Les seules choses que Maelya et Aeron retenaient de cette famille qui était la leur étaient le sang et la haine.
Même les dragons se montrent moins violents et agressifs que les Targaryen.
« Si c'est cela la danse des dragons alors dansons jusqu'à...
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J'ai compté les étoiles, toutes plus belles les unes que les autres, elles sont nombreuses. Elles dominent par leur présence prononcée dans le ciel, pourtant, elles n'atteindront jamais l'énormité de mon amour pour ma famille.
Scintillantes, elles me provoquent, me chambrent sans remords. Plus je les observe, plus j'ai l'impression qu'elles ne sont pas réelles, viennent-elles d'un autre monde ? Certaines brillent plus que les autres, mais elles finissent par s'estomper lorsque la lune, majestueuse, se dessine peu à peu dans ce ciel sombre. Je ne distingue pas où je suis, on dirait le bord d'une falaise ne ressemblant à aucune falaise que j'ai pu apercevoir dans ma vie. J'entends, au loin, les vagues qui frappent violemment les rochers, cependant, je n'ai pas l'impression de les entendre vraiment, comme si je n'assistais pas véritablement à cette scène. Le goût métallique du sang vient brusquement sur le bout de ma langue, un mauvais présage, j'ai beau sentir le sang sur mes papilles gustatives, mes yeux ne peuvent pas quitter cette demi-lune qui règne en maître dans le ciel parmi les étoiles.
Une sensation étrange se bloque dans ma gorge, mon cœur est serré et mes yeux sont incapables de trouver beau cet instant.
L'horizon s'assombrit, les étoiles prennent une teinte rougeâtre si intense qu'elle me fait penser à du sang frais. La lune commence à prendre cette teinte, la minute qui suit, le rugissement de Valyrion me fait cligner des yeux. Un rugissement que je ne pourrais pas décrire, un rugissement que j'entends pour la première fois. Aucune colère dans son cri, ni de peur, c'est un cri de douleur. Pas une douleur physique suite à une blessure, une blessure causée par une peine intense. Je sens tout le poids de cette douleur me tomber sur les épaules, je suffoque et mes yeux se remplissent de larmes incontrôlées.
Valyrion est-il blessé ?
Le visage humide par le nombre incalculable de larmes qui dévalent mes joues, un picotement me prend l'épaule. Je baisse les yeux et mon souffle se coupe en découvrant une tache de sang sur mon épaule gauche, une plaie béante me fait hurler si fort que j'en brise ma voix.
Ce n'est pas la douleur de la plaie qui me fait hurler ainsi, c'est la douleur dans mon cœur, celle qui me dit qu'il est en train de mourir loin de moi. Sorti de nul part, Valyrion s'élève devant moi. Des gouttes de sang dégoulinent sur sa patte gauche, mais il ne s'en soucis guère bien trop occupé à me fixer de ses yeux qui dégagent une lumière rouge. Il rugit à nouveau et je me réveille dans un sursaut, les mains tremblantes je cherche un appui pour me redresser, mais je suis déjà assise. Je prends quelques minutes pour comprendre que je suis dans les appartements de mon frère. Je me suis endormie sur le fauteuil que j'ai déplacé en face de son lit pour le veiller comme une mère le ferait, mon cou est douloureux et, bien installé, l'angoisse de mon cauchemar ne daigne pas m'abandonner.
La respiration régulière d'Aeron m'aide à calmer ma peur, mais, malgré tout, je ne pense qu'à une seule et unique chose : me rendre à Fossedragon pour voir comment va Valyrion.
