Chapitre 28

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« Prends garde à ne pas faire des promesses que tu ne tiendrais pas... soufflai-je, dégrafant la broche qui maintenant ses vêtements.

Sa toge écarlate pendait désormais sur ses épaules sans plus rien dissimuler. J'esquissai un petit sourire satisfait.

En cet instant précis, j'en avais oublié la rage et la haine qui m'habitaient auparavant. Elles avaient été balayées par l'ouragan qui grondait en nous. J'avais tellement envie de lui... que c'en devenait presque douloureux. Et Dante semblait dans le même état, pour mon plus grand bonheur.

Toutefois, je perçus une soudaine et brève lueur d'hésitation dans son regard.

— Es-tu sûre que ce soit une bonne idée ? s'enquit-il, de son timbre guttural qui trahissait l'ultime effort de maîtrise qu'il tentait.

Non. Absolument pas. Mais j'en avais assez de me retenir, de contenir ce feu qui allait finir par ne laisser que des cendres en moi si je persistais à vouloir souffler dessus pour l'étreindre. À quoi bon lutter contre cela ? Cette passion, cet amour... C'étaient les seules choses qui me permettaient encore de tenir debout, de ne pas laisser le Mal, la folie ou la douleur l'emporter.

J'étais fatiguée de le haïr.

En cet instant, je préférais tellement l'aimer...

Pour toute réponse, je l'embrassai. Je sentis alors ses mains se glisser jusqu'à la ceinture qui maintenait mes propres vêtements, tirer dessus, la dénouer. Je me retins de sourire contre ses lèvres. Dénudant ma poitrine, mon ventre, il fit glisser les pans de ma robe sur mes épaules, le long de mes bras, s'arrêtant à mes hanches. Il se recula légèrement, me contemplant, silencieux. Même le vent frais sur ma peau nue ne parvenait pas à m'apaiser, impuissant face à ces prunelles de braise qui ne me lâchaient plus.

Puis, soudain, avant que je ne puisse réagir, le poète me retourna, se retrouvant dans mon dos. J'avais devant mes yeux l'immensité du paysage montagnard, sa beauté stupéfiante, le spectacle d'une nature surnaturelle... Un spectacle à en couper le souffle, vertigineux. Mais si l'air refusait d'entrer dans mes poumons et que mes membres semblaient pris de faiblesse, ce n'était pas à cause de cela.

Les doigts de mon amant glissèrent le long de mes ailes, qui semblaient tant le fasciner, jusqu'au creux de mes omoplates, avant de s'enfoncer douloureusement, délicieusement dans ma chair. Un frisson de pur plaisir me parcourut. Je découvrais une sensibilité accrue au niveau de mes appendices, tant que le moindre de ses effleurements envoyaient une décharge brûlante droit au centre de mon plaisir.

Sa bouche se posa alors sur ma nuque, l'embrassant langoureusement. Un soupir d'extase m'échappa malgré moi, Je le sentis sourire contre ma peau face à ma réaction.

Puis ses lèvres dévalèrent mon dos, suivant la courbe de mon échine jusqu'à mon bassin, chaque baiser contre ma peau fiévreuse apaisant et alimentant à la fois le brasier de mon désir, ses dents effleurant parfois mon épiderme sensible. Je dus me mordre la langue pour contenir un gémissement trop expressif.

C'était trop. La tension devenait insoutenable et j'avais l'impression que j'allais exploser d'une seconde à l'autre. Je fis volte-face pour le toiser.

Agenouillé sur l'herbe, il me regardait avec une telle intensité, ses lèvres retroussées autour de ses dents en pointes, que je me sentais comme une biche qu'un loup s'apprêtait à dévorer. Et en cet instant, je ne désirais rien d'autre qu'il me dévore. Entièrement. Corps, cœur et âme.

Soulevant ma jupe qui pendait lamentable autour de ma taille, je m'assis sur ses genoux, achevant de le déshabiller, libérant son membre raide. Mon intimité à quelques centimètres à peine de la sienne, brûlait de le retrouver et mon corps me suppliait de franchir cette distance, d'enfin mettre un terme à ce calvaire. Et comme pour enfin y céder, je me redressai légèrement pour mieux le laisser s'enfoncer dans mes chairs.

Mission "Ulysse" (Regana - tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant