Les seules choses que Maelya et Aeron retenaient de cette famille qui était la leur étaient le sang et la haine.
Même les dragons se montrent moins violents et agressifs que les Targaryen.
« Si c'est cela la danse des dragons alors dansons jusqu'à...
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Chez les Targaryen, le principe de deuil est tout autre que chez les autres êtres vivants. Il y a bien quelques étapes mais la principale demeure dans la haine et la colère qui mène, presque à chaque fois, à la vengeance. J'ai décidé que chaque être étant, de près ou de loin, responsable de la mort tragique de mon jumeau recevrait une vengeance qui lui correspond. En commençant par le roi lui-même, j'allais me taire et entièrement disparaître de sa vie, je sais que c'est la chose à faire pour lui faire mal. C'est ainsi que durant ces deux dernières années, j'ai ignoré toutes ses tentatives de rentrer en contact avec moi.
C'est pourquoi il est hors de question que je me montre au Donjon Rouge, même si c'est pour affirmer la succession au Trône de Bois flotté de Luc en tant que Seigneur de Lamarck. À quoi bon se battre ? Nous savons qui va appuyer Vaemond Velaryon dans sa tentative d'usurper le titre de mon neveu.
Père me fixe très attentivement, même Rhaenyra n'ose pas intervenir tant la situation est tendue. Il exige que je les accompagne car, selon lui, plus nous serons unis et plus nous pourrons gagner le combat. Je ne suis pas d'accord, les Verts sont déjà à la tête du Royaume pendant que Viserys se meurt lentement dans le fin fond de son lit. Ce sont les Verts qui décideront du sort de Lamarck et connaissant l'amour que la Reine porte à Lucerys nous pouvons déjà déduire qu'on lui retirera son héritage.
Je soupire.
— Est-ce que tu m'écoutes Maelya ?
Daemon, s'apercevant que je ne l'écoute plus, tape du poing sur la table. Rhaenyra sursaute et je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil à son ventre comme si elle risquait de perdre le bébé à cause de mon père.
— C'est important que tu y sois, tu te dois de te montrer présente pour ton neveu.
— Ma réponse est toujours non.
Il est en colère, cela ne fait aucun doute. Je dirais même que le mot n'est pas assez fort pour décrire son état cependant, je sais qu'il aime mon âme rebelle car il sait mieux que n'importe qui qu'elle me vient de lui.
— Ce n'est que pour quelques jours Maelya, le temps que Viserys réaffirme la succession du Trône de Bois flotté en faveur de Lucerys, souffle mon père en cherchant l'aide de sa femme, rien n'a d'importance pour toi désormais, mais je te forcerais la main s'il le faut.
Tu te trompes père.
J'ai tissé soigneusement l'unique chose importante à mes yeux : ma colère.
La rage est ma béquille, sans elle il y a bien longtemps que j'aurais sombré dans la folie. C'est d'ailleurs ce qui devait être attendu des nobles vicieux et arrogants de cette Capitale que je hais tant. Je revois leurs regards haineux accompagnés de cette sorte de grimace du nez en signe de dégoût lorsqu'ils nous apercevaient entre les murs du Donjon Rouge. Ils nous détestaient autant que nous les haïssions et, aujourd'hui, Aeron est mort sous les ordres de l'un d'entre eux. Ils n'ont jamais eu la présence d'esprit de me regarder au-delà de mes cheveux, je me souviens du soir dans la Capitale, le soir où Aemond est venu m'aider en me reprochant de me servir de mes cheveux comme d'un bouclier. Il ignore combien il avait raison, combien le brun de mes cheveux est une arme si bien aiguisée et trop peu aperçue. Mes cheveux poussent les personnes autour de moi à sous-estimer absolument tout ce que je fais. Que bien leur fasse, plus ils me sous-estimeront, plus ils seront stupéfaits de me voir manier mes manigances avec facilité.
