Epilogue

1.8K 24 8
                                    

-   Il faut que je te dise un truc, je ne peux pas garder ça pour moi, lui confessais-je.

Il passa mon bras au-dessus de ses épaules et m'aida à rejoindre son véhicule. Dans la voiture, aucun de nous ne parlait, le malaise était palpable.

-   Je t'entends penser, tentais-je de blaguer pour détendre l'atmosphère.

Sans lâcher la route des yeux, il extirpa tout l'air présent dans ses poumons. Je voyais ses phalanges se refermaient sur le volant me faisant avaler bruyamment ma salive.

-   J'te jure Azel, si tu m'apprends que tu es enceinte et qu'il t'a abandonné, je vais le retrouver et lui réserver le même sort que celui qu'à subit Chiara.

Sans pouvoir me contrôler, j'explosais de rire. Je ne l'avais pas vue venir celle-là, s'il pensait qu'une potentielle grossesse était ce que j'avais à lui annoncer, il n'était pas prêt pour la vérité. Il me jugea du coin de l'œil et se mit à rire à son tour une fois cette idée grotesque avortée.

Une petite vingtaine de minutes plus tard, nous étions tous les deux assis dans le salon de la villa. Je lui expliquais que ce que j'avais à lui avouer n'était pas simple et lui proposais donc un verre pour avaler la nouvelle plus facilement. Il opta pour un whisky et moi un gin tonic.

 Bon alors Azel, tu vas me dire ce qu'il se passe ? S'inquiéta mon ami alors qu'un blanc s'installait entre nous.

J'avalai une nouvelle gorgée et me levai sans lui répondre. Je fouillais dans mon sac à la recherche de l'enveloppe et la lui tendis. Je faisais les cent pas pendant qu'il découvrait son contenu et terminais mon verre pour apaiser ma gorge sèche.

-   Putain, grommela-t-il. Jamais je n'aurai pensé ça de lui.

Moi non plus Livio, moi non plus.

Il se leva, se servit un second verre qu'il but cul sec et me demanda si je l'avais balancé aux flics.

 Jamais je n'aurai pu lui faire ça, avouais-je le regard rivé sur le sol. Même s'il n'a pas toujours été droit dans ses bottes, je le crois quand il dit qu'il n'a rien prémédité.

Ma voix était presque inaudible, peut-être que j'avais honte de dire ce que j'étais en train de dire.

 Et puis, il est allé défendre mon honneur non ? Demandais-je pleine d'espoir. Il a fait ça pour moi, par amour pour moi.

J'en étais arrivée à valider les raisons d'un homicide, étais-je pathétique ? Totalement. Heureusement pour moi, Livio ne me jugeait pas, il semblait comprendre que c'était sans doute un mécanisme de défense. Mon cerveau tentait de dissimuler l'horreur qu'il avait commise en justifiant son acte en preuve d'amour.

***

Un an après le départ d'Ezio,

Ce matin était plus dur que les autres. Ça faisait un an qu'Ezio était aux abonnés absents. Une longue année sans aucune nouvelle de sa part. Pendant près de quatre mois, j'avais pleuré tous les jours. Toutes les heures je regardais mon téléphone dans l'espoir d'avoir un message ou ne serait-ce qu'un appel manqué, à force, j'avais l'impression de devenir comme ma mère, j'en arrivais à détester les hommes puisqu'ils m'abandonnaient tous depuis mon plus jeune âge. Puis lors d'une soirée légèrement trop arrosée avec Livio et Rita, nous avions décidé de racheter un beach club dans le sud de la France pour quitter ce lieu maudit. En un mois, les contrats étaient bouclés, j'avais vendu Parisi Event, la villa et Livio le Manifesto. On voulait démarrer l'année en beauté et quoi de mieux que de tout recommencer à zéro ?

CHAOS MAKES THE MUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant