52. Le phénix renait de ses... nan j'y arrive pas
(By Victor Carmin)Le trajet du retour s'est fait en silence, jusqu'à ce que Diak qui était au volant me jette un coup d'œil en biais, puis à Grenade dans le rétro, et dise :
— On récupèrera Chibi. Vous inquiétez pas.
Le récupérer c'est une chose, mais le transfert de membres par contre... Au moins ils sont tous les deux en vie. Je vais pas gâcher la tentative de Drissou‑Lapin de nous remonter le moral, c'est quand même exceptionnel.
— On a le droit d'être un peu contents alors ?
Merde quoi, on venait de faire évader l'ennemi numéro un du pays en totale impro. On avait bien quelques heures pour ne pas penser aux emmerdes avant qu'elles ne se pointent juste devant notre pif.
— On a le droit.
Le cœur y était moyen mais avec un peu de bonne volonté... J'arrêtais pas de mater Kiwi à l'arrière, j'avais trop hâte de le toucher, de revoir la couleur de ses yeux. Grenade avait trop de bol de le tenir contre lui comme ça.
Diak conduisait comme un papy, surtout par rapport à Grenade à l'aller, mais il s'est planté de chemin ce con, à un moment, alors qu'on était déjà dans Cergy et presque arrivés, il a tourné à droite au lieu de filer tout droit.
— Et ben ? Tu sais plus où t'habites ?
— Et toi, tu sais plus où tu bosses ?
Maintenant qu'il le disait, je reconnaissais l'itinéraire.
— Me dis pas que tu me ramènes chez Santorga ?
— Bien sûr que non. Je te dépose juste au carrefour, ce serait quand même pas prudent de se garer devant la tour avec Liam Raleigh sur le siège arrière.
— C'est pas ce que je voulais dire.
— Il est 16h30, Carmin. Finis ta journée de boulot proprement, ça éveillera moins de soupçons. En plus il faut que tu découvres si Prigent compte faire quelque chose, quand il apprendra l'évasion de Kiwi.
C'est pas faux... Mais moi je voulais rentrer avec mes bros, je voulais installer Kiwi et le border, et être là quand il se réveillera, pas être le seul à retourner bosser ! C'est dégueulasse ! J'ai commencé à protester mais on était déjà arrivés. Diak s'est garé le long du trottoir en me disant :
— Allez zou. Au boulot. Va cotiser pour mon chômage.
Je l'ai regardé. Diakité qui plaisante, ça me scie systématiquement. Il allait vraiment falloir que je répare notre relation. En attendant, je suis sorti de la caisse en rageant sec. J'ai jeté un coup d'œil aux trois branleurs que je venais de lâcher. Mes potos terroristes qui allaient m'attendre sagement à la maison. J'ai dit à Diak, un peu pour tâter le terrain :
— À ce soir mon lapin.
Il m'a allongé un regard qui en disait long. Je suis parti vers la tour Santorga presque avec le sourire.
Mon excès de zèle professionnel ne m'a rien apporté. J'étais tellement nerveux, avec l'adrénaline qui retombait, impossible de tafer correctement. J'ai voulu passer voir le patron mais il était en réunion avec les actionnaires. Avec mon niveau de stress je risquais pas de venir squatter en plein milieu, en plus c'est toujours chiant à mourir. Aucune info sur l'évasion du leader de Sartrouville Ninja n'a eu l'air d'être diffusée. Les flics devaient garder ça secret pour le moment, ou alors personne ne nous avait prévenus parce que Liam Raleigh n'est pas le problème de Santorga, il n'y a que Chibi qui nous appartienne et celui‑ci était toujours sur place.
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Kiwi ex machina - seconde partie
Science FictionVictor Carmin a pris une décision. Il doit maintenant faire face aux conséquences. (suite de Kiwi ex machina - première partie)