Chapitre 39

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Le lendemain matin, je suis réveillée par des cris. La main sur mon poignard, je me dirige vers le groupe. Rick semble inquiet, une main sur le front.

« Il faut faire quelque chose ! Un danger est juste à côté et il n’y a que moi que ça inquiète ?! » s’écrie une voix masculine que je reconnais très bien.

Je m’approche de plus en plus et aperçois Shane faire des allers-retours.

« Il faut laisser Rick en parler à Hershel ! » ordonne Carol.

Oui, nous sommes sur ses terres, alors je vais lui en parler. » affirme Rick en fixant son acolyte.

« Et qu'est-ce que tu vas faire ? Rien ? » riposte Shane.

J’ai bien deviné de quoi ils parlaient. Tôt ou tard, le groupe allait le découvrir. En me voyant, Shane s’approche de moi.

« Glenn nous a dit que la grange est remplie de rôdeurs, tu te rends compte Carmen ? J’ai été voir de mes yeux et c’est le cas. » me dit l’adjoint au shérif.

« Oui. » ai-je répondu simplement.

« Quoi ?! Tu le savais toi aussi ? » crie-t-il en se prenant le crâne entre ses mains.

Il arrive face à moi et me regarde droit dans les yeux. Le mâle dominant a intérêt de se calmer.

« Oui je le savais. Je le savais et on n’est pas morts tu vois. Je le savais et je ne fais pas un scandale, moi. » ai-je distinctement dit tout en le fixant.

« Calme-toi Shane ! » hurle Rick en s’approchant à vive allure.

S’il essaie de me faire peur, qu’il trouve quelqu’un d’autre. Il baisse le regard le premier. À ce moment, je décide de partir mais il m’attrape le bras violemment et me tire d’un coup quand, instinctivement, j’empoigne mon poignard et le colle sous sa gorge, sous les yeux de presque tout le groupe.

« Arrêtez ! » crie Rick.

« Lâche-moi. » ai-je ordonné d’un ton glacial.

« Tu ne peux rien faire, tu n’as pas le courage de le faire. »

« Vraiment ? Ne me cherche pas. Tu nous es juste utile encore. »

En desserrant ma prise, je bouscule Shane pour qu'il s’éloigne. Il me dévisage d'un regard si noir. Rick soupire de soulagement quant à Glenn, il vient vers moi, je range mon poignard.

« Je suis désolé. Tout est de ma faute. »

« Ce n'est pas toi qui a agi brutalement. Je sais garder mon sang-froid, moi. » ai-je dit en insistant sur le dernier mot.

« Tu aurais pu le tuer, Carmen. C’était dangereux de ta part. » affirme Andrea.

« Qu-quoi ? C’était ça soit ça soit un pain dans ma gueule. Résultat, personne n’est blessée. » ai-je rétorqué agacée.

Pour toute réponse, Andrea me fixe puis repart à sa tante. Je ne comprends pas sa réaction mais il faut que je reste calme.

Dans tout ça, j’en ai oublié mon petit-déjeuner. Mais avant ça, je retourne à la tente pour prendre ma ceinture de pieux que j'avais oubliée. En sortant la tête de la toile, Carol me tend une assiette remplie. Je ne peux pas m’empêcher de lui sourire, c'est attentionné de sa part. Je remarque aussi que Daryl, astiquant les flèches de son arbalète, est aussi au camp.

« Tu as bien fait. » me dit-elle.

« De ? »

« De rabaisser Shane. Il en avait besoin. »

« Ce n’est pas l’avis de toute le monde... » ai-je répondu en observant Andrea.

« Qu’est-ce qu’il va faire selon toi ? »

« Attendre les instructions de Rick. Sauf qu'il est sur les nerfs donc il est imprévisible. Mauvaise intuition. »

Carol pose une main sur mon épaule en guise de remerciement pour l’écoute je pense. Depuis que Sophia a disparu, presque plus personne ne lui parle ou ne l’écoute, de peur de la faire craquer. Mais c'est dans ces moments là, qu'on a besoin d’être accompagné.

Le soleil est à son plus haut, je me repose seule, sur le toit du camping-car tout en surveillant les alentours. Ici, il y a peu de rôdeurs, c'est vraiment calme.

« Eh, Carmen ! »

J’aperçois Dale grimper sur le véhicule via l’échelle. Une fois sur le toit, il regarde méfiant à gauche, à droite.

« Je vais partir cacher les armes. » murmure-t-il.

« Je suis d'accord. Mais j’ai pensé à un truc. Et nous ? On en aura besoin, non ? »

« Mais on saura où elles sont ! On piochera dedans et on ne lui dit rien. Tu voulais m'accompagner, mais il vaut mieux que j'y aille seul. Ça serait trop suspect. Surtout pour un ancien flic. »

« Hmm oui… Fais attention. »

Quelques minutes plus tard, j'observe Dale s'enfoncer dans la forêt avec un gros sac, rempli d'armes à feu je suppose. En même temps, un rôdeur arrive à l’opposé.

« Allez, c'est parti. » ai-je marmonné.

Je fixe le fusil d'assaut à côté de moi. Non, ne vaut mieux pas essayer. Je descends du camping-car et m'approche du rôdeur.

« Un peu d’entraînement ne fais pas de mal. »

Tout en gardant un espace de sécurité, j'essaie de lancer les pieux que j'ai taillés la veille. Je les soupèse, puis en lance un. Raté. J'en prends un nouveau de ma ceinture et le jette. Il frappe la tête du rôdeur mais rebondit. C'est pas gagné. J'en brandis un nouveau, me concentre et visualise son trajet. Je le lance. Il transperce assez la tête du rôdeur pour que son cerveau soit atteint. Discrètement, je fais un petit geste de victoire.

En retournant au camping-car, je vois au loin Dale, avec le sac, accompagné de Shane. Et mince. Shane a senti le coup venir.

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Petite image de Dale en couverture.

Accordage ApocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant