Accordage Apocalypse

Chapitre 107

« Carmen, ils arrivent. »

Je me réveille en sursaut face à Maggie. D'un coup d’œil, je remarque que le chasseur est parti et qu'il fait nuit.

« Je vous rejoins. »

Mon amie s'éclipse pendant que je remets la ceinture de pieux puis prends les antidouleurs. Des coups de feu apparaissent. À travers les trous des planches de bois barricadent la fenêtre, j'observe que les Sauveurs sont bloqués derrière le bus de la Colline.

En descendant les escaliers, on me donne un pistolet et un fusil d'assaut avec plusieurs recharges. Les prisonniers sont tous dans le salon.

« Simon n'a pas voulu de marché et se fiche d'eux. » explique Maggie.

« Ce n'est pas le genre de Negan pourtant… » ai-je répondu.

« Reste ici. Va à l'étage et prépare-toi à tirer après que les phares s'allument, Carmen. »

J’exécute son ordre. Les balles n’arrêtent pas de fuser pendant cinq bonnes minutes puis plus rien, plus aucun bruit, plus aucune lumière. Je pose le canon de mon fusil sur le rebord de la fenêtre. Des personnes me rejoignent et font de même.

Des phares s'allument brusquement sur les Sauveurs regroupés et menés par Simon et Dwight. Cette scène me rappelle la nuit où Glenn et Abraham ont été tués.

Sans attendre, on tire sur le groupe ennemi qui tente de s'enfuir. Certains sont touchés mais les autres sont une deuxième fois surpris par la troupe menée par Rick. Maintenant ils sont trop loin pour que je puisse en tuer un.

L'attaque est terminée. Les blessés sont amenés à l'infirmerie, parmi eux, Tara en fait partie : elle a reçu un carreau appartenant à Dwight, à l'épaule. Je pensais vraiment qu'il voulait que Negan meure. A-t-il changé de côté ?

Le soleil se lève peu à peu. Je vérifie chaque corps gisant au sol et plante la lame de mon poignard dans leur crâne pour ne pas qu'ils reviennent.

Cette bataille a attiré pas mal de rôdeurs qui s'amassent au portail. Avec cette guerre, on oublie notre combat principal : vivre dans ce nouveau monde.

Une main se pose sur mon épaule. Rôdeur ? Armée de mon poignard, je m’apprête à attaquer. Mais Rick arrête mon bras à temps.

« Désolée, j'ai cru qu'un mort s’était réveillé. » ai-je soupiré.

« Je savais que tu allais réagir comme ça. Je voulais juste te dire que ça fait du bien de te revoir d'attaque. »

Je le regarde s'éloigner. Il n'essaie de ne pas le montrer, mais la mort de Carl le ronge. Tant que la guerre avec les Sauveurs ne sera pas terminée, il ne pourra pas faire son deuil et moi non plus.

Pour la nuit, tous les blessés sont réunis dans le hall d'entrée et quelques-uns à l’étage. Pour leur confort, on a installé des couchettes.

Malgré mes protestations, Maggie m'a accordé une chambre pour que je me rétablisse plus vite. Le réveil affiche trois heures du matin et je ne trouve plus le sommeil. Quant à Daryl, lui, dort profondément.

Les antidouleurs ne faisant plus effet, je vais chercher de l'eau. La salle de bain est un peu plus loin. Je prends soin de ne faire aucun bruit puis sors de la chambre.

Après avoir traversé le long couloir, un son attire mon attention. Un rôdeur se jette sur moi me faisant basculer dans les escaliers. Je n'ai pas le temps de m'attarder sur mes blessures que le macchabée revient à l'attaque. Je parviens à le tuer avec mon poignard cependant il n'est pas seul. Au hall d'entrée, les blessés se font mordre en silence. Je veux lancer un pieu mais, merde ma ceinture est restée en haut.

« Rô… » ai-je tenté de crier.

