Chapitre 14

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J'aime particulièrement cet endroit, le soleil chauffe délicatement ma peau et je ne peux pas m'empêcher de fermer les yeux pour mieux apprécier cet instant. Le bois sacré est le seul endroit où je peux être en paix pour lire les lettres que m'envoie mon père, il règne un calme si agréable que je pourrais m'endormir, je dois bien l'avouer, ça m'est déjà arrivé de me réveiller d'une longue sieste. Effectivement, dormir contre le tronc d'un arbre s'avère douloureux au réveil mais ce n'est qu'un détail à côté de la paix intérieure que j'éprouve lorsque j'ouvre les yeux en voyant la beauté des lieux.

Mon regard dévie sur un magnifique rosier de couleur bleue. Des roses d'hiver, la voix grave de cette vieille femme me revient en tête ainsi que son ricanement digne d'un personnage sorti d'un cauchemar. Comment pourrais-je ne plus supporter la vue de ces magnifiques roses bleues ?

Deux semaines se sont écoulées depuis le départ de ma famille à Peyredragon, j'ai fui le plus possible Aemond et Aegon ainsi que le roi. Je n'arrive pas à le regarder en face depuis qu'il m'a dit toutes ces choses qui me font encore de la peine rien qu'en y repensant.
Après avoir profité du moment, je me redresse pour reprendre contenance et attraper la lettre encore cachetée de mon père.

Les nouvelles sont plutôt banales, Lucerys et Jacaerys ont été contraints de faire le travail de leur servante pendant toute la semaine après avoir fait entrer un cochon sale dans les appartements d'Edam Stark, qui est en visite là-bas. Il me soupçonne de leur avoir soufflé l'idée aux oreilles mais n'a pas de preuves pour m'accuser directement. J'ai effectivement soufflé l'idée à mes neveux. Il me donne des nouvelles de mon petit frère, Aegon, qui semble particulièrement avancé pour son âge, je me demande s'il l'est vraiment ou si c'est mon père qui se l'imagine par fierté. Le ciel me tombe soudainement sur la tête et mon cœur se gonfle de joie, Rhaenyra est enceinte. Daemon espère que c'est une fille mais il reste vague pour ne pas me blesser.

— J'ignore ce que tu lis mais je n'ai jamais vu un sourire si radieux sur ton visage.

Je referme ma lettre et regarde Assia, magnifique dans sa robe rose pâle. Elle s'assoit à côté de moi et joue avec un souffle-dragon entre ses doigts, la fleur est particulièrement sombre, un rouge foncé que j'aime beaucoup.

— Des nouvelles de mon père.

— Il t'en envoie presque tous les jours, dit-elle envieuse, l'amour qu'il te porte est magique.

Elle n'a que très peu de nouvelles de son père, il a facilement accepté qu'elle devienne ma dame de compagnie et lorsqu'il est rentré à Pierheaume, les affaires personnelles d'Assia n'ont mis que trois jours à arriver.

Je la plains.

— J'ai croisé Aeron, dit-elle les étoiles plein les yeux, Floris ignore à quel point elle a de la chance.

𝐅𝐢𝐫𝐞 | 𝐴𝑒𝑚𝑜𝑛𝑑 𝑇𝑎𝑟𝑔𝑎𝑟𝑦𝑒𝑛 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant