Ezio
Trois semaines après le départ d'Azel
Ça faisait exactement trois semaines qu'elle était partie, vingt-et-un jours que je ne l'avais pas vue, cinq cent quatre heures que je n'avais pas senti son odeur. Je devenais fou.
Je me souvenais encore du soir où je l'avais aperçue au beach club. Elle avait l'air si réservée et pourtant, elle m'avait laissé la chance d'entrevoir une facette de sa personnalité qui collait parfaitement à la mienne.
Elle assurait au pieu bordel. Sans rechigner, elle avait accepté de se laisser faire, de me laisser la baiser comme je le voulais. Elle était obéissante et c'était ce qui me plaisait au lit. Depuis le plus loin que je puisse m'en souvenir, j'avais toujours eu un attrait pour la domination et j'attendais de mes partenaires une complète soumission pour mon plaisir mais aussi et principalement pour le leur.
La jolie française occupait toutes mes pensées depuis ce fameux soir à Carini. J'étais même retourné le lendemain pour la croiser, j'y serai allé tous les putains de jours de la semaine s'il l'avait fallu. En une fraction de seconde, j'avais su. J'avais su qu'elle allait être celle qui briserait les barrières que j'avais érigées. L'attirance était d'abord physique, je pensais même qu'elle ne serait qu'un simple plan cul de passage comme beaucoup d'autres, mais lorsque j'avais appris à la connaître, nos âmes s'étaient connectées.
Trois semaines étaient passées et j'essayais toujours de la sortir de ma tête. Je n'avais pas répondu au message qu'elle m'avait envoyé le soir de son départ, je devais couper les ponts. Il fallait que je le fasse. Je ne me voyais pas entretenir une relation à distance, qui plus est, avec une nana, de dix ans de moins que moi, qui devait passer ses week-ends à sortir avec sa meilleure amie. Je ne supporterai pas de savoir que d'autres mecs puissent la toucher alors je préférais me voiler la face et tenter de l'oublier. Mais c'était beaucoup plus compliqué que ce que je pensais. Je ne me reconnaissais plus, tous les jours, j'allais sur son profil Instagram pour voir si elle avait posté une photo. J'en venais à prier pour qu'elle m'envoie un message. Après tout, elle non plus, ne m'avait pas envoyé de message, enfin pas depuis celui pour me dire qu'elles étaient bien rentrées. Peut-être qu'elle était passée à autre chose. Peut-être qu'elle avait déjà rencontré un autre homme. Putain cette idée me rendait cinglé.
À plusieurs reprises, j'avais discuté, du fait que je pensais tout le temps à elle, avec Livio. Il s'était, bien entendu, foutu de ma gueule. Pour lui, je perdais mon temps, je devais passer à autre chose, coucher avec d'autres femmes et profiter de mes dernières années avant de décliner physiquement. D'après mon meilleur ami, il me restait cinq ans avant de devoir me caser pour éviter de finir ma vie seul, alors autant en profiter pour baiser tout ce qui bougeait d'ici là. Vous l'auriez deviné, je n'étais pas de son avis. Pour ne rien vous cacher, j'entretenais un combat sans fin avec ma conscience depuis plusieurs jours. Je sentais que j'étais sur le point de craquer. Il fallait que je lui parle, que je la vois, que je la touche. J'avais besoin d'elle dans ma vie. Mais comment allais-je revenir vers elle après avoir fait le mort pendant autant de temps ? Elle allait me rejeter, c'en était certain. Je devais trouver quelque chose pour qu'elle accepte de me revoir. Débarquer à Paris à l'improviste ? Non, ça voudrait dire que je ne lui laissais pas le choix. Lui envoyer un message en lui disant que j'avais oublié de lui répondre ? Non, mentir c'était un mauvais bail et en plus de ça je ne voulais pas la prendre pour une imbécile. L'appeler ? Pourquoi pas ? Au fond, si elle ne voulait pas de moi, elle pourrait simplement ne pas répondre. Ouais, mais non, je ne voulais pas qu'elle puisse filtrer mes appels.
Bon, faut savoir mec !
Lui envoyer des fleurs accompagnées d'une lettre d'excuse ? Ça faisait vieux jeu mais un peu romantique quand même et j'étais persuadé qu'elle kifferait ce genre d'attention. J'allais lui envoyer des pivoines, parce que je savais que c'était ses fleurs préférées, et si je devais appeler tous les putains de fleuristes parisiens pour en trouver en ce début de mois de juillet, je le ferais.
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CHAOS MAKES THE MUSE
Storie d'amoreUne mère impulsive et un père aux abonnés absents c'est ce cocktail molotov qui a poussé Azel dans les bras d'un ami à l'aube de sa quinzième année. Seulement voilà, dix ans plus tard le conte de fée est vite rattrapé par la dure réalité de la vie...