Un rôdeur attrape mon pied me faisant tomber. C'est la personne qui était de garde, il a un pistolet. En voulant avertir les autres, j'ai attiré tous les macchabées sur moi. Je parviens à tuer celui qui m'a fait tomber puis prends son arme.

Je tire à plusieurs reprises sur les rôdeurs qui allaient se jeter sur moi tout en essayant de remonter les escaliers. Les détonations de mon arme a réveillé les blessés encore vivants, des cris de peur surgissent de partout. À bout de souffle, je tire ma dernière balle puis plante mon poignard dans le crâne d'un macchabée. Mon arme reste coincée dans le corps. Je suis complètement à découvert et il doit y avoir encore six rôdeurs. Un des six tente de mordre un homme qui sortait de sa chambre. Je fonce à vive allure vers celui-ci et le bouscule, il traverse la fenêtre.

Un carreau traverse le crâne d'un macchabée qui était proche de moi. Puis des coups de feu retentissent. Les cris continuent, il y a encore des rôdeurs. Les armes à feu ont fait paniquer tout le monde, ça court dans tous les sens.

Parmi les morts, accroupie, je cherche mon poignard, où est-il bon sang ? Quelque chose attrape mon bras et l'attire vers sa mâchoire. La force ne me suffit plus, ma peau se rapproche dangereusement de ses dents. Fou de rage, Daryl le prend au niveau des épaules et le plaque contre le mur. Il plante son couteau de chasse dans le crâne puis m'aide à me relever.

Tous les autres ont tué les rôdeurs restants. Dont Tobin. Carol l'aimait…

« Les rôdeurs sont que des nôtres. » ai-je constaté, essoufflée.

« Comment ? » demande Carol.

« Mince… La batte de Negan. Quand je l'ai attaqué, sa batte était pleine de sang de rôdeurs. Je pensais qu'il en avait tué mais… » explique Rick.

« Il nous utilise encore. » termine Maggie.

« Tara… » ai-je soupiré.

Nous nous ruons dans la chambre où tous les nôtres sont regroupés. Tara est assise sur le lit.

« Qu’est-ce qu'il se passe ? »

« Eh bien, les Sauveurs ont recouvert leur lame, leurs balles, leurs flèches de sang de rôdeurs. Tout ceux qui ont été touchés, ont été infectés. » dit Daryl.

« D'accord. » répond simplement Tara.

« J’aurais dû le tuer. J'aurais dû. » ajoute le chasseur.

« Non, il voulait rester avec nous à la forêt mais il nous a sauvés. C'est comme ça, la roue tourne. » termine Tara.

Avant de partir, je pose ma main sur l'épaule de Tara. Je retourne au hall principal pour chercher mon poignard.

« Il est là. » informe Daryl tout en le brandissant.

« Merci… Et dire que je voulais juste de l'eau. Va vraiment falloir que je les prenne ces antidouleurs. Tomber d'un escalier, ça n'arrange pas. »

« Tu n'es pas… mordue ? » demande-t-il inquiet.

« Honnêtement, je n’en sais rien. Je vais voir dans la chambre. »

« Laisse-moi t’accompagner. »

N'ayant pas vraiment le choix, je l’autorise à me suivre. Et puis… Je n'ai pas des yeux dans le dos.

Délicatement, il soulève mon t-shirt et examine mon dos. J'en profite pour regarder à l'avant.

« Rien. Et ton pantalon n'a pas de trou. J'ai eu peur. » souffle-t-il.

« Moi aussi. »

Il me tend la fameuse bouteille d'eau, j'avale mes comprimés. L’adrénaline qui redescend permet de me rendormir.

Le lendemain, nous avons enterrés nos morts qui ont augmenté depuis la nuit dernière. J'ai appris que Henry, le frère de Benjamin qui est mort, à sans le vouloir, libérer les prisonniers. Mais quelques-uns sont restés aider la Colline dont Alden. Jared est bien évidemment parti. Cependant, Henry est introuvable.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

En couverture : une image de Simon et Dwight lors de l'attaque de la Colline.