62. Kiwi et moi, face à face, débattant de philosophie dans un gratte‑ciel au bord de l'explosion
(By... je sais plus vraiment)C'est bizarre de dire que j'avais peur de Kiwi, du haut de mon mètre 90, que je stressais à cause de ce nain de jardin. N'empêche, une seconde, j'ai été purement terrorisé et son flingue avait rien à voir là‑dedans. Ses yeux étaient pleins de haine, mais comme toujours sa voix est restée nonchalante quand il m'a balancé :
— Évidemment que t'allais te pointer, je suis con, c'était obligé.
J'ai repris mes esprits :
— Putain mais qu'est‑ce que tu fous là ? Comment t'es entré ?
— Je suis venu t'empêcher de bouger Chibs de là où il est, apparemment.
— Tout va exploser dans moins d'une demi‑heure !
— Je sais.
En me visant toujours, et avec le même sourire froid, il a reculé d'un pas ou deux et a posé son cul sur la capsule de Chibi Kiwi pour bien me signifier qu'il irait nulle part. L'enfoiré. Il avait l'intention de se faire sauter avec les clones.
— Okay...
J'ai enlevé mon masque à gaz pour qu'il puisse voir mes yeux. Ma voix tremblait, ça m'a surpris et j'ai dû m'y reprendre à deux fois.
— Okay, Kiwi, on se barre. On laisse Chibi si tu veux, mais on s'en va.
Je suis pas fier d'avoir proposé ça, que ça me soit apparu être la meilleure solution. Je mets ça sur le compte de la panique, de la surprise de tomber sur mon soleil de pote en train de se suicider. Kiwi ne m'a pas loupé :
— Oh ? Finalement Chibi peut crever si c'est pour ma vie ? On valide la politique de Santorga ?
Il me fait chier, putain ! C'était pour sauver Chibi que je m'étais pointé ici, et il le sait très bien ! Qu'est‑ce qu'il vient se foutre de mon jugement ? D'ailleurs, à propos de jugement, c'était pas vraiment le moment de péter un câble, là, comme me le répétait Diak dans ma boucle d'oreille.
J'ai levé les mains en l'air pour calmer ce psychopathe de Dark Kiwi et j'ai fait un pas en avant. Son visage s'est durci et il a raffermi sa prise sur le gun.
— Stop. Tente rien. Je te laisse faire demi‑tour et t'en aller si tu veux. Essaie de faire autre chose et je tire.
— Calme‑le, me disait Diak. Vas‑y doucement l'énerve pas.
Il est comique tiens, j'ai pas fait la formation psycho moi !
— Kiwi écoute...
Toujours avec les mains en l'air, la voix apaisante comme je pouvais, j'ai fait un pas en avant en n'y pensant même pas. La réponse a été radicale : Kiwi m'a tiré dessus sans hésiter.
Je suis resté planté debout comme un con à regarder la vie défiler devant mes yeux... Bon, je vous rassure, la balle était passé à au moins deux mètres. Kiwi ne peut pas tenir une fourchette comment il arriverait à viser droit ? Ça m'avait quand même fait super peur, putain, j'aurais jamais cru qu'il me tirerait dessus. Genre, comme ça, me tirer dessus froidement. On en est là ?
J'ai à peine eu le temps de reprendre mes esprits qu'une autre balle est passée, sur ma gauche cette fois. Si j'avais pu croire à un tir de sommation la première fois, la deuxième je pouvais plus être dans le déni : Kiwi tirait comme un manche, mais il tirait pour me tuer. La preuve : son expression furieuse quand, me visant pour la troisième fois, il s'est rendu compte qu'il arrivait plus à bouger son doigt pour appuyer sur la gâchette. Le bol. Je me suis relevé vite fait, oui parce qu'à la deuxième balle je m'étais jeté par terre, réflexe de survivant. Un coup d'œil derrière moi m'a appris que les deux balles s'étaient plantées dans les murs. Driss gueulait des trucs mais je l'écoutais pas. J'étais tellement vénère putain !
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Kiwi ex machina - seconde partie
Science FictionVictor Carmin a pris une décision. Il doit maintenant faire face aux conséquences. (suite de Kiwi ex machina - première partie)