu l'as trahi. Toi seul.

— NON ! ai‑je aboyé. TU m'as trahi MOI !

Il a eu un rire méprisant :

— Alors c'est de ça qu'il s'agit ? De toi et de moi ? Kiwi va aller en taule parce que c'est le meilleur moyen qu'on ait trouvé pour se faire souffrir mutuellement ?

— T'AVAIS LE FLINGUE ! T'AVAIS QU'À ME TIRER DESSUS ! POURQUOI TU M'AS PAS TIRÉ DESSUS ?

— T'aurais voulu ça ? Que je te tue ?

Une part de moi... à ce moment‑là c'est vrai en trahissant Sartrouville Ninja j'aurais voulu mourir.

— Dans le genou, ai‑je fulminé.

Il a levé le menton avec arrogance.

— Certes. J'aurais pu te tirer dans le genou au risque de vous tuer toi ou Litchi. Et toi tout ce que tu avais à faire c'était rappuyer sur le brouilleur IEM que tu avais à portée de main.

Oh putain il me rejette la faute dessus.

— T'AS TRAHI SANTORGA PUTAIN !

— Pas plus que toi.

Kiwi ex machina - seconde partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant