Chapitre 134

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Le soleil n'est pas totalement levé lorsque j'ouvre les yeux. Le ciel encore sombre est face à moi : je remarque que ma tête est sur ses cuisses, qui sont assez confortables comme oreiller. Une main caresse délicatement ma joue.

Daryl apparaît dans mon champ de vision juste au dessus de moi. Sourire aux lèvres, il m'embrasse longuement. Quand il s'éloigne de quelques centimètres, ses yeux sont sans vie, sa peau blanchâtre, froide et surtout une partie de sa joue est arrachée laissant apparaître sa mâchoire à nue. Paralysée par cette terrifiante vision, les larmes coulent toutes seules.

« Non ! Daryl ! Non... »

« Tu m'as abandonné. »

Il se penche une nouvelle fois, mais à la place de déposer un baiser, il arrache un bout de mon cou au niveau des cordes vocales. Ne pouvant plus crier et ne sentant pas la douleur, je ferme les yeux.

Mon corps est pris de violents spasmes que j'ouvre à nouveau les yeux. La respiration haletante, les muscles tremblants, une sueur froide omniprésente, je tente de retrouver mes repères. Je suis allongée au même endroit, le soleil apparaît à travers les branches. C'est lorsque deux mains me secouent que je reprends entièrement connaissance. Mon regard croise celui du chasseur qui semble inquiet.

« Eh oh ! Ça va ? »

Est-il réel ? Je porte une main hésitante jusqu'à sa joue. Au contact de sa peau émanant une chaleur humaine, je pousse un long soupir. Ce n'est pas un cauchemar. Je repose ma tête et tente de reprendre le contrôle de ma respiration pour me détendre.

« Ça va ? » répète Daryl.

Avant que je lui réponde, il essuie avec son pouce, une larme qui stagnait à côté de ma bouche.

« Je... O-Oui, je vais mieux. » ai-je bégayé.

« Tu t'es mise à pleurer, à respirer fort et tu m'appelais. Je ne savais pas quoi faire alors j'ai essayé de te réveiller en te secouant mais tu étais toujours en état de transe. » explique-t-il.

« Toujours le même cauchemar... »

« Et je suis d'dans ? »

« Seulement toi, oui. »

Il lève un sourcil et m'encourage à continuer.

« Je te vois une première fois et tout le temps, à la deuxième fois, tu... T'es un rôdeur et je n'arrive pas à bouger alors... Bref, tu connais la suite. »

« Je suis là et... Bien vivant. » répond-t-il.

Rassurée par ses paroles, je parviens à retrouver une certaine quiétude. Le chasseur pose une main sur mon épaule et nous restons dans la même position tout en s'observant, à savourer chaque minute de présence.

Deux heures après, les petits-déjeuners sont distribués aux prisonniers ce qui les réveillent. Il ne leur faut pas plus de vingt minutes pour reprendre leur discussion arrêtée hier soir. Avant de m'asseoir, je m'étire provoquant un léger craquement. Dormir au sol n'est jamais confortable. Côte à côte, Daryl et moi écoutons attentivement les deux prisonniers. Lydia parle souvent de son père et de sa mère quand elle était petite. Jusqu'ici c'était Henry qui posait les questions mais maintenant la fille lui en pose également. Elle lui demande notamment plus d'informations sur le Royaume, sur sa localisation et Henry lui répond naïvement.

« Putain, j'y vais. » grogne le chasseur.

Je le suis jusqu'à la porte puis l'attends. Il revient, accompagné de Henry quelques secondes plus tard. Nous l'emmenons plus loin, Daryl n'hésite pas à le brusquer en le poussant.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 05, 2023 ⏰

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