36. Sartrouville Ninja attaché au radiateur
(By Victor Carmin)
Alors comme ça Plan‑Cul me rappelle ? Alors comme ça même après les trucs horribles que j'ai faits il ne peut plus se passer de moi ? Ha ! Je fais quoi du coup ? Je décroche ou je lui fous un vent ? Bon je déconne, évidemment que j'allais décrocher, j'avais trop envie de l'entendre s'humilier en me demandant de revenir dans sa vie. Je suis allé dans la cuisine pour que Chibi Kiwi entende pas, au cas où ça dérapait. J'espérais bien que ça allait déraper.
— Allô Victor ?
— Et ben Drissou‑Lapinou, tu craques déjà ? Tu t'es rendu compte que tu pouvais pas te passer de moi ?
— Dans tes rêves. Sois sérieux deux minutes faut que je te parle d'un truc important.
À ce moment là j'étais plutôt de bonne humeur, à mater le foot avec Chibi Kiwi. Que Diak m'appelle, ça m'avait fait plaisir, franchement lui aussi il me manquait. Nos disputes et leurs conclusions torrides, à quel point tout était simple avec lui, ses grandes dreads... je retrouverai jamais un plan‑cul pareil. D'ailleurs j'en avais même pas envie, je voulais Driss Diakité moi, j'avais plus baisé avec personne depuis notre séparation, bizarrement j'en ressentais pas trop le besoin. J'aurais pu repartir à la chasse, j'adore ça d'habitude, mais là, alors que pour la première fois depuis un paquet d'années j'avais zero plan cul et plein de temps libre, j'ai rien fait. Même pas remis à jour mon profil Q+. Victor Carmin n'avait pas envie de baiser. C'était peut‑être le Tranxène, ou bien la culpabilité.
En tout cas quand Diak m'a appelé, je me suis dit « c'est reparti » et j'étais plutôt content. Alors sa voix sèche et impatiente m'a mis en colère. S'il appelle pas pour qu'on fasse la paix, qu'est‑ce que ce blaireau peut oser vouloir de moi ?
— Okay vas‑y je t'écoute. Tes excuses. Je suis prêt.
Il a éclaté de rire :
— Mes excuses ? Pourquoi je m'excuserai ?
— Ben pour ta trahison !
— Tu veux dire TA trahison.
— QUOI ?
Je parlais pas de ça ! Je parlais de sa trahison envers moi, qu'il m'ait menti pendant 4 ans. Pas de... pas encore de ça. Kiwi a rien à voir là‑dedans, je veux plus y repenser. Je veux oublier ça pour toujours pourquoi il en reparle ? Il veut pas capter que c'est à cause de lui si j'ai pété les plombs ? Il veut pas comprendre que j'ai besoin de l'entendre me dire qu'il est désolé d'avoir joué avec mes sentiments... nan pas mes sentiments quand même, mais un truc qui s'en approche un peu sans être niais... ma confiance, peut‑être. C'est quand même simple : je veux qu'il me demande pardon de pas m'avoir tiré dessus pour m'empêcher de déconner.
J'ai commencé à me lancer dans une longue tirade hargneuse, pas trop fort parce que j'étais certain que Chibi Kiwi écoutait derrière la porte. D'habitude, Diak m'écoute rager jusqu'à ce que je m'essouffle, puis il riposte avec une punchline, c'est sa technique de serpent, mais là il m'a pas laissé aligner trois insultes avant de me couper la parole :
— Okay okay, du calme. J'appelais pas pour qu'on s'engueule.
— Parce que si tu crois que j'ai envie de recommencer de baiser avec toi maintenant que je sais comme t'es qu'un...
— J'appelais pas pour ça non plus. Bon sang Carmin, tu es enfermé dans des schémas tellement basiques, je pensais que c'était un rôle que tu jouais, c'est pas possible d'être primaire à ce point.
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Kiwi ex machina - seconde partie
Science FictionVictor Carmin a pris une décision. Il doit maintenant faire face aux conséquences. (suite de Kiwi ex machina - première partie)