Chapitre 24

1.1K 60 3
                                    

✧

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.




Enfant, je ne réclamais jamais rien à mon oncle, je n'exprimais aucune envie tant que l'on ne me le demandait pas. Je me contentais de respecter les règles qu'il m'imposait à la cour car, secrètement, je m'étais imaginé que le retour de père se ferait uniquement si je me montrais digne de ça.

Alors tout, absolument tout ce que je faisais était dans le but de revoir père. Je laissais cette affreuse Septa aux dents jaunes m'enseigner l'art d'être une princesse, j'encaissais les coups et les moqueries d'Aegon qui prenait un malin plaisir à me faire souffrir pour avoir osé exister, je laissais ces nobles hypocrites murmurer des choses dans mon dos comme si j'étais un parasite parmi eux, j'ai toléré les regards dégoûtés de certains d'entre eux et même ceux de certains gardes rancuniers bouffis d'orgueil et de préjugés. Je faisais tout cela parce que ma naïveté m'avait poussé à imaginer que père reviendrait si je devenais ce qu'on attendait de moi.

Aeron, lui, s'était dessiné un tout autre chemin. Il n'existait en lui que de la colère pour père et plus il me voyait me battre pour un idéal de faux-semblants, plus il était en colère.

— Te souviens-tu de la première fois où tu m'as fait la tête pendant des semaines ?

Je lève les yeux sur Aeron, il est si proche et en même temps c'est comme s'il était trop loin pour que je puisse le toucher.

— Ça t'arrivait parfois de ne pas respecter tes promesses, je réponds dans un souffle, même avec moi et ça me mettait tellement en colère.

Il me répond d'un sourire contrit, il ne l'a jamais dit, mais je sais qu'il s'en est voulu.

— Tu n'aurais pas dû me poser un lapin ce soir-là, ça nous aurait évités d'être chassé de Port-Réal parce que tu as eu l'idée idiote de te pavaner dans les rues de la Capitale avec Aegon.

Son sourire disparaît.

— Tu as été traité avec si peu de reconnaissance pour tous les efforts que tu as fournis pour leur plaire, souligne-t-il, je suis désolé, c'était ma faute.

Je hausse les épaules en détournant le regard, ce qui est fait est fait, on ne peut pas revenir en arrière.

Le silence nous berce dans l'illusion que tout ceci est normal, mais, attirée par la lumière, je vois enfin ce feu dévastateur faire tomber des cendres du ciel. Il reste encore les fondations malgré leurs fragilités, des pierres et du bois endommagés sont éparpillés par-ci, par-là alors que le toit n'existe plus.

— Mais où sommes-nous ?

— À Fossedragon.

J'écarquille les yeux en m'obligeant à détailler les lieux à la recherche de quelque chose que je pourrais reconnaître. Fossedragon n'est plus que des ruines. Des ruines qui me font plus mal au coeur que celles de l'Ancienne Valyria.

𝐅𝐢𝐫𝐞 | 𝐴𝑒𝑚𝑜𝑛𝑑 𝑇𝑎𝑟𝑔𝑎𝑟𝑦𝑒𝑛 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant