7

1.5K 57 5
                                    


Charles

Je ne suis pas certain qu'elle ait vraiment entendu ce que je viens de dire. Elle me dévisage drôlement.

-On devrait s'afficher ouvertement? demande-t-elle.

-Oui, comme un couple. Enfin, comme mari et femme.

Elle rit hystériquement en marchant les cent pas dans la pièce.

-Evy...regarde-moi. Dis-je en prenant ses mains pour l'immobiliser face à moi.

Ses yeux apeurés s'arrêtent sur les miens et elle revient lentement à elle. Je l'invite à s'asseoir et m'installe tout près d'elle.

-Tu croyais t'y prendre de quelle manière? On vit sur deux continents différents.

J'avoue que je n'avais pas réfléchi à ce détail. Certes, mon travail me permet de voyager, mais je ne voudrais pas nuire à ses études. Même si c'est seulement pour quelques semaines.

-Attends quelques minutes, j'ai peut-être une idée. Dis-je en sortant mon téléphone de mes poches.

Je regarde mon horaire jusqu'au prochain grand prix. J'ai un engagement médiatique à la fin de la semaine, mais rien d'ici là.

-Je pourrais passer quelques jours, ici avec toi.

-Je ne veux pas rabaisser ton idée, mais vivre sur le campus de Rice n'est pas la meilleure façon de s'afficher publiquement.

-Oui, si on publie sur les réseaux sociaux.

Elle se fige et j'ai l'impression que j'ai dit quelque chose de déplacé.

-Tu n'aimes pas les réseaux sociaux?

-Désolée, c'est juste beaucoup d'un coup. La semaine passée, j'étais une fille de plus ordinaire qui écrit de la musique. Cette semaine, je suis la femme d'un pilote de course. J'ai l'impression d'être entrée dans un multivers.

-Je ressens la même chose. Crois-moi, je n'avais pas prévu me marier de sitôt. Dis-je en passant mon bras par-dessus son épaule.

Elle glousse et laisse reposer sa tête sur moi. Je sens qu'elle se fait à l'idée. Ses cheveux chatouillent la peau de mon cou et je me surprends à penser à passer ma main dans ceux-ci. Ils ont l'air si soyeux. Je détourne les yeux, mais ils sont attirés par la fente de sa chemise. J'entrevois un petit bout de la dentelle de son soutien-gorge. Comme si la situation n'était pas assez étrange, mon sexe durcit. Je ferme les yeux pour essayer de taire mes hormones.

Charles, putain, ce n'est pas le moment.

Evy s'éloigne de moi et j'en profite pour essayer de camoufler mon entre-jambe.

-Malheureusement, je n'ai qu'un seul matelas, alors si tu restes ici, il faudra dormir ensemble.

-Ça me va...dis-je avec beaucoup trop d'enthousiasme.

J'essaie tellement de passer sous le radar avec mon érection que je dis n'importe quoi. Elle ne semble pas impressionnée par mes talents de conversation. La tension dans mon pantalon s'estompe enfin et je reprends mes esprits. Elle ouvre son placard pour sortir ses vêtements pour la nuit.

-Je vais me changer dans la salle de bain commune, je reviens.

Lorsqu'elle quitte la pièce, je me redresse et sautille sur place. Je dois absolument sortir le malaise de mon corps.

Merde, elle est plus belle que dans mes souvenirs...

Je profite de son absence pour appeler mon agent.

-Hey Charles... As-tu réfléchi à mon idée.

-Oui, en fait je viens d'arriver à Huston. Je vais passer quelques jours avec elle. On va faire quelques publications, elle est d'accord.

-Génial. Je suis heureux de l'entendre. N'oublie pas, votre couple doit avoir l'air parfait.

-Je sais, je sais!

Je raccroche la ligne et réalise que je n'ai rien apporté. Je croyais avoir la discussion avec elle et repartir. Comme je me gratte la tête pour élucider mon problème, elle entre dans la chambre enroulée dans son peignoir.

-Dis donc, on dirait que tu viens de perdre ton chien.

Je fronce les sourcils, car je ne comprends vraiment pas son allusion.

-C'est juste une expression pour dire que tu as l'air étrange. Explique-t-elle.

-Ah! C'est juste que je n'ai pas rien apporté comme rechange, donc ce soir, je dois dormir en caleçon. J'espère que ça ne t'offusque pas trop.

-Ce n'est pas comme si on n'avait jamais baisé...ajoute-t-elle.

Son franc parlé me déstabilise. Je soulève mon chandail et le lance par terre. Je vois bien ses yeux s'attarder sur mon torse musclé.

Oh! Je peux jouer aussi, ma belle.

Je continue de me déshabiller jusqu'à ce qu'il me reste seulement mes caleçons moulants. Lorsque ses pommettes tournent au rouge, je suis fier de moi.

-Tu es certaine que ça ne t'ennuie pas? dis-je avec un sourire en coin.

Elle marche jusqu'à moi et d'une habilité impressionnante, elle délaisse son peignoir. Elle se tient devant moi en petite nuisette de satin noir.

Putain!

-Je n'y vois aucun problème...si c'est bon pour toi, ça l'est pour moi.

Je déglutis bruyamment en promenant mes yeux le long de son corps. Ce n'est rien pour m'aider à garder ma queue détendue. Elle se penche pour déplacer la couverture et le satin remonte légèrement à l'arrière de sa cuisse. J'essaie de détourner le regard, mais c'est plus fort que moi. Je suis fasciné par cette petite parcelle de peau.

-Alors cher mari...tu viens? Lance Evy, pendant qu'elle s'étend sur le côté gauche du matelas.

Je m'installe à côté d'elle et me couche sur le dos. C'est la première fois que je suis couché avec une femme dans un aussi petit lit. Je crois que si j'allonge mon bras, ma main dépasse le matelas. C'est certain que je ne dormirai pas de la nuit. Ma tête est pleine de bonne volonté, mais pour mes hormones, c'est totalement autre chose. Par chance, elle me tourne le dos. Elle ne voit donc pas la couverture déniveler à cause de mon érection. J'analyse sa silhouette, ses courbes sont magnifiques.

Putain que la nuit sera longue.

Bienvenue à VegasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant