Chapitre 122

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Je saute dans ses bras et craque en pensant à tout ce que j'ai vécu sans lui, à combien il m'avait manqué.

« Oh Jean... » ai-je soupiré.

« Je pensais que je ne te retrouverai jamais. » sanglote-t-il.

Il prend mon visage entre ses mains et observe le moindre détail. Il n'a pas changé à part ses cheveux qui ont un peu poussé et grisé. Après de longues et agréables minutes, il détache son regard.

« Retournez chez vous. » dit-il à Chris et ses hommes.

Comme ordonné, ils me redonnent mes flingues puis s'en vont. Mason, accoudé aux barrières de l'étage, regardait la scène d'en haut, avec un grand sourire.

« Alors toi, il faut qu'on parle ! » plaisante Jean en désignant Mason.

« Je n'aurais pas fait entrer n'importe qui. » se justifie le jeune homme.

Et moi, je continue de le fixer comme la première fois que je l'ai rencontré. J'avais presque abandonné sa recherche avec le temps qui défilait. Et là, il est devant et je ne sais pas quoi dire. Ses yeux verts, son sourire, je ne pensais pas les revoir.

« On a plein de choses à se dire. Beaucoup. »

« Ça c'est sûr. D'abord Washington est au Nord-Est, pas à l'Est. » ai-je lancé, toujours avec ce sourire béat.

« Tu as lu la lettre ? » demande-t-il, ahuri.

J'acquiesce d'un signe de tête.

« Alors je vais te montrer la raison de ce détour. Suis-moi. »

« Zeus. » ai-je chuchoté.

« C'est son cheval, devant. » intervient Mason.

« Margaret, emmène... Zeus à l'écurie. Et Mason, va soigner ta cheville. Merci, pour tout. » ordonne Jean.

« Bien. Le repas est servi Le Doyen. » répond la concernée qui descend les escaliers.

Il m'emmène à l'étage tandis que Mason nous laisse seuls.

« Le Doyen, une domestique... » ai-je soufflé.

« Jean, c'est plus dur à dire pour les Américains. Et tout le monde a un boulot ici, Margaret voulait absolument m'aider dans les tâches. Je n'oblige personne ici, je te rassure. Oh Carmen, ça fait plus de neuf ans et tu n'as pas changé. »

J'ai failli m'étouffer à sa dernière phrase. J'avais perdu toute notion de temps à l'extérieur, maintenant je sais. Ça fait plus de trois ans et demi que j'ai quitté Alexandria. Neuf ans... Et en neuf ans, j'ai changé.

« Non, tu te trompes Jean. J'ai fait des choses... »

« Te connaissant, tu les as faites soit pour protéger quelqu'un soit pour survivre. Ai-je raison ? »

« Oui. »

« Tu t'es juste accordée avec ce nouveau monde. Tu as trouvé l'accordage apocalypse. » dit-il fier de lui.

« Peut-être... » ai-je murmuré.

On traverse le long couloir jusqu'à arriver dans une grande salle, la salle à manger si on se fie aux odeurs.

« Voilà pourquoi le détour. Entre. »

Je fais ce qu'il dit et tombe nez à nez avec deux visages familiers qui me scrutent aussi.

« Carmen... »

Ange, ma meilleure amie et Alex, mon ex-petit ami sautent dans mes bras. Tous les trois, nous nous effondrons au sol par la puissance des émotions. Jean nous rejoint dans l'embrassade.

Accordage ApocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant