Un enfant bien calme

175 15 33
                                    

Ils jetaient des coups d'œil vers lui, qui mangeait son petit-déjeuner en silence, à côté d'un homme dans la soixantaine tout au plus, qui sirotait dès neuf heures du matin un bourbon.

— Dites, Lestrange, dit Sirius, il... heu... il faudrait acheter des affaires pour Adonis. Alastor pense que...

— Je m'en occupe, coupa Reynard. Adonis va rester ici. Il a besoin d'être tranquille.

Adonis baissa la tête.

— Tu as besoin de te reposer, dit Reynard en se penchant vers lui. On sortira ensemble, plus tard, quand tu auras tout assimilé ce qu'on t'a expliqué hier soir.

Adonis hocha de la tête. Il repoussa son assiette et attendit que les autres terminent leur repas.

— Manges encore un peu, dit Reynard.

Adonis refusa d'un signe de tête. Reynard excusa le garçon qui était encore chamboulé par toute cette histoire.

— J'en connais pas beaucoup qui arriverait à se remettre d'une absence de trente-sept ans, dit Reynard sur le ton de la plaisanterie.

Ils le regardèrent alors tous surpris puis fixèrent Adonis.

— Ah... C'est vrai, ça a été un huit clos, dit Reynard. Pardon. Oubliez ma mauvaise plaisanterie. Ce bourbon, Black... il est pas vraiment bon...

— Désolé, pour vous...

Adonis lança un regard à Reynard, et lui donna un petit coup de pied sous la table.

— J'ai fini, dit-il.

— Oui, j'ai vu que tu avais arrêté de manger mais ton assiette n'est pas vide.

— Je n'ai plus faim...

Reynard soupira.

— D'accord. Vas donc t'occuper ailleurs. Je ne serais pas long. Je te trouve des vêtements plus... correct et...

— On rentre à la maison ? Coupa Adonis.

Reynard grogna.

— Non, Adonis, dit-il. Tu sais que...

— Il me fera rien !

Adonis se leva de table et partit. Reynard souffla.

— Vas expliquer de telles choses à un gosse qui n'a eu que comme exemple un tel homme pour père, marmonna Reynard.

— Son père... Il le frappe, non ? Demanda Sirius.

— Oui.

Reynard avala une autre gorgée.

— Adonis a toujours eu son petit caractère et jusqu'à ses onze ans, il n'avait que son père, dit-il. Un père qui... qui perdait en plus un peu plus de son humanité... surtout quand il a commencé à se lancer dans... dans ce combat...

Reynard but encore.

— Adonis n'est pas méchant au fond, et jusqu'à ses onze ans, il a connu une liberté totale. Son père ne pouvait pas vraiment faire ce qu'il voulait grâce à un enchantement que la mère de Adonis avait fait. Mais ça c'est arrêté et... Adonis a commencé à être un peu plus... contrôlé et maté... Son père a commencé à le... corriger...

— Et il réclame encore son père ? Dit Ron surpris.

Reynard eut un ricanement froid.

— Adonis n'avait que son père et quand il se rapprochait de quelqu'un... son père faisait en sorte que ça ne dure pas. Il n'avait aucun ami, même quand son père enseignait à Castlobruxo. A quoi bon des amis ? C'est inutile pour un tel homme...

In the DarknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant