In the Darkness

Farces mouillées

— Harry est en retard ? S'étonna Adonis alors que Rogue le libérait de leur entretien quotidien.

— C'est ça, grogna Rogue.

— Monsieur ? Heu... si Montague ne peut plus jouer... Est-ce que...

Adonis baissa la tête.

— Non, rien, dit-il.

— Vous êtes bon sur un balai ? Demanda Rogue.

— Je... je crois, répondit Adonis. Mais... oubliez... Ils ne voudront pas de moi, de toute manière.

Rogue poussa un soupir.

— Je vous tiens au courant, dit-il. Et pas de course autour du lac, ce soir.

— Oui, monsieur... Pas tous les soirs, je sais.

Adonis le salua et lui souhaita une bonne fin de soirée puis sortit. Harry n'attendait pas dans le couloir.

Malgré les vacances de Pâques, Adonis continuait ses entrevues avec Rogue et commença un peu plus à parler de ses cauchemars, puis de ce qu'il avait vécu...

— C'était très douloureux le maléfice... D'abord mes jambes se sont transformées en pierre alors que le serpent me retenait à ce pilier et... et ensuite mes mains... Je hurlais mais... mais il n'a pas arrêté...

Rogue était incapable de prononcer le moindre mot.

— Et puis... tout fut noir, dit Adonis. Je... je flottait dans le noir... c'était comme si... je sais pas... comme si j'étais au plus profond de l'océan... Je l'appelais mais... mais ça servait à rien... Et... et il me parlait.

Rogue était pâle.

— Vous étiez conscient..., dit-il à voix basse.

— Il me disait que bientôt je serais avec lui, régnant sur le monde mais ça n'arrivait jamais... Et puis il a parlé plusieurs fois de Harry... Je ne comprenait pas vraiment ce qu'il disait... Juste que je devais patienter encore un peu...

Rogue sortit un mouchoir et le donna à Adonis.

— Je sais qu'il m'enverra à nouveau là bas, murmura le garçon. Je suis terrifié d'y retourner...

— Je comprends... Et on va tout faire pour éviter, ça, dit Rogue. On va s'arrêter là pour aujourd'hui.

Adonis hocha de la tête. Rogue le laissa s'essuyer le visage, puis le raccompagna jusqu'à sa porte.

— Allez à l'infirmerie pour cette nuit, dit-il en voyant le corps tremblant de son élève.

Adonis hocha de la tête. Il renifla et tourna à droite, vers le hall. Il aurait aimé que sa mère soit encore en vie, et encore plus aujourd'hui, alors qu'il avait besoin qu'on le rassure. Elle lui aurait sûrement envoyé un gâteau au chocolat, et des Beuglantes amusantes, ou encore des mots gentils. Sa correspondance avec elle, lui manquait autant que sa vie avant ses onze ans.

Reynard Lestrange fut surpris de recevoir du courrier cette semaine là.

— Ben ça... le p'tit m'a envoyé une lettre, dit-il en montrant à Dumbledore et Sirius le parchemin. Il doit vraiment pas aller bien... Qu'est-ce que Rogue lui a dit, hein ?

— Severus se charge très bien Adonis, dit Dumbledore.

— Mouais... il y a eu un raté avec Potter, je te rappelle... Hmm...

Reynard lut la lettre qui avait presque fait une liste de questions. Reynard se massa la tête, attrapa directement la bouteille d'hydromel et but au goulot.