42. Litchi qui fait brûler son soutif à la cafet de Rennes Pontchaillou

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42. Litchi qui fait brûler son soutif à la cafet de Rennes Pontchaillou
(By Victor Carmin)

Quand je me suis pointé chez Diak après le boulot, il n'était pas chez lui. Moi qui étais impatient de parler à Kiwi, ça n'allait pas être pour tout de suite. Chibi était là, par contre, en train de squatter un des termis de Driss pour jouer à un jeu vidéo.

— Il est passé où Diak ? lui ai‑je demandé.

— Sorti prendre l'air. Kiwi l'a déprimé.

Le clone a dit ça avec une espèce de triomphe mesquin, sûrement parce qu'il n'avait toujours pas le droit de dire bonjour à sa souche. Je commence un peu à avoir envie de lui laisser ma place, Kiwi est si affreux que ça ?

— Et toi, depuis quand t'es là ?

— Je suis venu à midi, ils m'ont invité à manger, plutôt que je reste tout seul chez toi.

Ah okay, le mec se fait inviter et il en profite pour squatter tout l'aprèm. Pas étonnant que Diak craque. Comme le copier/coller était hyper concentré sur son jeu, je me suis tourné vers Grenade qui lisait des trucs sur un autre terminal (il y en a plein la baraque) :

— Quoi de neuf Grenadine ?

Il est resté une seconde à me jauger avant de se rappeler comme j'avais été sympa avec lui la veille :

— J'ai pu contacter Litchi et Noisette grâce à ton plan cul.

Sans aucune raison, je me suis senti fier. Il est doué mon plan cul, pas vrai ? Heureusement qu'il était pas là pour entendre que même Grenade l'appelait comme ça, sinon notre cuisinier officiel se faisait virer de l'appart.

— Cool. Ils vont bien ?

J'ai demandé ça un peu à contrecœur, Litchi devait être tellement vénère contre moi, je préférais qu'on s'oublie mutuellement

— Ils vont bien. Ils sont revenus en France.

— Ah bon ?

— Depuis un certain temps déjà, ils sont rentrés peu après que Chibi ait disparu, pour le retrouver avant qu'il se fasse arrêter. Ils ont pris beaucoup de risques, ils étaient morts d'inquiétude.

Oups. C'est vrai que pour Litchi et Noisette, comme pour Grenade et Kiwi, Chibi est un peu leur gosse.

— Litchi me déteste pas trop ?

— Si.

Pourquoi j'ai posé la question, moi ?

— Et, euh... tu leur as parlé du plan pour libérer Kiwi ? Ils vont nous aider ?

— Pas sûr qu'ils puissent. Tu as entendu parler de ce qui se passe au CHU de Rennes ?

C'est vrai que je vous ai pas raconté ça ! J'avais trop de problèmes perso à gérer, mais c'est une histoire de dingues ! Je vous fais un petit topo pour vous remettre à jour :

Sur les 35 clones que Santorga a repris à S‑Nin, une douzaine étaient « orphelins », c'est‑à‑dire que leur souche était morte pendant leur période de liberté. C'est ce qui était arrivé à la souche de notre Lisa qui avait eu la chance d'être réclamée par les proches. Les onze autres, dont ma copine Amandine Rodès de l'autoroute A1, une fois endormis on les avait envoyés aux facs de médecine, en toute discrétion pour ne pas faire hurler les médias.

Déjà que les gens supportaient pas qu'on réendorme les 12 000 clones qui n'avaient vécu que deux mois, alors envoyer comme cobayes les clones de Sartrouville Ninja, dont certains avaient vécu sept ans, ça allait jamais passer. Mon patron avait été forcé de prendre cette décision pour pas avoir l'air faible, et parce que tant que Leclerc‑Berger la remplacante de Diak n'avait pas rempli sa mission, on manquait de capsules.

Kiwi ex machina - seconde partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant