13- Départ avec les insupportables commandos

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Les commandos voulaient attendre la nuit pour s'éclipser et rejoindre leur vaisseau. Aussi les quelques heures à attendre que la luminosité décline et que les passants se fassent plus rares dehors furent sans doute les plus longues de la vie d'Hélèna. Elle se fit à manger et se sentit obligée de partager, à contre cœur. Sprinter avait placé une balise dehors et restait silencieux sous son casque, probablement à observer les données qui affluaient. Haro, quant à lui ne cessait de faire des remarques désobligeantes sur le choix peu judicieux, selon lui, du recrutement d'Hélèna. T'ad, lui, avait du mal à rester en place, lançait des plaisanteries à ses frères (qui semblaient la plupart du temps l'ignorer) ou faisait les cents pas dans le couloir du vaisseau en jetant des coups d'œil aux autres pièces, tout en se moquant de l'insalubrité du hangars ou du désordre de la cabine.

Olan, lui, restait assis sur une caisse, le dos bien droit, observant Hélèna, comme s'il essayait de dénombrer ses différences avec les siens, jusqu'au moment où il sembla en avoir mare de T'ad et lui dit de s'assoir. Ce dernier retourna au siège défoncé du poste de copilote et le calme revint. Haro se tut également, comme s'il avait reçu personnellement l'ordre et sortit une tablette sur laquelle il pianota un long moment. Olan se remit alors à la dévisager en silence ce qui la mit très mal à l'aise. Il lui semblait que les hommes avaient l'habitude d'être en planque de la sorte, mais leurs attitudes lui indiquait également qu'ils étaient gênés d'avoir affaire à un cinquième membre dans l'escouade et Olan avait l'air de douter de ses capacités. Et il avait bien raison ! Elle doutait aussi d'elle-même et de la raison qu'elle avait d'être sur cette mission. Elle n'était pas génétiquement modifiée, et allait être guidée par des hommes pour qui sauter d'un vaisseau brûlant dans l'atmosphère sans avoir enfilé son parachute relevait d'une promenade de santé. Elle sourit. Elle doutait quand même de cette histoire racontée par T'ad...

Elle se leva et attrapa le disque holographique laissé sur le tableau de bord avant de se diriger vers sa cabine, suivie des yeux par Olan. La porte se referma derrière elle dans un grincement mécanique et elle s'affala sur sa nouvelle banquette fraichement installée. Le dos posé contre la paroi métallique glacée du vaisseau, elle lança de nouveau la lecture du message.

« Salut Ner Vod ! J'espère que tu vas bien... On à appris pour ton vaisseau... » La voix avait le même timbre que celle des hommes installés de l'autre côté de la paroi, mais était bien plus douce.

« Enlève ton casque Quin'ika, comment veux-tu qu'elle sache qui tu es ? »... Elle eut un pincement au cœur en voyant Quinnan enlever son casque sur le message. Elle se rendit compte qu'elle avait oublié certains détails de son visage, ce qui le rendait particulier parmi les autres... Une larme coula le long de sa joue, elle l'essuya d'un revers de manche rapidement. « Où êtes-vous Ner Vods ? » Chuchotât-elle aux miniatures d'Elby et Quinnan qu'elle tenait au creux de sa main. Lorsque le message se termina, de longues minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne bouge. Elle entendit un commando dire quelque chose au travers du mur. Ses frères avaient confiance en ces hommes. Il fallait qu'elle le fasse. Ils lui permettraient peut être également de rentrer en contact avec ses Vods... On frappa à la porte, la faisant sursauter.

« On va bientôt y aller, tu es prête ? » Elle ne reconnaissait pas la voix du commando au travers de la porte, mais répondit par l'affirmative en se levant brusquement de son lit. Elle attrapa sa ceinture de couteaux et ses blasters, qu'elle accrocha autour de sa taille, ainsi que le sac de voyage qu'elle avait préparé. Elle essuya une dernière fois ses yeux afin de se donner meilleure mine en se dirigeant vers la porte toujours fermée. Elle tendit la main vers le panneau de commande mural de la porte mais hésita un instant. Elle revint sur ses pas pour attraper le disque holographique laissé sur le lit et le glissa dans son sac avant de sortir de la chambre.

Tous identiques, et pourtant si différents...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant