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Evy

Huston, Texas.

Une semaine plus tard.

Je marche sur le campus. Je m'en vais rejoindre les filles au pub. Elles m'attendaient pour 8hpm, mais je suis en retard, pour faire changement. Le soleil était fort aujourd'hui et je n'ai pas pensé à me crémer. Je sens déjà la peau me picoter. Ça m'apprendra à quitter le dortoir rapidement. Je suis toujours très organisée, je prépare mes choses la veille. Cependant, hier soir, j'ai entrepris l'écriture d'une mélodie et j'ai eu de la difficulté à composer quelque chose de décent. Il faut bien que j'arrive dans ma dernière année d'étude pour avoir un problème d'inspiration. Mon tuteur me conseille d'aller dans les soirées open mic, mais je ne suis pas tellement à l'aise de monter sur les planches devant les étudiants de ma faculté. Ils m'ont rendu la vie tellement difficile l'an dernier. Je sais que pour vivre de ma musique je devrai passer par-dessus, mais pour l'instant je me sens comme une tortue prise dans sa carapace. J'avoue que Vegas m'a permis de sortir mon fou. J'aurais juste aimé que ça ne se termine pas par un mariage. Qui n'a toujours pas été annulé. J'attends toujours un courriel des avocats de Charles. J'arrive devant la vitrine du pub et j'observe mes amies, à l'intérieur. Karel est tellement heureuse d'avoir signé son premier contrat d'architecture. C'est toute à son honneur. Marie, elle attend encore la correction de sa thèse finale. Il reste seulement Audrey et moi, on espère terminer l'année avec mention. Audrey étudie en art aussi, mais elle se spécialise en peinture abstraite. Ça va sans dire que les deux femmes en arts ont plus de difficulté à se placer les pieds. Karel est la première qui m'aperçoit et elle me signale d'avancer. Je me fraye un chemin entre les tables et j'arrive enfin au fond du pub. Mes trois amies me sautent dans les bras.

-On t'attend depuis un bon trente minutes! Tu traines de la patte, depuis que tu es mariée.

-Ha! Ha! très drôle. Dis-je sarcastiquement.

Audrey me serre contre elle et m'offre un verre de bière.

-J'ai déjà commandé les burgers. Ça ne devrait pas tarder.

Parfait, je meurs de faim.

-Merci, mon amie.

Trois hommes nous observent à la table voisine et Marie leur dit joyeusement bonjour.

-C'est dommage, ils ne sont que trois. Annonce Karel.

-Non, n'oublie pas, notre musicienne est mariée.

-Ok, c'est beau. Arrêtez de me le remettre sur le nez. C'était votre idée le voyage à Vegas. Dis-je en pointant Audrey et Marie, car Karel n'avait pas pu nous accompagner.

-Oh fait, ma belle. Je n'ai pas eu l'occasion d'avoir les détails croustillants de cette soirée. Lance Karel.

-Honnêtement, je ne me rappelle plus grand-chose. Je sais simplement que j'ai beaucoup trop bu et que j'ai quitté le bar avec Charles. Le reste est flou.

-J'imagine que vous en avez discuté le lendemain matin... non? Lance Marie.

Je souris timidement et elles s'imaginent bien la suite.

-Non, tu ne m'avais pas dit ça, ma tannante. Dit Audrey.

- Après tout, on est marié. Je rigole devant elles.

-Mais là, qu'est-ce qui va suivre...vous n'allez quand même pas former un couple.

-Es-tu folle, il vit à Monaco. Son avocat va me contacter pour les papiers d'annulation.

-Monaco...Dis donc, tu ne les prends pas fauchés, tes hommes.

Mes amies éclatent de rire et je cache mon malaise derrière mon verre de bière. Je repense à son corps nu et une bouffé de chaleur me submerge. Je bois pour me rafraichir et je souris seule dans mon coin. Mes amies sont beaucoup trop attentives aux regards de nos voisins de tables. Je vérifie à nouveau sur mon téléphone, si j'ai reçu un courriel d'avocat. Toujours rien!

-Hey Mick...monte le volume! Crie un homme accoté au bar.

Je me retourne pour le dévisager. Si tu veux écouter la télévision, reste chez toi. Je déteste les soirées d'événements sportifs, pourtant je ne croyais pas qu'il y avait du hockey ce soir. Le barman s'exécute et je hoche la tête désespérée.

-Hey, je vais aller me chercher une autre bière. Voulez-vous quelque chose?

Mes amies me remercient, mais refusent mon offre. Je laisse mon sac sur la table et marche en direction du bar. Je m'appuie sur le tabouret et attends mon tour pour passer ma commande. Deux clients plus tard, c'est à mon tour.

-Ma belle Evy, qu'est-ce que je te sers? Demande Ryan, le propriétaire du pub.

-Une autre bière, stp.

Il se retourne vers le réfrigérateur pour prendre la bouteille. Le volume élevé du téléviseur agresse mon oreille. Je lève les yeux pour voir le programme.

Beurk, de la course automobile.

-Qui écoute une course en rediffusion. Dis-je à voix haute en me parlant à moi-même.

-Ce n'est pas la course. Ce sont les qualifications, mais ce week-end, ils sont en Australie. M'explique l'homme à mes côtés.

Je force un sourire, pour faire semblant de m'intéresser à ses propos. Ryan me tend ma bière et je règle la facture. Je souhaite poliment une bonne course à l'homme du bar et retourne rejoindre mes amies. J'avance vers ma table et je vois Audrey, en état de choc. Comme si elle venait de voir un fantôme. Je m'empresse d'aller la rejoindre.

-Qu'est-ce qui t'arrive, ma puce. Je m'informe auprès d'elle.

Les yeux grands ouverts, elle me pointe le téléviseur. Je me tourne rapidement pour essayer de comprendre et lorsque je vois l'image diffusée, je laisse tomber ma bouteille sur le sol. Le verre éclate et Karel et Marie s'affolent près de moi.

-Voyons les filles...ça va?

-Je...Je...

J'essaie de parler, mais rien de cohérent ne sort de ma bouche.

-C'est lui, le mari d'Evy! Cri Audrey.

Les filles regardent l'écran et on y voit un journaliste. Il interroge le pilote vedette de Ferrari, Charles Leclerc. La vue de son visage me trouble et je ne sais pas où donner de la tête.

-Wow, tu ne nous avais pas dit qu'il était aussi sexy... Ajoute Karel.

Je souris bien malgré moi et m'approche du téléviseur pour entendre l'entrevue.

Charles, malgré les deux abandons de Ferrari, cette année. Vous avez quand même une bonne chance de vous classer dans le top du classement. Croyez-vous à vos chances de surclasser votre coéquipier?

-Oui, je crois toujours en mes chances, mais l'important c'est notre travail d'équipe. Carlos et moi, on se tient les coudes et c'est de cette manière qu'on va avancer le plus possible.

Son sourire s'élargit et sa petite fossette réapparait. Il me fait toujours autant d'effet.

Je n'en reviens pas... Charles est un putain de pilote de formule 1!

Bienvenue à VegasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant