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Evy

J'ouvre la porte et tous les regards, sans exception, se tournent vers nous. Charles doit ressentir mon inconfort, car il pose sa main au creux de mon dos et m'incite à m'avancer. Même s'il essaie seulement de me conforter, son geste me donne des frissons. Tout mon ventre se contracte et j'ai envie qu'il me touche encore plus. Son sourire éblouit tout le monde. Je nous fraye un chemin vers la table de mes amies. Elles se taisent d'un coup lorsqu'on arrive à eux. Karel s'étonne à s'en décrocher la mâchoire. Marie s'étouffe avec sa gorgée de bière et Audrey se contente de sourire béatement.

-Salut, les filles, je vous présente Charles.

-Leclerc... Ajoute Karel.

Je lui lance un regard d'avertissement. Je n'ai pas envie qu'elle me fasse honte devant lui.

-Juste Charles, c'est parfait. Lance-t-il à la blague.

C'est sans grande surprise qu'il charme mes amis dans la seconde. Il échange quelques plaisanteries et le tour est joué. C'est presque comme s'il les avait connus depuis des années. J'admire sa manière de se fondre dans un groupe. Même si j'ai lu toutes les informations possibles à son sujet sur internet, j'ai l'impression de le découvrir pour la première fois. Il est tellement différent de ce qui est présenté sur la place publique.

-Alors, à quand le divorce ? Demande maladroitement Marie.

Charles tourne la tête vers moi et couvre ma main de la sienne.

-Je crois qu'avant de parler de divorce, on se doit d'essayer de faire fonctionner notre mariage... Non?

-Bien sûr! Dis-je en posant ma tête sur son épaule, sous le regard étonné de mes trois amies.

-Comment comptez-vous gérer la distance?

Je redresse la tête pour échanger un regard avec Charles. J'ai besoin de son aide, car j'avoue ne pas avoir planifié de mentir à mes amies. J'ai cru que je pourrais être franche avec elle, dès le départ. Mon mari replace une mèche de cheveux derrière mon oreille.

-C'est certain que ça ne sera pas simple, mais je crois qu'avec la technologie qu'on a à notre disposition, on pourra bien gérer.

Je hoche la tête et j'attrape le pichet de bière pour m'en servir un verre. Mes amies me connaissent trop pour que je réussisse à les berner. Si je parle trop, elles nous démasqueront.

Après plusieurs pichets, les filles nous offrent de les suivre dans une boîte, au centre-ville. J'hésite, mais Charles semble croire que c'est une bonne idée. On marche jusqu'à l'entrée du club et je trébuche sur le marche pied et tombe vers Charles.

-Bonjour Wifey.

Je perçois le grain d'amusement dans sa voix pendant qu'il agrippe mes hanches.

-Désolée, je n'avais pas vu la marche. Dis-je en essayant de tolérer son souffle sur ma nuque.

Il va me rendre folle!

-Tu tombes quand tu veux, ma belle. Je te rattraperai.

Ses mains se resserrent sur moi et il me maintient contre lui. Je le sens dur contre mes fesses et j'ai juste envie de le caresser. Nous entrons dans la pièce toujours aussi près l'un de l'autre.

-Tu dois absolument rester devant moi, sinon tout le monde découvrira à quel point tu m'excites.

Je m'immobilise. Je n'ai pas l'habitude de me faire parler aussi directement. En ce moment, je n'ai plus rien d'autre en tête que ses paroles. Les filles nous mandatent d'aller chercher à boire pendant qu'elles trouvent une table de libre. Audrey me fait un clin d'œil, lorsqu'elle remarque notre étreinte. Toujours collé l'un à l'autre, on réussit à se rendre au bar pour passer notre commande. Son corps me presse contre le comptoir. Ses mains descendent délicatement vers le bas de mon ventre et je retiens mon souffle. Lorsqu'il s'arrête entre mes cuisses, j'agrippe le tabouret. J'ai besoin de m'accrocher à quelque chose, car le sol tremble sous mes pieds.

-Charles...

-Evy... Chuchote-t-il contre mon oreille pendant que ses doigts s'activent par-dessus mes vêtements.

J'aimerais avoir la force de repousser ses avances, car on s'était entendu pour ne pas mélanger les choses.

Après tout, on est en public, non ?

Je ne sais pas qui j'essaie de berner, mais c'est impossible de résister à la magie de ses mains. J'essaie de garder un visage normal, mais mon corps est submergé de sensations plus qu'agréables. Comme s'il lisait en moi, il m'ordonne :

-Le barman s'en vient rapidement. Je vais retirer mes mains de ton corps. Alors, ma belle, c'est maintenant ou jamais. Jouis pour moi!

Il augmente la vitesse de ses gestes et je ferme les yeux.

-Ouvre les yeux!

Putain, comment sait-il que je les ai fermés ?

En les ouvrant, j'ai ma réponse. L'étagère d'alcool devant nous est munie de fond en miroir. Je croise le regard avec Charles par l'entremise de la glace. Il me sourit sensuellement et je bascule vers un orgasme tellement intense. Il me force à garder notre contact visuel et c'est encore plus excitant. À l'exception du rouge qui me monte aux joues, je n'ai pas l'air d'une fille qui vient de jouir violemment contre le comptoir.

Mais où va ma vie?

Bienvenue à VegasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant