55. Santorga Ciao

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55. Santorga Ciao
(By FdB)

Après le premier round avec Diak... et après le deuxième... et comme on dit jamais deux sans trois... Ben oui mais ça faisait longtemps aussi ! On en a profité un max, surtout que je crois qu'on savait pas trop où on allait. Diak ne m'avait pas reparlé de cette histoire comme quoi il voulait du sérieux, rencontrer sa belle‑maman et que je sois fidèle. Peut‑être qu'il avait lâché l'affaire. Ou alors il avait senti que c'était pas la peine parce que je suis un petit peu tenté de tenter. Je risque quoi ? De toute façon je lui suis déjà fidèle, je n'ai baisé avec personne d'autre depuis... Le dernier c'était Kiwi. Je sais pas trop comment le dire, pour moi Kiwi c'était sérieux, et pourtant, je lui ai fait du mal. Et lui au lieu de riposter ou de se défendre, il... il a accepté, comme ça. Je peux pas écrire une histoire avec quelqu'un comme Kiwi. De toute façon il ne veut plus de moi, alors autant que je me rabatte sur Drissou‑Lapin, lui en principe il me laisse pas faire n'importe quoi.

Bref, je disais quoi déjà ? Après notre triple rodéo, je suis allé dans la salle de bain pendant que Diak flemmardait dans le lit. Il y avait des T‑shirts de Chibi Kiwi qui trainaient sur un tas de linge. J'avais pas envie de penser à ça maintenant, l'image du clone mutilé dans sa capsule, chut. Je venais de me faire Diak, j'avais des images beaucoup plus cools dans la tête. J'ai quand même attrapé un T‑shirt, une horreur jaune avec un motif à la con. Il était si petit je pouvais rien en faire. Mais il irait sûrement à Kiwi. En taille, en tout cas, parce que question style c'était pas ça du tout. Chibs avait les pires goûts de chiotte. Je lui avais filé un peu de blé pour qu'il s'achète des fringues sur internet ou dans des magasins, et il avait pris que des saloperies multicolores, ce paumé.

— Dis, ai‑je demandé en sortant de la salle de bains. Tu penses qu'on devrait ramener les fringues de Chibi pour Kiwi ? Ça sera à sa taille au moins, mais je sais pas si c'est une bonne idée.

J'avais peur qu'il nous les jette à la gueule et qu'il nous en veuille. Déjà qu'il nous considérait comme responsables de sa greffe, manquerait plus que ça qu'on lui refile les fringues de son clone qu'on avait envoyé à l'abattoir. Mais Diak était le principal concerné parce que pour le moment c'est un vieux survet à lui qu'on avait filé à Kiwi, et la garde robe de Diak habillait déjà Grenade. Il allait finir par plus avoir de fringues. Remarque on s'en fout, il est au chômage, il peut aussi bien passer ses journées dans son appart en slip... et moi je ferais bien de me calmer un peu avec les vannes sur le chômage tant que je ne sais pas ce qui va se décider à la fin de ma mise à pied.

Diak a regardé les fringues improbables que je lui montrais. Ça a bien niqué l'ambiance. Les habits moches de Chibi criaient la joie de vivre.

— Il vaut mieux pas, a décidé Driss.

— Ouais chui d'accord.

J'ai reposé le T‑shirt le cœur serré.


On est repartis chez lui. Il était déjà pas mal tard, le temps était passé vachement vite. Diak n'a même pas fait de commentaire comme quoi j'avais pas de raison de le raccompagner puisqu'il y avait pas de place pour moi dans son appart. Et il a bien fait, parce que quand il est entré et qu'il a vu un inconnu au visage brûlé assis sur son canapé, il a eu un putain de mouvement de recul, si j'avais pas été là pour le rattraper il serait tombé à la renverse. Grenade nous a fait un regard désabusé puis il s'est mis à tousser et a reposé les yeux sur la télé. Il aurait voulu s'isoler, je pense, pour pas nous surprendre comme ça, mais dans sa chambre il y avait Kiwi, c'était sûrement pire.

Diak s'est repris, et il est allé s'asseoir à côté de Grenade avec un petit mot encourageant. Moi je suis allé voir Kiwi.

Cette fois, il était assis dans son lit, des écouteurs dans les oreilles. Quand je suis entré il m'a fait un signe avec la tête pour que je les lui retire, ce que j'ai fait. Puis je me suis assis à côté de lui.

Kiwi ex machina - seconde partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant