Trois semaines après être rentrées de Sicile
J'étais si faible. Comment était-il possible que je m'accroche autant à la première personne qui me portait de l'attention depuis mon ex ?
J'avais déprimé pendant les six mois suivants ma séparation et une fois guérie de ce chagrin, me voilà en train de reprendre le même chemin. C'est vrai que ce qu'il s'était passé en Sicile était spécial, j'avais ressenti une vraie connexion mais pas de là à me mettre dans cet état ! Si j'avais su, je ne serais jamais partie en vacances.
J'ai passé les trois dernières semaines à bassiner Rita avec lui, à base de "est-ce que tu penses qu'il va m'appeler ? Est-ce qu'il pense à moi ? Est-ce qu'il va revenir ? Est-ce que ? Est-ce que ? Est-ce que ?".
J'avais une chance inouïe de l'avoir, elle me remontait le moral les soirs où je n'allais vraiment pas bien et m'incitait à profiter de la vie. Mais pour être sûre que je ne craque pas et ne l'appelle, elle avait pris mon téléphone, bloqué et supprimé son numéro. Cette action m'avait mise dans une rage folle.
J'avais complètement pété les plombs ce jour-là. Je lui avais dit des mots qui avaient, bien entendu, dépassé mes pensées. Je lui en voulais tellement, autant à elle, qu'à lui. Je lui en voulais à elle d'avoir anéanti tout espoir d'avoir de ses nouvelles et à lui de ne pas m'en donner.
Je me détestais d'être comme ça. De ressentir ce besoin inexplicable d'être proche de lui. En y repensant, je ne le connaissais même pas. On avait, certes, passé une semaine à s'envoyer en l'air comme des adolescents mais nous n'avions rien partagé d'autre.
Trois semaines sans nouvelle, il était temps de passer à autre chose. Il y avait une soirée à thème au Georgina ce soir, j'avais donc décidé de mettre toutes les chances de mon côté.
Avec Rita nous avions choisi de prendre un petit apéro à l'appartement avant de se rendre au bar. J'enfilais donc ma fairy dress de chez Mirror Palais, qui m'avait, soit dit en passant, coûté les yeux de la tête, en buvant une gorgée de mon gin tonic.
Elle entrait dans la catégorie des "mini-robes", elle m'arrivait en haut des cuisses, juste sous les fesses, elle était dans les tons nudes et scintillait de mille feux. J'avais choisi de la porter avec une paire d'escarpins pointus tout aussi brillants, je voulais mettre le paquet !
Ce soir, c'était le grand soir ! Je jetais à la poubelle les derniers espoirs de le revoir et sautais à pieds joints dans la gueule du loup qui partagerait mon lit cette nuit.
Un peu boulie dû au trois cocktails que j'avais enchaîné rapidement avant de partir, je titubais légèrement accrochée à ma meilleure amie alors que nous arrivions au Georgina.
Un peu plus tard dans la soirée, appuyée contre la balustrade de la terrasse du bar, une cigarette coincée entre mon majeur et mon index, j'aspirais cette fumée toxique et la recrachais en écoutant parler ce grand blond.
Il ferait l'affaire. Il était musclé, avait les cheveux blonds foncés dont quelques mèches lui arrivaient sur les yeux et un piercing au nez. Une copie conforme de Vinnie Hacker mais sans les tatouages.
Je n'allais pas faire la difficile alors que ce genre de spécimen s'intéressait à moi ou plutôt à mes jambes nues, il m'aiderait à oublier celui qui hantait mes pensées et c'était tout ce qui comptait.
Trois gin tonic supplémentaires plus tard, j'abandonnais Rita et quittais les lieux aux bras de ce dieu grec pour rejoindre mon appartement.
Sur place, nous ne perdions pas de temps, en quelques minutes, nous étions nus dans mon petit salon, assis sur le canapé, je montais à califourchon sur lui et entamais des va-et-vient en espérant atteindre ce point de non-retour.

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CHAOS MAKES THE MUSE
RomansaUne mère impulsive et un père aux abonnés absents c'est ce cocktail molotov qui a poussé Azel dans les bras d'un ami à l'aube de sa quinzième année. Seulement voilà, dix ans plus tard le conte de fée est vite rattrapé par la dure réalité de la vie...