Accordage Apocalypse

Chapitre 22

Des claquements de dents se font ressentir près de mon visage, une dizaine de rôdeurs est au dessus de moi. Mon corps est devenu une pierre, je suis paralysée devant ces macchabées. Aucune arme à portée de main, c'est la fin. Un rôdeur avec des lèvres arrachées commence à m'ouvrir le ventre et à bouffer mes entrailles. Cependant, je ne ressens aucune douleur, juste de la peur et de grandes secousses.

Soudain, je reçois un violent choc à la joue ce qui me fait sursauter, et donner un coup de poignard à l'aveugle. Je retrouve la vue quelques secondes après, Andrea est en face de moi, pétrifiée. Je regarde ma main, mon poignard est toujours dans celle-ci, j'ai failli l’éventrer.

« Je… Je… Je n'aurais pas dû te donner une gifle mais… Tu ne te réveillais pas et tu étais presque dans un état de transe. » balbutie Andrea.

« Un mauvais rêve. Désolée pour le coup. » dis-je froidement.

Cette journée commence parfaitement bien.

« Bon je vais te laisser te réveiller, tout le monde doit se rassembler dans une dizaine de minutes. » souffle-t-elle tristement en fermant la porte de la chambre.

Je suis à nouveau seule. Les draps du lit sont complètement retirés, et, je suis à même le sol. Pourtant je ne me suis pas réveillée avec le choc. Je n'ai pas lâché mon arme, putain, j'ai vraiment failli éventrer Andrea. Je range mon arme et me prépare en vitesse afin d'arriver à la salle principale. Dans celle-ci, un petit-déjeuner est déjà installé. Je salue tout le groupe avant que le Dr Jenner m'interpelle.

« Hey ! C'est à ton tour pour la prise de sang, tu es la dernière euh… »

« Carmen, mais est-ce vraiment obligée la prise de sang ? » ai-je demandé.

« Oui, j'aimerais vérifier quelque chose. »

« Hmm… C'est juste que… Je n'ai jamais fait de prise de sang, j'ai toujours fait en sorte de les repousser… Les aiguilles, ce n'est pas mon truc. »

« Si tu veux, tu peux demander à quelqu'un de t'accompagner ? » dit-il en me souriant.

Je me dirige vers le groupe mais je crois que je n'ai pas besoin de parler puisque tout le monde a entendu la discussion. Aussitôt Daryl se lève et vient me voir.

« Désolé Andrea mais si elle te casse le poignet à cause du stress, vaut mieux quelqu’un de plus fort ! » rétorque-t-il en souriant.

Andrea sourit simplement.

« Bon suivez-moi. »

Le Dr Jenner nous emmène dans un laboratoire avec un grand fauteuil noir. Plusieurs capsules de sang sont déjà remplies et posées sur une table.

« Assieds-toi sur le fauteuil, Carmen. » demande Jenner.

Je me place sur le siège, je sens une boule se former dans mon ventre. Ma respiration s’accélère petit à petit. Daryl se positionne à ma droite et Jenner à ma gauche. Ce dernier prépare la seringue, quand mon regard se fixe sur l'aiguille qui est longue. Beaucoup trop longue pour moi.

« Par contre, j'aurais besoin de ma main droite plus tard, donc évite de trop l’écraser. » lance Daryl en me souriant légèrement.

« T'as dit que tu es quelqu'un de fort ! »

À ces mots, Daryl me donne un léger coup de coude au niveau de l’épaule.

« Aller ! Tu n'as pas peur des rôdeurs mais tu as peur d'une simple aiguille ? » taquine Daryl.

« Je suis prêt. Prends une grande inspiration. » dit Jenner.

Daryl m'empoigne la main. Il fait ensuite un signe au docteur. Dès que je sens l'aiguille transpercer ma peau, je serre la main du chasseur qui commence peu à peu à grimacer. L’aiguille en soit, ne me fait plus mal mais le stress me ronge de l’intérieur.