Je me sentais en sécurité avec Rita. Alors, même si je ne reconnaissais pas sa réaction, je savais que je pouvais lui faire confiance et me libérer de la masse qui pesait sur mon cœur.
Il n'était même pas midi mais je me dirigeais vers le placard contenant les bouteilles d'alcool, les plus fortes qu'elle avait, pour nous servir à boire. J'en avais besoin. J'avais besoin de courage pour lui annoncer que je recevais des lettres anonymes me disant de me méfier de celui qui partageait ma vie, qu'il se comportait bizarrement quand je voulais en savoir plus sur son ex, un peu comme Chiara finalement, et que par-dessus tout, qu'il m'avait humiliée en me trompant avec une de ses employées.
Ce que j'aimais chez ma meilleure amie, c'est qu'en me regardant faire, à aucun moment je me sentis jugée. Elle était là pour me soutenir et je savais qu'elle boirait avec moi tous les cocktails m'étant nécessaires pour vider mon sac.
- Gin tonic ou cuba libre ? Lui demandais-je alors qu'elle sortait les glaçons du congélateur.
Elle explosa de rire et empoigna une bouteille de schweppes tonic avant de refermer d'un coup de hanche la porte du frigo.
Alors que je préparais notre premier verre d'une longue lignée, je la vis du coin de l'œil commander des pizzas. Elle pensait à tout, elle savait que dans une heure nous ne serions plus capable de faire à manger et qu'il allait falloir éponger tout ce que nous allions boire.
- Allez bébé, crache le morceau, lança-t-elle dès ma première gorgée avalée.
Pour la première fois et sans ménagement, j'allais m'affranchir du poids que j'avais sur les épaules.
- Je ne sais même pas par quoi commencer avouais-je.
- Te prends pas la tête, souffle et laisse ton esprit faire le tri pour toi, disait-elle en me prenant la main.
C'était Rita, elle n'allait pas me juger. En même temps, pourquoi avais-je peur qu'on me juge ? Je n'étais pas fautive dans cette histoire, juste la nana stupide qui restait par amour.
- OK, dans ce cas-là débutais-je, je vais commencer par le début.
Elle opinait du chef silencieusement et buvait une nouvelle gorgée, prête à entendre tout ce que j'avais à lui dévoiler.
- Tu te souviens quand tu es venu passer un week-end à Palerme ? Elle se mit à sourire, sûrement dû aux souvenirs de sa nuit passée avec Livio. Et bien... Mes mains devinrent moites Ezio, euh quand on est rentrés du bar, il... il
- Arrête de bégayer Azel ! Râla-t-elle, balance tout, ça te fera du bien.
- OK, s'il-te-plaît, ne me coupe pas. Pour mon plus grand plaisir, elle ne bronchait pas. Il a été... violent réussi-je finalement à dire.
Ses yeux sortaient presque de ses orbites mais d'un signe de la main je lui indiquais qu'il fallait que j'aille au bout de ma tirade.
- Il ne m'a pas tapé, la rassurais-je, il m'a juste maintenu la nuque en me criant dessus, c'est tout.
- C'est tout ? Hurla-t-elle.
- T'avais promis ! La grondais-je. C'est rien, je n'ai pas eu mal, j'ai juste eu peur. Je ... J'étais surprise par son comportement.
Elle leva sa paume de main comme pour me demander la permission de parler à laquelle je répondais positivement.
- Je vais le buter, tu le sais ?
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CHAOS MAKES THE MUSE
عاطفيةUne mère impulsive et un père aux abonnés absents c'est ce cocktail molotov qui a poussé Azel dans les bras d'un ami à l'aube de sa quinzième année. Seulement voilà, dix ans plus tard le conte de fée est vite rattrapé par la dure réalité de la vie...