Un air de déjà-vu

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Sirius se leva avec un soupir. Il pensa au garçon dans sa chambre et des souvenirs de lui enfant lui revint. Il s'en était pris des coups aussi mais sa mère l'avait toujours soigné après, sans oublier une énième leçon sur le sang, sur sa place de futur chef de famille ou encore sur ces sorciers qui ne méritaient aucune compassion. Il s'étira en secouant la tête et jeta un coup d'œil vers une des fenêtres et surtout les rideaux qui semblaient vibrer tout seul. Il bâilla en sortant dans une maison encore endormie.

Dans la cuisine, Kreattur, l'horrible elfe de maison de la famille Black faisait une sorte de ménage avec un chiffon aussi sale que la tenue qu'il portait. Sirius grimaça de dégoût.

— Est-ce que le mauvais maître de Kreattur souhaite que Kreattur lui prépare son déjeuner ? Croassa l'elfe.

Sirius pouffa de rire.

— J'aimerais éviter un empoissonnement si tôt le matin, dit-il. Par contre... je vais faire un repas pour notre nouveau arrivé...

— Le maître indigne a accueilli encore un Sang-de-Bourbe... Que va penser la pauvre maîtresse de Kreattur ?

— Je doute que ce garçon soit un Sang-de-Bourbe comme tu dis, répliqua Sirius en s'approchant de la cuisinière. Ça ne doit pas être trop compliqué...

Sirius soupira en sortant sa baguette magique. Molly Weasley réussissait bien à faire fonctionner tout ça, donc il pouvait aussi y arriver. Ça ne devait pas être si difficile. Il pointa sa baguette magique et réfléchit un moment à ce qu'il devait faire. Sirius n'avait jamais vraiment cuisiné, même quand il était en cavale. Il avait toujours été servi depuis tout petit.

— Besoin d'aide ?

Il sourit et se retourna vers son ami, Remus Lupin.

— J'avoue que je ne suis pas sûr de mon idée, dit-il.

— Il faut juste allumer un feu, dit Remus. Attends. Je te montre.

Il ouvrit une porte en fonte et alluma d'un coup de baguette un petit feu.

— Ce garçon... Dumbledore a dit qu'il s'appelle... Adonis, c'est ça ? Dit Remus en refermant la porte.

— Adonis Gaunt, répondit Sirius en s'appuyant contre le bout de la longue table. Ouais... Au moins lui, le portait de ma mère ne lui criera pas dessus.

— Gaunt ? Répéta Remus. Ça me dit quelque chose...

— Maugrey en a parlé une fois... et ce nom de famille était très connu, il y a un demi-siècle, dit Sirius. Très vieille famille. Très... consanguin aussi...

— Hmm... Je me demande pourquoi Dumbledore l'a amené ici...

— Parce qu'il descend de Serpentard, sûrement, répondit Sirius.

Remus écarquilla des yeux.

— Ouais, et j'imagine que Dumbledore se dit qu'il sera plus en sécurité ici qu'au près d'un Voldemort qui risque de ne pas apprécié de découvrir un descendant de Serpentard, continua Sirius. Après tout... il se disait que lui-même était un héritier de ce si grand et sympathique sorcier. Imagine que des Mangemorts se rendent compte qu'ils peuvent avoir un autre chef de troupe et peut-être moins fou que leur maître ?

Remus attrapa une théière et une poêle.

— Ça serait en effet une bonne raison, dit-il. Il n'avait pas l'air très en forme, ce pauvre garçon...

Adonis gémissait dans le lit, le corps comme pris par des crampes, les bras raides et les mains toujours crispées contre son torse. Il ouvrit pourtant les yeux, surpris de ne plus être dans le noir, et d'apercevoir des formes de meubles. Il eut un tremblement et serrant les dents, des larmes aux yeux dû à la douleur dans tout son corps, il se redressa difficilement. Il observa la chambre qui était plutôt en bazar, sombre et avec une étrange décoration que jamais son père ou Reynard n'aurait accepté. Il réussit à déplier ses bras et observa un moment son corps. Rêvait-il encore ? Jamais il n'avait rêvé d'autant de détails, et surtout d'une autre chambre que celle qu'il avait eu quand il vivait en Inde avec son père. Il aurait tant aimé rester là bas ou continuer à voyager. Ses mains étaient encore lourde, et c'est pourquoi il comprit qu'il ne rêvait pas cette fois.

In the DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant