Rogue

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Adonis passa plusieurs fois à l'infirmerie au cours de la semaine suivante. Il y dormit deux nuits, à bout.

— Gaunt.

Adonis rangea ses affaires dans l'armoire de Rogue et se tourna vers lui.

— Ce soir, 18h, dans mon bureau, dit Rogue.

— Oui, monsieur... Heu... Je... Qu'est-ce qu'on... fera ?

— On discutera, c'est tout. Je ne suis pas psy, Gaunt, mais il semblerait que Dumbledore le croit, dit Rogue de mauvaise humeur.

— Ok... Mais qu'est-ce que Dumbledore vous a dit ?

— Le strict minimum donc... rien de très intéressant. Dépêchez vous de fermer cette armoire, Gaunt. Je vais croire que vous voulez me voler des ingrédients sinon.

Adonis referma la porte.

— Votre sac, dit Rogue. Le fouille avant de vous laisser partir.

Adonis n'aima pas du tout le sous-entendu. Il jeta presque son sac sur le bureau de Rogue de mauvaise humeur. Le maître des potions resta silencieux et vérifia que son élève n'emportait rien qui serait utile pour refaire une potion de sommeil.

— C'est mon père le voleur, dit Adonis en récupérant son sac.

— Vous savez que je dois le faire, dit Rogue. Je sais que vous êtes allé à l'infirmerie plusieurs fois.

Adonis baissa la tête.

— Oui... je sais, dit-il. Je ne voulais pas m'énerver contre vous...

— C'est pour ça que je n'ai rien dit, dit Rogue. Je sais que vous dormez peu et mal. Vous êtes encore plus sensible à la moindre petite contrariété.

— Je sais, soupira Adonis.

— Mais vous avez envie de vous en sortir. Vous êtes conscient de votre problème. C'est déjà beaucoup d'effort. Je connais peu de gens prêt à faire ça. Allez, Gaunt. Vous pouvez y aller. Ce soir, 18h.

— Oui, monsieur.

Il ne pensa qu'à ce rendez-vous de toute la journée, inquiet de ce que Rogue allait lui demander. Il ne se sentait pas capable de raconter une seconde fois ce que son père avait fait et encore moins de son long séjour dans le néant.

A 18h pile, il frappa à la porte du bureau, angoissé et avec l'envie de dévaliser l'armoire de l'infirmerie. Juste une goutte et il serait alors calme et peut-être même qu'il arriverait à dormir un peu plus.

— Entrez !

Il poussa la porte et découvrit le bureau de Rogue. Les murs de la pièce plongée dans la pénombre étaient recouverts d'étagères surchargées de centaines de bocaux dans lesquels de petits morceaux visqueux d'animaux ou de plantes flottaient dans des potions de diverses couleurs. Au fond de la pièce se trouvait une autre armoire d'ingrédients. Adonis remarqua alors quelque chose sur le bureau de Rogue : une bassine de pierre peu profonde, gravée de runes et de symboles, une Pensine.

— Ce n'est pas pour notre entretien, dit Rogue en sortant de la pénombre. Fermez la porte.

Adonis obéit et eut un frisson. Il n'aimait pas cette pièce, trop sombre. Rogue lui montra une chaise devant son bureau.

— Installez-vous, dit-il en allant derrière son bureau. Bon... vous voulez boire quelque chose ?

— Non, monsieur, répondit Adonis en s'asseyant. Merci.

Ils restèrent un moment silencieux, puis Rogue se massa les tempes et se pencha un peu en avant.

— Bon, Gaunt, c'est à vous de parler, dit-il.

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