Chapitre 56

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Deux jours après, Rick, Michonne et Carl sont partis chercher des armes dans le commissariat où Rick exerçait avant. Ils en ont ramené un paquet : grenades, fusils d'assaut, flingues et bien sûr, plein de munitions. Depuis cette excursion, Michonne est intégrée au groupe, Carl l’apprécie beaucoup.

Hier, Andrea est revenue à la prison en coup de vent, pour donner rendez-vous à Rick à un certain endroit pour une rencontre avec le Gouverneur. Accompagné de Hershel, Daryl et moi, nous sommes dans la voiture et avançons vers le lieu indiqué, non sans inquiétude.

À en croire l’endroit désert, nous arrivons les premiers. Hershel reste dans la voiture. Par sécurité, on fait le tour du terrain pour voir si ce n'est pas un piège. Rick entre dans une sorte de hangar et n'en sort pas. Daryl me lance un regard, nous jetons alors un coup d'œil à travers une fenêtre : le Gouverneur est face à Rick. Je le vois enfin : grand, brun, un cache-œil placé sur l’œil droit.

Le chasseur et moi revenons sur nos pas pour prévenir Hershel.

« Laisse le moteur tourner. Le Gouverneur est déjà là, seul avec Rick. » informe Daryl.

Quelques secondes après, un véhicule militaire arrive dans notre direction. Nous braquons nos armes sur les nouveaux arrivants. Lorsque l'engin se gare, Andrea sort la première, puis trois autres hommes.

« Le Gouverneur est déjà là. » prévient Hershel.

« Pourquoi il n’écoute jamais. » se plaint Andrea.

Nous baissons nos armes tandis qu’Andrea entre dans le hangar. L'attente s'annonce longue, par habitude lorsqu’on était sur les routes, je me place sur le toit de la voiture. Hershel est sorti du véhicule et attend debout sur ses béquilles. Quant à Daryl, il fait les cent pas.

Plusieurs minutes s’écoulent lorsque Daryl brise le silence.

« De quoi ils parlent ? » demande-t-il.

« D'un marché. » répond un homme non armé à lunettes en train d’écrire dans un petit carnet.

« T'es qui toi ? »

« Milton Mamet. »

« Tu es son domestique ? » se moque le chasseur.

« Son conseiller. »

« Tu écris quoi dedans ? »

« Je ne pense pas que ça soit raisonnable de parler à un sous-fifre. » rétorque Milton.

Daryl a un petit rictus nerveux puis continue ses allers-retours.

« Si tu pouvais la fermer ça arrangerait tout le monde. » lance un autre homme, lui armé.

Le chasseur se rapproche dangereusement de cet homme et le dévisage.

« On n'est pas là pour se battre. » dit Hershel.

D'un signe de tête, Daryl se calme puis reste immobile et me regarde. À quoi ça sert de répondre à leur provocation ? Le chasseur a le sang chaud donc il est facile de l’énerver. Je préfère rester sur la voiture à être concentrée sur ce qu'il se passe.

Quelques minutes après, Andrea sort du hangar.

« Ils ont fini ? » lance l'homme de tout à l'heure.

« Non Martinez. »

Andrea s'installe sur un banc pas très loin du bâtiment.

« Et si nous profitons de cette attente pour faire connaissance ? » lance Milton.

Plusieurs grognements retentissent, je m’apprête à y aller quand Daryl m'en empêche.

« J'y vais, reste là. »

Le chasseur accompagné de Martinez et d’Andrea partent à la recherche des rôdeurs. Je surveille les alentours, debout, pendant que Hershel discute avec Milton.

Daryl et les autres reviennent quelques temps après. Martinez s’approche de moi et me regarde de la tête au pied. Enfin, il bloque sur ma ceinture de pieux.

« C'est quoi ça ? C'est pour allumer le feu ? »

« C'est pour faire parler les curieux. » ai-je lancé avant de remonter sur la voiture.

Martinez hoche la tête tout en se mordant la lèvre inférieure puis retourne à son véhicule. Daryl esquisse un sourire puis me rejoint sur la voiture.

« Tout ça c’est du cinéma. Il y aura une guerre. C’est Martinez qui le dit. » murmure-t-il à mon oreille avant de redescendre.

J'acquiesce d'un signe de tête. Puis Andrea vient me voir.

« Je viens de parler à Hershel. J’espère que ce que j'ai organisé va porter ses fruits. » me dit-elle.

« Moi aussi. »

« Je ne sais pas si je vais rentrer là-bas. J’hésite mais des gens compte sur moi… »

« Tu sais qu'avec nous tu seras la bienvenue. Je serais contente de te revoir parmi nous. »

Elle pose sa main sur ma main, puis soupire.

« Je sais Carmen.  »

Rick et le Gouverneur, ce dernier souriant, sortent enfin du hangar.

« Nous avons trouvé un accord ! » s'exclame le Gouverneur.

Deux rôdeurs apparaissent de chaque côté.

« À vous l'honneur. » dit le Gouverneur à Rick.

L'ancien shérif lève ses yeux en l'air puis me fait signe de m'en occuper. Je me mets debout sur la voiture et lance un pieu à gauche puis à droite. Les deux rôdeurs sont abattus.

« Pas mal. » lance le Gouverneur.

Il est temps de partir. Nous nous installons en voiture. Je fixe Andrea qui reste entre les deux véhicules, elle hésite. Dans un dernier regard, elle choisit l’engin militaire. Daryl pose une main sur mon épaule.

« Elle a fait son choix. »

Le trajet se déroule en silence. Rick nous racontera ce qu'il s'est passé à la prison.

De retour au bloc, l'ancien shérif s'installe au milieu de nous tous et résume ce qu’il s'est passé jusqu'au verdict.

« Nous avons longuement parlé mais le Gouverneur ne souhaite qu’une chose. Il veut que la prison soit vide mais il veut surtout qu'on meure. Il veut la guerre et il n'y a pas d'autres choix possible. Alors oui, maintenant, nous sommes en guerre. » annonce Rick.

Je m'y attendais, mais le fait que Rick l'affirme, m'effraie. Je n'ai pas peur pour moi, non, j'ai peur que ma famille soit touchée.

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En couverture : une image de Daryl et Martinez attendant Rick et le Gouverneur.

Accordage ApocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant