Triangle amoureux

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J'en avais vraiment ras-le-bol de son comportement. Je ne le comprenais pas. Pourquoi réagissait-il comme ça ? Pourquoi avait-il besoin d'être exécrable après plusieurs semaines où tout se passait bien entre nous ?

J'étais incapable de comprendre quel était l'élément déclencheur de ses crises. Bon là, clairement c'était son ex femme mais, il n'avait jamais laissé entendre que c'était un sujet si sensible. Je marchais sur des œufs en permanence depuis la fois où il s'en était pris physiquement à moi, j'avais toujours peur de dire quelque chose qui le mettrait en colère. Il fallait qu'on ait une discussion pour régler ce problème, je n'avais pas envie de vivre dans la peur constante qu'il pète un câble.

Après notre dispute hier matin, il avait passé toute la journée à son bureau et était rentré très tard dans la nuit. Il m'avait prévenu par texto qu'il ne pourrait pas venir me récupérer au Manifesto et que j'allais devoir prendre un taxi pour rentrer car il avait beaucoup de boulot. Je n'avais pas cherché plus loin, je savais que c'était sa manière à lui de prendre du recul sur la situation.

Mais lorsque je m'étais levée ce matin et qu'il était déjà parti, ça m'avait gavé. Qu'il fasse la tête une journée soit mais, de là à bouder encore aujourd'hui, qui plus est le jour de son anniversaire, c'était trop pour moi. Je pris la décision de lui faire la surprise de venir à son bureau le temps de sa pause déjeuner pour qu'on puisse faire la paix et repartir sur de bonnes bases. Oui c'était encore moi qui faisait le premier pas vers lui car au vu du caractère de cochon qu'il avait, on ne risquait pas de se reparler avant des jours. Il allait peut-être sur ses trente-six ans mais, dans ces moments-là, c'était un vrai bébé.

Je vérifiais dans le garage s'il avait pris sa moto pour savoir si je devais prendre un taxi pour aller à son bureau ou si je pouvais emprunter sa voiture pour m'y rendre. Par chance, sa Maserati Levante m'attendait sagement. Je prenais le jeu de clés et m'installais au volant.

Le bruit du moteur me fit sourire telle une enfant et je connectai mon iPhone pour mettre Been like this de Doja Cat à fond. Je passais le portail et pris la route vers son bureau, je faisais tout de même attention à ne pas abîmer son bolide, car je n'avais clairement pas envie de perdre la tête pour une griffe sur la carrosserie.

Arrivée à destination, je me garai dans le parking souterrain de ses locaux et empruntais l'ascenseur pour rejoindre son bureau. Les portes s'ouvrirent face à l'accueil, vide à cette heure-ci, et je longeais le couloir sur quelques mètres avant de pousser la porte de son bureau qui était entrouverte.

Quelle ne fut pas ma stupeur quand, en entrant, je découvris Ezio assis les jambes écartées face à Camilla, sa chargée de communication, qui était posée contre son bureau.

Dans un réflexe dès plus bizarre, je restais planté là, à ne pas comprendre ce qu'il se déroulait sous mes yeux. Je voyais la panique prendre possession des leurs et la jolie blonde fuir en me passant devant alors qu'elle bégayait des excuses presque inaudibles.

-   Ce n'est pas ce que tu crois Love ! Commença l'imbécile qui me servait de petit-ami en avalant les quelques mètres qui nous séparaient.

Qu'est-ce que je suis censée croire ?

J'étais partagé entre lui couper la tête, me venger ou l'ignorer totalement. Aucun mot ne sortait de ma bouche, je réalisais petit à petit ce que je venais de surprendre.

Et si j'étais arrivée plus tard ? Les aurais-je trouvé en train de coucher ensemble ou me faisais-je des films et il ne s'était rien passé ?

-   Love, love, love s'il-te-plaît parle-moi osa-t-il m'ordonner en plaçant ses mains sur mes joues.

CHAOS MAKES THE MUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant