09. Oups

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Je ne sais pas à quoi nous jouons Mad et moi, mais il n'y en a pas un pour rattraper l'autre ! Mon cœur s'agite dans tous les sens, j'arrive à peine à réfléchir à une possible réponse. Je suis en panique. Je lis à nouveau son message.

Mad : Je ne suis pas loin. Tu veux que je viennes ?

Moi : Comme tu veux.

Mad : J'arrive.

Rappelez-moi de m'interdire d'avoir la moindre discussion avec Maddox ! Je fais les cents pas dans mon hall. Ok, je l'ai invité. Mais qu'est-ce qu'on va faire ?

Je respire un grand coup et me dit que tout ira bien. Après tout, nous avons déjà passé du temps rien que nous deux et ça s'est bien passé. J'ouvre la porte d'entrée pour aller l'accueillir. Je constate très vite que je n'ai pas besoin d'attendre puisqu'il est déjà là. Il a toujours ce regard sans émotion, avec une allure toujours très décontractée qui le rend terriblement beau.

- Qu'est-ce qu'on fait ? demande Mad.

S'il parle de notre relation, je dirais que l'expression « n'importe quoi » convient très bien. S'il parle au sens littéral, je dirais qu'une visite s'impose. Je lui fais signe de rentrer à l'intérieur.

- A vrai dire, je ne sais pas.

- Ta maison est incroyable, dit-il en changeant de sujet.

- Et tu n'as rien vu encore.

Nous faisons un petit tour car il y a beaucoup trop de pièces et que tout voir prendrait trop de temps. On s'arrête dans ma chambre quelques instants et j'avoue que rester dans cette pièce avec lui me torture. Cela paraît tellement intime de le voir ici. Il effleure des mains mon bureau, puis plonge ses yeux intimidants sur moi. Faut qu'il arrête de faire ça.

- Ena, il faut que je te dise quelque chose.

- Ena ? répète-je intriguée par le surnom qui me donne.

- Quoi ? Je n'ai pas le droit de t'appeler comme ça ?

Ce qui est étonnant, c'est qu'il a l'air tout aussi intimidé que moi. En fait, c'est comme si nous faisions quelque chose d'illégal. Être là, tous les deux...

- Non, vas-y, je t'en prie. Qu'est-ce que tu voulais me dire ?

- Non, laisse tomber.

Je ne tente pas de lui soutirer ce qu'il avait en tête, même si j'en meurs d'envie. Au lieu de ça, je propose la première activité qui me passe par la tête.

- Et si on regardait un film ?

Maddox accepte sans montrer la moindre émotion. Je le guide jusqu'à la cuisine où je le laisse s'occuper du popcorn pendant que je vais retirer mon uniforme pour mettre un truc plus confortable. J'enfile un pull et un short de sport pour être détendue.

Quand je le rejoins, Maddox a retiré son sa veste et se balade en chemise blanche devant moi. Je suis à deux doigts de baver. Il me remarque parce que je me prends les pieds dans une chaise.

- Attention, je ne voudrais pas que tu meurs.

- Pourquoi je te manquerai trop ? osé-je en rigolant.

- Non, j'aurais peur d'être accusé de meurtre. Je suis chez des bourgeois, on ne sait jamais.

J'explose de rire et il sourit. Alors que je sors du micro-onde le popcorn, je sens Maddox me fixer. J'essaye de continuer à faire ce que je fais, mais je suis à nouveau déstabilisée. Je fais semblant de ne pas voir qu'il glisse son regard le long de mes jambes nues. Comme je ne peux pas m'en empêcher, je finis par dire :

Five HeartsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant