Chapitre 33

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L'ignorance est ce que l'on associe le plus aux femmes de cette société. Elles ne savent que ce qu'on veut bien leurs dire, quitte à les aveugler sur les situations délicates du royaume. En cet instant particulièrement cruel et inhumain, je suis obligée d'admettre qu'il s'agit de la stricte vérité. Nous savons quand il y a une guerre ou un conflit mais nous ignorons tout de la violence qui fait rage sur les lieux de combat.

Je vois ce que je n'aurais jamais dû voir.

Cet homme est certes mort, c'est plus qu'évident, mais son corps souillé par ce crabe affamé me procure un profond sentiment d'empathie. Combien de temps a-t-il souffert accroché à ce poteau pendant que ce crabe lui déchiquetait la chair comme on le ferait avec un sanglier ? Combien de temps a-t-il subi cela avant de rendre son dernier souffle de douleur ?
Je n'arrive pas à comprendre ma présence ici, l'odeur du feu est si présente que je ne doute pas un seul instant que des dragons en soient la provenance. Les Degrés de Pierre, c'est évident et cet homme était un combattant des Velaryon.

Je lève les yeux lorsqu'un mouvement m'interpelle, je crois sentir mon cœur se détacher de ma poitrine lorsque je reconnais, derrière son armure de combat, mon père qui s'avance plus déterminé que jamais.

— Père ?

Mais il ne s'arrête pas, il ne daigne même pas me jeter un coup d'œil. Il continue d'avancer alertant les personnes qui se dissimulaient par ci et par là, prêtent à surgir pour défendre le Gaveur-de-Crabes.

— Père arrêtez-vous ! Je hurle à nouveau.

Soudain, il arrache un tissu blanc et se fabrique en deux temps trois mouvements un drapeau blanc.
Cela me parait si improbable que je m'arrête dans ma tentative de le rejoindre. Il ne hisserait jamais un drapeau blanc devant la Triarchie. Il préfèrerait mourir que de plier le genou devant ceux qui ne sont pas nous.

Comme par miracle, les hommes baissent leurs gardes, ils sortent un à un de leurs cachettes pour s'avancer vers Daemon qui, théâtralement, pose le genou au sol tout en tenant son épée Noire Soeur dans la main en gage de paix. Je fixe la scène, impuissante, à la future mise à mort de mon propre père. L'un des hommes de la Triarchie lui prend Noire Sœur doucement, puis, en un clin d'œil, Daemon lui plante une dague en plein cœur pour lui reprendre l'épée et combattre chaque homme présent.

Les flèches s'abattent sur lui si bien qu'il fut obligé de courir pour sa vie.

À mon tour, je me mets à courir à travers les corps crucifiés dans la seule idée de le rejoindre et l'aider dans son plan suicidaire. Plus je cours, plus il est loin et je hurle si fort lorsque je constate que trois flèches sont venues se loger dans son corps.
Il s'effondre et, par miracle, j'arrive à sa hauteur. C'est comme s'il ne me voyait pas, aveuglé par les flèches qu'il arrache avec sang-froid. Je m'agenouille à ses côtés même si j'ai bien compris qu'il ne me voit pas, sa rage du combat le rend aveugle ou est-ce moi qui me trouve là où je ne devrais pas.

𝐅𝐢𝐫𝐞 | 𝐴𝑒𝑚𝑜𝑛𝑑 𝑇𝑎𝑟𝑔𝑎𝑟𝑦𝑒𝑛 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant