Mauvaise rencontre

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Six mois plus tard,

Nous étions déjà au mois de mars. C'était passé à une vitesse folle, je n'avais pas vu le temps défiler tellement j'adorais ma vie ici.

Résidant sur une île beaucoup plus peuplée pendant les beaux jours, j'avais redouté les quelques mois d'hiver mais, à mon plus grand étonnement, ça c'était bien passé. Oui, il y avait moins de touristes dès novembre parce que la température générale ne permettait plus trop de se baigner ou même de bronzer, mais c'était agréable de découvrir le côté moins festif de ma ville d'adoption.

Mon essai au Manifesto avait été concluant et depuis, j'y travaillais cinq services par semaine. J'embauchais sur les coups de seize heures et débauchais au plus tôt avant minuit en semaine. Par contre, le week-end c'était une autre histoire, le bar se transformait en club avec DJ et il était ouvert jusqu'à cinq heures du matin. Il avait fallu s'adapter avec Ezio car nos rythmes de vie étaient complètement différents, lui qui de base bossait de neuf à dix-neuf heures avait dû ajuster ses horaires pour passer du temps avec moi. Il partait travailler tôt le matin pendant que je dormais, faisait une pause l'après-midi pour qu'on se voit et retournait au bureau quelques heures en fin de journée. Par chance, Livio ne me demandait jamais de travailler le samedi soir. Je ne m'en plaignais pas parce que je pouvais profiter pleinement du week-end en compagnie de mon beau brun, mais je mettrais ma main à couper que c'était du favoritisme.

En six mois, mon italien s'était vachement développé. C'était sûr que travailler au contact de locaux m'aidait pas mal, mais j'avais décidé quelques semaines après mon arrivée de prendre des cours. Je détestais quand Teresa parlait à Ezio en me jetant des coups d'œil sans que je ne puisse rien comprendre et elle avait soudainement arrêté ses messes basses quand elle avait découvert que je la comprenais. Je ne savais pas ce qu'elle avait contre moi, peut-être que je me faisais des films parce que j'avais toujours eu du mal avec les femmes plus âgées, mais j'avais vraiment l'impression de ne pas mériter ma place chez Ezio. De nombreuses fois, il m'avait rassuré en me disant qu'elle était attachée à sa défunte épouse et que ça devait lui être étrange de voir une nouvelle femme partager sa vie, mais au fond de moi, je n'y croyais pas. Il fallait vraiment que je la confronte un jour pour en savoir plus.

Six mois étaient passés et je n'avais pas revue Rita. Je n'étais pas rentrée en France depuis mon arrivée, même pas pour les fêtes de fin d'année puisque nous étions partis skier en Suisse avec Ezio et que de toute manière elle était retournée en Espagne pour les passer auprès de ses proches. Six mois sans voir ma meilleure amie, c'était long. On s'appelait en Facetime toutes les semaines mais ce n'était pas pareil. Alors quand je lui avais proposé de venir passer un court week-end chez nous, elle avait tout de suite accepté.

Comme tous les vendredis soir, je bossais jusqu'à six heures du mat' et comme à chaque fin de service, Ezio était venu me récupérer. Le service avait particulièrement été chaud ce soir et je me sentais poisseuse, je n'avais qu'une seule envie prendre une bonne douche et aller me coucher. Rita arrivait à midi à l'aéroport de Palerme et Ezio m'avait proposé d'aller la récupérer pour que je puisse dormir le plus longtemps possible.

***

Je me réveillais en sursaut en sentant le matelas s'affaisser brutalement sous les sauts de Rita.

-   Réveilles-toi la belle au bois dormant ! Hurla ma meilleure amie.

Je grognais sous ses cris aigus mais ouvrais grand les bras pour qu'elle vienne s'y blottir. Elle ne perdit pas une seconde et se jeta sur moi.

-   Tu m'as manqué bébé ! Murmura-t-elle la tête posée contre mon épaule, je suis contente d'être ici.

-   Moi aussi je suis contente que tu sois là, ça fait trop longtemps ! Lui disais-je en la serrant un peu plus fort.

CHAOS MAKES THE MUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant