Les seules choses que Maelya et Aeron retenaient de cette famille qui était la leur étaient le sang et la haine.
Même les dragons se montrent moins violents et agressifs que les Targaryen.
« Si c'est cela la danse des dragons alors dansons jusqu'à...
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— J'ignore si je peux me le permettre, mais je vais prendre le risque de vous mettre en colère, dit soudainement Cregan lorsque nous arrivons dans la cour du château, n'avez-vous pas songé qu'elle pourrait mentir ? Est-ce judicieux de lui faire confiance ?
Je comprends sa suspicion, elle est légitime. Je suis la première à me méfier de tout et de tout le monde systématiquement mais, au fond de moi, je sais que Mysaria nous a donné une vérité irréfutable.
Certes, les nobles ici ne se lamenteraient pas si je disparaissais du jour au lendemain. Quelques-uns m'apprécient, surtout ceux qui apprécient la princesse héritière, mais ils sont peu nombreux. Je sais que certains ont sans doute émit l'hypothèse que ma mort faciliterait les choses mais, plus déterminé cette fois, quelqu'un veut véritablement ma mort au point d'en faire la demande à quelqu'un comme Mysaria. Elle semble être plus qu'elle n'était autrefois, elle n'a pas l'allure d'une femme de joie, elle a le bras long, cela ne fait aucun doute.
Cregan continue d'émettre les raisons qui, selon lui, devraient nous pousser à nous méfier des paroles de l'ex-maîtresse de mon père. J'écoute à peine ses mises en garde, ma tête ne pense qu'à une chose : lui. Être avec Aemond, là tout de suite, me permettrait de me sentir moins en danger.
Cregan s'arrête, je le réalise quelques secondes plus tard et reviens sur mes pas. Nous nous fixons un moment. Bien qu'il s'obstine à vouloir douter de la sincérité de cette femme, il sait que je suis en danger et il s'en inquiète.
— Je ne souhaite pas en parler pour le moment.
Bien que je me sente reconnaissante qu'il se préoccupe de mon sort, je suis bien trop perturbé pour faire quelque chose de sensé. Je me tournerai bien vers le roi en personne mais si la personne qui désire m'éliminer fait partie des proches de mon oncle, je risque d'accélérer ma chute, pire encore, mon père et mon frère l'apprendraient et, les connaissant, ils m'arracheraient à Port-Réal et, par conséquent, ils m'arracheraient à Aemond.
— Je reste quelque temps à Port-Réal, murmure-t-il, si vous avez besoin de mon aide ou de ma protection...
— Merci, je le coupe en lui prenant les mains.
Le destin des Sept est cruel, les Dieux se jouent de nous tels les hommes avec les pions d'un plateau de jeu. Cette fois, ils ont décidé de pousser Aemond à se rendre dans la cour et, à présent, son œil passe de moi à Cregan, puis, de Cregan à moi. Je déglutis en découvrant toute cette colère qui, pourtant, le rend encore plus séduisant que je ne le pensais.
— Prince Aemond, le salue poliment Cregan.
Aemond ne détache pas son œil de mes mains dans celles de Cregan alors, doucement, je me défais de Stark pour ne pas enflammer la situation. Évidemment, Cregan note ma réaction d'un mouvement discret de sourcils mais à la délicatesse de se taire.
