Pyramides et gribouillis

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Il avait fallu plus d'une semaine pour que Tom apprenne à changer un bébé, sache comment donner le biberon ou encore accepte d'être réveillé en plein milieu de la nuit. Trois semaines de retard sur son plan, il bouclait enfin sa valise, prêt pour son voyage à travers le monde.

- Tiens ! Dit Reynard en tendant une bourse. Pour le petit. Tu n'as rien oublié ? Biberon ? Couches ?

- Je n'ai rien oublié, grogna Tom en prenant la bourse. Tu es sûr que tu peux me donner cet or ?

- Mais oui ! Je t'aurais bien accompagné mais mon père veut que je rencontre une jolie femme. Que veux-tu ? Il faut bien préserver le nom et l'héritage des Lestrange...

- Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? Marmonna Tom. Bon... j'y vais. Mr Prince a accepté de m'enseigner son savoir en échange d'être son assistant.

Tom attrapa sa valise, se dirigea vers la porte, et avant même de l'atteindre, il sentit une vive douleur à la poitrine. Il grommela.

- Tu n'oublie pas quelqu'un ? Pouffa Reynard.

Tom soupira. Il retourna vite dans le salon et attrapa dans ses bras Adonis qui se réveilla alors.

- Tu sais... transplaner avec un bébé... parait que c'est pas une bonne idée, dit Reynard en les accompagnant dehors.

- Il faudra qu'il s'habitue, répondit Tom agacé. Alors... à dans dix ans, Reynard.

- Écris moi... avec des photos du petit !

Tom roula des yeux et disparut dans un claquement sonore.

Reynard avait eu raison : il ne fallait pas transplaner avec un bébé, sauf si on appréciait de recevoir du vomi sur sa robe. Tom pensa juste un court instant d'étrangler ce gosse qui lui compliquait la vie mais la douleur à sa poitrine, l'en dissuada. Il ne put que souffler, puis se rendre avec d'autres moyens de transport jusqu'à Mr Prince, un sorcier qui rêvait d'améliorer l'espérance de vie des sorciers, mais aussi d'user d'un immense et incroyable pouvoir d'une ancienne famille disparu depuis des siècles.

Le français avait accepté le bébé, proposant même de tester des potions sur lui. Tom avait refusé la proposition. Adonis était encore trop petit.

Ce fut en Allemagne, un an plus tard, que Adonis fit ses dents et se montra être alors une vraie tempête hurlante. Les nuits étaient encore courte pour Tom. Et en plus Adonis commençait à gambader à quatre pattes, traînant n'importe où, tentait d'attraper des objets parfois dangereux chez certains mages et sorcières qui enseignaient à son père leurs nombreuses connaissances. En Bulgarie, Tom avait failli perdre Adonis, qui avait réussi à découvrir par hasard l'entrée d'un caveau dans un vieux château que des vampires avaient utilisé deux siècles plus tôt.

Adonis ne tenait pas en place. Il fallait toujours qu'il s'éloigne, touche à tout et surtout suive les serpents dès qu'il en croisait un.

- Mais pourquoi tu hurles !? S'écria Tom en voyant un matin son fils agitait dans sa main un serpent inerte. Il est mort.

- Veux pas ! Veux pas !

Adonis adorait dire ça. À chaque repas c'était devenu sa réplique favorite. À chaque couché, c'était devenu son cri de guerre pour ne pas aller au lit. À chaque bain, c'était un hurlement qui résonnait dans les oreilles de son père.

- Donne ça ! S'énerva Tom.

Mais Adonis refusa. Du haut de ses trois ans, le petit garçon avait déjà une sacrée poigne et une sacrée voix. Tom rouspéta et s'enfuit dans un petit bureau. Il s'enferma en poussant un long gémissement. Il sentit encore les effets de la malédiction que la mère de Adonis lui avait lancé alors qu'il pensait à lui lancer un sort pour le faire tort.

In the DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant