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Charles

Les gradins sont pleins à craquer. J'ai rarement vu autant de drapeaux Ferrari, c'est impressionnant. Je fais mon dernier tour de reconnaissance, je suis soulagé, j'ai réussi à monter jusqu'en quatrième place. Je n'embarque pas sur le podium, mais c'est mieux que les courses précédentes. J'envoie la main vers les tribunes en ralentissant devant les loges du paddock. Sans la voir, je sens son regard sur moi. La revoir m'a donné un élan de motivation et c'est exactement ce dont j'avais besoin. Le vent de fraîcheur que m'apporte Evy tombe à point. Je stationne le bolide en avant du garage Ferrari et détache mes ganses de sécurité. Carlos me saute dans les bras en me félicitant.

-Toute qu'un retour, mon vieux.

-Merci, j'avais vraiment le vent dans les voiles. J'aurais aimé monter plus haut, mais au moins on récolte des points décents.

-Ah arrête Perceval, c'est génial.

-Connard!

Je n'aurais jamais dû lui apprendre mon deuxième prénom, il ne rate pas une occasion de m'appeler comme ça.

Fred nous félicite et nous donne rendez-vous dans quinze minutes au poste de commande stratégique. Je prends le temps de reprendre un peu d'énergie et marche jusqu'à ma roulotte. J'ai besoin d'une douche rapide, j'ai le corps en sueur. C'est la moindre des choses avant d'aller rencontrer les journalistes. Étrangement, la porte de ma caravane est débarrée. Nerveusement, j'ouvre la porte avec la peur d'être surpris par une fan dérangée. Ça ne serait pas la première fois que ça arrive...

-Attention, je suis peut-être armé!

-La seule arme que tu as c'est dans tes caleçons...

Je ne la vois pas encore, mais je reconnais sa voix.

Evy!

-Putain Wifey, tu m'as fait peur.

Elle sort doucement de la pénombre me dévoilant ainsi la légèreté de sa tenue. Elle ne porte que mon polo Ferrari. Mon corps est très énergique soudainement.

-Oh! Dis-je en cherchant mes mots.

Evy s'avance vers moi et attrape la fermeture éclair de ma combinaison. Elle passe la langue entre ses lèvres comme elle descend cette dernière.

-Je dois rejoindre Fred dans dix minutes, ma belle...

Elle m'attrape par mon collet et se lève sur la pointe des pieds en s'appuyant sur ma joue.

-Alors on doit faire vite... Dit-elle d'un ton sensuel.

Je laisse mon côté animal prendre le dessus pour la suite des choses.

Ce fut bref, mais ô combien satisfaisant! Ma tête repose sur son ventre le temps que je reprenne mon souffle. Elle passe ses doigts dans mes cheveux et j'ai envie de m'assoupir.

-Je passerai le reste de ma journée comme ça.

-Il ne faut pas que tu me dises ce genre de chose, je pourrais y prendre goût.

En relevant la tête, je remarque que son assurance habituelle est disparue. Ses yeux sont ceux d'une fillette craintive.

-Et où en serait le mal? dis-je sans même prendre le temps de réfléchir à l'implication de mes paroles.

Je m'étire jusqu'à son visage et je l'embrasse doucement. C'est notre premier contact du genre. Une simple marque d'affection sans plus d'attente. J'éloigne ma tête et l'observe. Elle me sourit et je suis sans mot. Je ne sais pas comment expliquer ce qui est en train de se produire.

Bienvenue à VegasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant