Retour difficile

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Le temps demeurait incertain tandis qu'ils poursuivaient leur progression vers le nord. La pluie éclaboussait les vitres sans grande conviction puis le soleil faisait une timide apparition avant d'être une nouvelle fois masqué par les nuages. Lorsque le soir tomba et que les lumières s'allumèrent dans les wagons, Adonis commença à frissonner, n'aimant pas du tout de voir la nuit s'installer et avec l'obscurité. Il avait posé le front contre la fenêtre, essayant de distinguer la silhouette lointaine de Poudlard mais c'était une nuit sans lune et la vitre balayée par la pluie était trop sale.

Il soupira en sentant l'animation dans les wagons. Il rejoignit les autres, ne leur parla pas et attrapa sa malle. Il était l'heure de mettre sa robe de sorcier.

Enfin, le train commença à ralentir et ils entendirent le tumulte habituel des élèves qui se précipitaient pour rassembler leurs bagages et leurs animaux, prêts à descendre. Comme Ron et Hermione étaient censés superviser les opérations, ils sortirent du compartiment, confiant à aux autres le soin de s'occuper de Pattenrond, le chat de Hermione, et de Coquecigrue, l'hibou moche de Ron.

— Je peux porter ce hibou si tu veux, proposa Luna à Harry.

— Je m'occupe de Hedwidge, dit Adonis.

Harry roula des yeux. Il confia pourtant sa chouette à un garçon qui était à nouveau très pâle, l'air maladif. Il prit le panier du chat, et pour ne pas commencer l'année sur un mauvais pied, évita de déranger Adonis avec une question.

Quand ils sortirent du compartiment, parmi la foule qui avait envahi le couloir, la fraîcheur nocturne leur picota le visage. Ils avancèrent lentement vers la portière la plus proche et Adonis sentait déjà l'odeur des pins qui bordaient le chemin du lac. Bien que plus de trente ans soient passés, c'était toujours pareil. Une petite cohue sur un quai sombre. Les préfets qui guidaient les nouveaux en bombant le torse. Et le garde chasse qui appelait alors les première année...

Adonis fronça des sourcils.

L'appel ne vint pas. À sa place, une voix très différente, une voix de femme, sèche et énergique, lança :

— Les première année en rang par deux, s'il vous plaît ! Toutes les première année, en rang devant moi !

— Il est mort ? S'étonna Adonis.

— Qui ça ? S'inquiéta Harry.

— Le gros Hagrid.

— Je ne sais pas, répondit Ginny, d'un ton sec. Mais on ferait bien de bouger, on bloque la portière du wagon.

— Ah, oui...

En avançant vers la sortie de la gare, Ils  furent séparés par la foule. Adonis faisait attention à la cage de Hedwidge et finit par l'ouvrir.

— Tu seras plus vite à Poudlard, dit-il avec un sourire. Vas vite t'abriter.

Il se retrouva donc entraîner sur la route obscure, luisante de pluie, devant la gare de Pré-au-Lard, seul.

Sur la chaussée s'alignaient la centaine de diligences aux chevaux noirs et peu accueillant, qui emmenaient traditionnellement les élèves jusqu'au château, à l'exception des première année. Adonis savait qu'il était un des seuls voir les montures attelées. Il tendit le cou et reconnut les cheveux en épis de Harry dans la foule mais préféra monter dans une diligence avec un groupe de fille qui parlaient énormément.

— Non mais tu vois, je lui ai pas répondu, dit l'une d'elle à ses amis. J'attends de voir s'il vaut le coup, tu vois ?

Adonis détourna les yeux alors que l'autre expliquait qu'elle avait préféré encourager son copain et répondu donc à toutes ses lettres.

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