Chapitre 121

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« Ne restons pas ici, tes cris ont dû en rameuter d'autres. »

Les retrouvailles seront pour plus tard. Il passe son bras derrière mon cou et je l'aide à se déplacer. Doucement nous remontons sur la rue principale. Merde, des rôdeurs sortent de tous les coins. Je siffle et Zeus vient à nous.

« Ils s’approchent. » panique Mason.

« Je sais. Je monte et ensuite je t'aide. »

Je grimpe sur l'étalon et tends une main pour Mason. Mais celui-ci peine à prendre appui avec sa cheville. Deux macchabées sont à cinq mètres de Zeus. Je laisse mon ami pour lancer deux pieux qui atteignent leur cible.

« Donne tout ce que tu as. » l'ai-je encouragé.

Dans un gémissement de douleur, Mason parvient à s'installer dans mon dos. Ne sachant quoi faire de ses mains, je les place sur ma taille. Je fais claquer les rênes indiquant à Zeus d'aller au galop. Nous quittons enfin cet endroit qui grouille à présent de rôdeurs.

En une heure, ses copains ont dû en parcourir du chemin. Déjà que je fais demi-tour, je vais, en plus, devoir passer par une autre route après, puisque l'autre est infectée. Et il reste deux heures de jour…

« Comment ça se fait que tu sois à Washington ? Ça fait une trotte depuis la Géorgie. » commence-t-il.

« Je pourrais te retourner la question. Mais… Je crois que nous avons croisé le même militaire roux à moustache. Je demandais si quelqu'un t'avait vu en vie, il a dit qu'il t’avait croisé sur la route. »

Le fait d'évoquer Abraham me fait frissonner. Saleté de nostalgie.

« Ah, en effet. Je ne voulais pas le suivre pour sa mission, j’espérais vous retrouver. Au bout d'un mois de recherche, je me suis mis en route pour la capitale et je suis tombé sur une communauté sympa. J'ai trouvé la femme de ma vie et j'ai un fils. »

« Le temps passe vite… Et je t’informe avant : il n'y a pas de remède, le scientifique avait menti. »

« Ouais je m'en suis doutais après tout ce temps. Et toi ? Tu avais retrouvé les nôtres ? » demande-t-il.

« Oui, et on a suivi le militaire qui est devenu membre de notre groupe avec ses amis. »

« Mais tu es seule. Ils sont morts ? »

« Pas tous. » ai-je répondu laconiquement.

« Qui ? »

Je me remémore la longue liste puis pousse un long soupir.

« Hershel, lui tu le savais. Bob, Beth, Tyreese, Glenn, Abraham le militaire, Sasha, Carl et Rick… Et bien d'autres que tu ne connaissais pas. »

Le dernier prénom est sorti tel un murmure.

« Mais Carol, Daryl, Michonne ? Pourquoi tu es là ? »

« Longue histoire. » ai-je coupé.

Voulant échapper au malaise qui s'installe, Mason change de sujet.

« D'ailleurs, je ne t'ai jamais remercié pour l’entraînement à la prison. Tes leçons de défense au couteaux m'ont bien servies. Alors merci. Ça aiderait beaucoup dans notre communauté. »

« C'est non. Catégorique. Je veux être seule. »

« Tu m'as sauvé. Laisse-moi t'aider. Il fera nuit dans une heure. Puis… tu t'entendrais bien avec le chef. »

« Ah ouais ? Une inconnue qui sort de nulle part. » ai-je rétorqué.

« S'il te plaît. Juste cette nuit. Je me sens redevable. »

Accordage ApocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant