Chapitre 24

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Où qu'on aille, je suivrai le groupe, j'ai confiance en eux.

Rick a annoncé notre destination lors d'un arrêt sur la route. D'après lui, des personnes pourraient nous aider à Atlanta, au centre de la ville. Elles vivent dans une maison de retraite et prennent soin des petits vieux qui ont été abandonnés par leurs proches. Cependant la ville est dangereuse, elle est envahie de rôdeurs, étant donné qu'avant la densité de la population était plus forte en ville qu'à la campagne. J'espère que la plupart des rôdeurs ont migré.

Cela fait plus de quarante minutes que l'on roule prudemment en silence, les gratte-ciels apparaissent de plus en plus. Et dire que j'avais eu beaucoup de difficultés à sortir d'Atlanta quand tout a commencé, maintenant j'y retourne mais cette fois-ci, avec un but précis en tête. Trouver un refuge avec le groupe.

Depuis le CDC, Andrea ne m'a pas adressé la parole, dès que nos regards se croisent, elle détourne aussitôt le sien.

Pour l'instant, les rues d'Atlanta sont complètement désertes. Nous arrivons à un carrefour de la ville, le véhicule de Rick stationne une vingtaine de mètres plus loin. Dale s'arrête à son tour derrière la voiture à l'arrêt, puis l'auto de Shane derrière le camping-car. Nous sortons tous de nos véhicules.

« C'est juste là. » nous indique Rick en pointant de son index un bâtiment.

Lori, Carl, Carol et Sophia restent à côté du portail, protégés par Shane qui surveille les alentours. Nous autres entrons dans la cour, armes sorties. Des corps inertes sont étalés au sol et la porte de la maison de retraite n'est pas fermée. J'ai un mauvais pressentiment. Rick s'avance doucement et la pousse. Aucun signe de vie.

« C'était habité il y a deux jours. » nous chuchote-t-il.

Un à un, nous rentrons dans la résidence. Un rôdeur est accroupi devant nous, il est occupé à arracher la chair d'un corps. Je m'approche de lui, à pas de loup, et enfonce la lame de mon poignard dans son crâne. Le rez-de-chaussée est sécurisé, les enfants accompagnés de leur mère et de Shane pénètrent à leur tour dans la maison.

Malgré l'habitude, l'odeur de décomposition ici est très intense et écœurante. À l'étage, nous découvrons les personnes âgées, dont Rick parlait, mortes d'une balle dans la tête. Après avoir nettoyé sans difficulté l'étage, tout le groupe s'y installe car il est plus facile de monter la garde puisqu'il n'y qu'une entrée, l'escalier.

« Mourir déchiqueté par les rôdeurs, c'est une mort atroce. » lance Andrea en regardant les personnes âgées.

« Cherche le mot observer dans le dico. » grogne Daryl.

« Quoi ? » dit-elle en toisant le chasseur.

« Les vieux n'ont pas eu le temps de se transformer, leurs yeux sont encore humains. Ils ont donc été abattus tout comme les personnes qui les protégeaient. Puis, ceux qui ont fait ça, ont tout pillé, nourriture comme arme. » continue Daryl.

« Il a raison, nous avons rien trouvé à part une vieille boîte de pois chiche. » ajouté Rick.

Andrea reste silencieuse devant le chasseur, je lui lance un léger sourire pour la rassurer mais elle reste de marbre.

« On n'a donc rien à manger ? » demande Lori.

« Ni à boire ? » continue Carol.

« Juste cette boîte et une bouteille d'eau. » répond Rick.

À ses mots, tout le groupe semble désespéré. Les yeux baissés, ils contemplent le dernière boîte.

« Il va falloir partager. » dit Shane.

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