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Charles

Ma session d'essai libre vient de terminer et je marche en direction du quartier général. Je dois absolument regarder les statistiques avec Fred. Ça s'est bien passé, les changements apportés au moteur améliorent beaucoup sa performance. Je monte les escaliers et Carlos m'ouvre.

-Te voilà enfin, on attendait tes petites fesses pour commencer.

Je consulte ma montre pour voir l'heure. Pourtant je suis bien à l'heure. Carlos éclate de rire et je réalise qu'il se fout de ma gueule. J'entre et rejoins la table ovale. L'écran défile les faits saillants de notre temps en piste. J'ai passé près de la barrière hydraulique à deux reprises. Je dois me rappeler de cette déviation sur le circuit, je me fais toujours avoir. Somme tout, nous avons livré un meilleur résultat qu'au circuit précédent. L'altitude plus élevée, ici, m'inquiète un peu, mais je suis certain que ça ne peut pas être pire qu'au Mexique. Je crois être en mesure d'aller chercher quelques points, même peut-être une place sur le podium. Je ferme ma tablette et la range dans mon sac. J'étudierai les plans ce soir. Je suis claqué. Je remercie les ingénieurs pour leur travail et rentre dans ma caravane. J'ai tellement hâte de retirer mes combines. L'humidité du pays me crée de la rétention d'eau et tous mes uniformes sont plus serrés. J'attrape mon short Ralph Lauren et mon polo Ferrari. Je n'ai pas d'autres options pour me promener dans les paddocks. Je dois afficher ma bannière à tout coup. La casquette sur la tête, je quitte les roulottes. Mon attaché de presse m'attend sur le côté de la clôture et m'avise qu'une femme est ici pour me voir. Je me prépare à voir une admiratrice qui souhaite que je signe quelque chose, mais lorsque je tourne le coin, je reconnais Charlotte. Elle est adossée au mur et joue dans ses cheveux. J'observe ses longues jambes et mon cœur s'emballe. J'ai envie de courir vers elle et de l'embrasser, mais je me retiens. Je me contente de faire quelques pas en sa direction. Elle soulève la tête et m'accueille de son plus beau sourire. Elle s'élance vers moi et me prend dans ses bras. Son odeur est réconfortante, c'est comme si je rentrais enfin à la maison, après plusieurs mois. Elle recule sa tête et m'embrasse sur chaque joue. Je ne sais pas quoi lui dire, je ne m'attendais tellement pas à la voir ici.

-Charlotte... C'est toute qu'une surprise!

-Je sais, j'avais une séance photo dans le coin, j'ai donc pensé à venir te saluer...j'espère que ça ne défait pas tes plans. Ajoute-t-elle.

-Du tout! Je suis très heureux de te voir.

Du bout des doigts, elle effleure mon avant-bras. Son geste m'étonne et avant même qu'elle prenne la parole. Une autre femme se jette sur moi en m'enlaçant de toutes ses forces. Avant même de pouvoir regarder la femme, j'entends :

-Putain que tu m'as manqué Husband.

Evy!

Je resserre son étreinte et elle se blottit dans mon cou. Le mouvement de sa tête me permet de voir la rage sur le visage de Charlotte. Elle est jalouse, c'est évident.

J'adore ça!

Je m'écarte de son corps et j'englobe sa joue de ma main droite. Son sourire s'agrandit et je l'embrasse tendrement.

-Wifey, je ne t'attendais pas avant ce soir.

-Je sais, mais j'avais trop hâte de te voir. Deux semaines sans toi, c'est trop long. Dit-elle d'une voix mielleuse.

Je sais qu'elle en met pour épater la galerie, car elle ne m'a jamais parlé de la sorte depuis que je la connais. Evy se retourne brusquement vers Charlotte en s'excusant.

-Pardon, je ne voulais pas vous interrompre, mais j'avais tellement hâte de retrouver mon petit Charlot.

Je déteste ce putain de surnom!

Je force un sourire devant les deux femmes et continue de jouer le petit ami parfait. Je prends le sac à main Evy et le pose sur mon dos. Avec mon autre main, je l'attrape par la taille. Charlotte gonfle ses narines entre chaque mot, elle bouillonne. Je n'écoute même pas les mots qui sortent de leurs bouches, je suis trop préoccupé à m'amuser de la situation. Mon ex-copine finit par nous saluée poliment et s'éclipse à toute vitesse dans les paddocks. Evy et moi restons en position jusqu'à ce qu'on ne voit plus aucune trace de Charlotte.

-Elle est partie? Me demande Evy.

Je hoche la tête et elle s'éloigne de moi en riant de bon cœur.

-Pauvre Charlotte, tu aurais dû voir son visage! Elle voulait m'arracher la tête...

-Comment sais-tu qui elle est ?

-Qui ne connait pas Charlotte Siné! dit-elle joyeusement.

Je ne comprends pas sa joie soudaine. Elle est presque trop heureuse. D'après-moi, elle essaie de camoufler quelque chose. J'attrape sa main pour la forcer à se tourner vers moi. Elle fuit mon regard, je n'aime pas ça. Je l'approche de moi et l'embrasse. Au début, son baiser est rigide, mais ses lèvres se détendent tranquillement. Ma main grimpe sur le côté de son corps et s'arrête sur sa nuque. Lorsque je la sens moins nerveuse, je détache nos lèvres. Ses yeux sont encore fermés et elle inspire doucement.

-C'était quoi ça?

-Tu avais l'air nerveuse...j'ai voulu te détendre.

Elle glousse en hochant la tête. Son front appuyer contre le mien, elle me remercie d'un souffle. Quand je suis certain qu'elle est plus à l'aise, je la libère de mes bras.

-Alors, où est ton amie?

-Elle ère quelque part dans les paddocks. Elle a voulu nous laisser de l'espace, mais entre toi et moi, je crois qu'elle avait trop hâte d'aller voir les beaux mecs.

J'éclate de rire. Je ne connais pas beaucoup son amie, mais j'imagine très bien la scène.

-On visite les paddocks? Ou tu préfères entrer à l'hôtel?

Je ne veux pas lui mettre trop de pression, on a tout le week-end. Son sourire s'agrandit et elle regarde autour d'elle.

-Je suis ici pour me pavaner à tes bras, mon cher. Alors, pavane-moi. Lance-t-elle tout amusée.

Je ris avec elle et l'invite à me suivre. Les paroles de mes agents résonnent dans ma tête.

N'oublie pas que les gens doivent croire à votre union...

Bienvenue à VegasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant