Chapitre 43

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On peut déjà se demander comment on fait pour se concentrer sur soi-même, je pense que ce sera déjà un bon début. J'imagine que c'est faire abstraction de tout ce qui nous entoure, mais ce n'est pas forcément facile, surtout si on a des problèmes de concentration. On a déjà la chance d'être dans un quartier relativement calme donc ça facilitera sûrement la tâche. Madame Margareth m'a dit de repenser à ses paroles, mais je ne vois pas ce qui va pouvoir m'aider dans ce qu'elle m'a dit. Bref, commençons déjà par nous détendre, fermer les yeux, et oublier tout ce qui nous entoure...

J'ai pas l'impression d'être avec moi-même là, je suis quasi sûre que c'est à cause de ce pigeon qui arrête pas de me faire chier à roucouler. Je n'ai que une heure pour réussir cet exercice c'est pas comme si j'avais l'éternité ! Je dois vraiment me dépêcher de trouver une solution. Mise à part le fait que Madame Margareth m'ai parlé de son entraînement elle m'a parlé de ses fleurs et du fait qu'elles m'aideraient. En quoi des fleurs vont pouvoirs m'aider à me focaliser sur moi-même ? Je dois les snifer ? Mouai je pense pas que ce soit la meilleure idée que j'ai eu jusque là.

Les fleurs... qu'est-ce qu'on peut en dire ? Il n'a que des fleurs bleues ici, aucune autre fleur. Où alors il me faut être plus observatrice... il n'y a pas uniquement ce genre de fleur ici, il doit y en avoir d'autres de cacher, au moins une autre variété !

Le moyen le plus rapide de le savoir c'est de chercher parmi les fleurs, je n'ai qu'une heure pour cet exercice, il va donc me falloir être rapide et efficace. Les fleurs bleues sont la première chose qui nous frappe quand on rentre dans le jardin, alors franchement ça ne m'étonnerais pas qu'elles cachent quelque chose.

Je me lève et commence mes recherches. Je fait attention à chaque recoins, je fais en sorte de ne rien oublier, ne rien rater. En cherchant je remarque un petit passage cacher derrière un arbre, les branches du Saule Pleureur sont assez longues pour le camoufler, le rendant à l'abri des regards. Je me faufile par le passage entre les branches de l'arbre, suivant le chemin de pavés arrivant jusqu'à un kioske en pierre entouré de ces mêmes fleurs bleues. Un détail pique mon attention, c'est cette magnifique rose blanche placé sous un dôme en verre sur une table du kioske. Je comprends mieux maintenant, plus j'observe cette rose plus ça me semble évident. Je dois devenir la rose blanche parmi les fleurs bleues.

Je vais m'asseoir ici et reprendre l'exercice là où je l'avais arrêté. La rose blanche c'est moi, les fleurs bleues ce sont le monde et les personnes qui m'entourent. Je dois tout oublier, vider mon esprit de toute nuisance extérieur, être la plus calme et posée possible, ne penser à rien. Surprise ça marche ! J'ai réussi l'exercice ! Il me suffisait simplement d'un exemple sur lequel m'appuyer et ensuite comprendre comment m'y prendre.

- Je vois que tu as réussi mon premier exercice haut la main, je n'en n'attendais pas moins de toi, entendis je derrière moi.

- Finalement les fleurs bleues n'étaient pas la clé pour comprendre l'exercice, c'était la rose blanche, les fleurs ne me servaient qu'à me guider vers mon véritable objectif, répondis je à madame Margareth.

- C'est exactement ça, tu es maligne.

- Je sais, on me le dit souvent.

- Je pense que tu es prête pour l'exercice suivant désormais...

***

Les trois jours de mon entraînement ce sont écoulés bien vite, il s'est d'ailleurs terminé aujourd'hui. Mes parents ne m'ont pas encore retrouvée, ou plutôt ils ne sont pas encore passés à l'action. Depuis le temps ils doivent bien savoir que je suis cachée ici, ils sont bien assez perspicace pour comprendre ça. Pendant ces trois jours j'ai pu apprendre pas mal de choses, pendant qu'à l'académie on nous apprends la magie, le maniement des arts et la théorie, ici j'ai pu expérimenter des choses différentes et toutes aussi importante. C'est bien beau de savoir se battre et de piétiner ses adversaires mais ce n'est pas la seule chose essentielle. On doit pouvoir avoir assez de ressources pour palier à toute les difficultés et les imprévus. Ici j'ai pu en apprendre plus sur moi-même, développer mes pouvoir, apprendre à les maîtriser, mais aussi apprendre l'art du poison, réfléchir comme les puissants de ce monde.

Je ne veut pas savoir comment madame Margareth est au courant de tout ça mais j'en dis que c'est utile. Je ne sais pas non plus comment elle s'est retrouvée à vivre ici alors qu'elle est si à l'aise avec les pouvoirs et les concepts de l'autre monde, peut-être qu'elle a été contrainte de partir ou seulement qu'elle a choisi de s'éloigner d'elle même.

- Tu me sembles bien pensive mon enfant, est-ce la fin de ton entraînement qui te plonge dans ces songes ? Demande t-elle en arrivant.

- Non, en fait je me demandais ce que vous étiez venue faire ici alors que vous avez tant d'expérience dans l'autre monde. Avez-vous choisi de partir ou avez été contrainte ?

Elle vient s'asseoir à mes côtés.

- Je suis partie de moi-même il y a bien des années, il est vrai que l'autre monde me manque mais je vie très bien ici aussi tu sais. Saches que l'autre monde est particulièrement dangereux, même si tu penses que tu n'as rien à craindre. Si des personnes comme tes parents existent, ce n'est pas pour rien, ils servent la reine du nord pour éliminer le "danger", dit elle.

- Je croyais que le problème était justement la reine, dis je.

- C'est le cas, mais pour que le peuple ne se rende compte de rien elle dévie l'attention sur bien d'autres choses et sur des problèmes qui n'existent pas vraiment. Elle se protège et protège sa position. En réalité le danger c'est elle mais aussi ce qui vient d'au delà de notre imagination.

- C'est-à-dire ?

- Tu es bien curieuse, mais c'est naturelle à ton âge et dans ton cas, toi qui a grandie loin de l'autre monde et dans l'ignorance totale. Peu de gens sont au courant de nos jours, l'histoire à été enfouit et le monde a finit par oublier. Le danger est partout et peut surgir n'importe quand Candy, n'oublie jamais ça, méfis toi de tout et de tout le monde, garde les yeux grands ouverts et ne rate aucun détail, car le détail le plus insignifiant pourrait bien être le plus important. Tu ne pourras compter que sur une poignée de personnes alors choisies les bien.

- De toute façon je sais pas si je peux compter sur beaucoup de personnes vous savez, dis je.

- Oh c'est ce que tu crois, moi je crois que tu as justement des personnes sur qui compter et qui tiennent à toi, tes amis et tes parents, dit-elle.

- J'en suis pas si sûre, mon père n'a pas franchement été très cool avec moi dans ses paroles dernièrement...

- Quoi qu'il ai pu dire je suis certaine qu'il n'en pensait pas un mot, la preuve, il fait tout pour te retrouver.

- Il veut surtout me retrouver pour m'arracher la tête je pense.

- Oh ne dit pas n'importe quoi, il reste ton père, il te protège avant tout, dit t-elle.

- J'ai eu un "père" avant aussi et il a tenté de me tuer, je sais pas si le motif du père est vraiment une bonne tentative pour me faire changer mon point de vu.

- Très bien, reste bornée ma fille, moi je t'affirme le contraire, dit elle en partant.

Ma mère me soutiendra peut-être mais vu les paroles de mon père je ne suis pas convaincue qu'il me soutiendra. Il a peut-être parlé sur le coup de la colère et n'a pas réfléchis, mais le fait est qu'il l'a dit et... ça m'a vraiment blessée. Maintenant je me retrouve dans cette situation, squattant chez la petite grand-mère du quartier parce que je fuis mon père. Je sais bien que je ne pourrais pas le fuir indéfiniment, il me mettra la main dessus un jour ou l'autre.

- Ah j'espère qu'il ne me retrouvera pas de sitôt quand même..., dis je à voix haute.

- Tout dépend de ta définition de "sitôt", entendis je.

En entendant cette voix je me fige instantanément. Mon père est là, adossé au kioske en pierre, les bras croisés.

Candy à l'Académie ÉcarlateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant