Aut vincere, aut mori

Chapitre 44 - Avancées

- Alors, cette entrevue ?

Les Maraudeurs venaient de revenir du bureau du directeur. A la lueur des derniers événements, Hermione avait fini par reconsidérer sa décision de tenir Peter à l'écart et avait demandé à Dumbledore de l'inclure dans l'Ordre du Phénix avec les autres. Naturellement, la fin de l'année approchant, ils avaient fini par être convoqués pour discuter de l'organisation secrète de Dumbledore, le jour suivant leur effraction à Gringotts. Ils en connaissaient déjà les détails bien sûr, et avaient dû prendre un air intrigué en entendant la proposition qui leur était faite. Ils avaient tout de suite accepté, montrant un enthousiasme débordant à l'idée de participer à la lutte contre Voldemort, mais plus réservés intérieurement après avoir entendu les manigances de leur directeur par le biais d'Hermione. Ils passeraient le test de Maugrey à la fin de l'année scolaire ; pour l'heure, leur simple acquiescement avait suffi.

Si la journée de dimanche fut reposante après leurs aventures de samedi, le lundi fut plus compliqué pour Hermione. Le 2 mai. Il y a un an pour la lionne, une terrible bataille prenait place, causant la mort de leur dernier espoir et de tous les êtres chers à son cœur. Malgré ce que la jeune femme avait accompli en un an, elle ne pouvait s'empêcher de penser que beaucoup trop de temps s'était écoulé depuis. N'aurait-elle donc pu être plus efficace dans sa recherche ? Si elle n'avait pas perdu autant de jours à profiter de cette époque...

- Mione ?

Sirius la tira de ses pensées et elle releva la tête, surprise par sa présence. Il aurait dû être à l'entraînement de Quidditch ; même si la coupe avait été gagnée, James mettait un point d'honneur à ce que son équipe s'entraîne au-delà de la compétition. Il prenait un grand plaisir à voler le trophée à McGonagall, le plaçant dans un coin du terrain à chaque session de vol. Il avait prévu de nommer à sa succession à la tête de l'équipe Robin Thatch, poursuiveur comme lui et futur septième année.

Sirius s'assit à côté d'elle dans la salle commune alors qu'elle refermait ses livres, lui donnant toute son attention. Le brun entoura sans attendre ses épaules de son bras, l'attirant contre elle.

- Tu ne vas pas bien, aujourd'hui.

Elle ne tenta pas de le nier, mais ne se renferma pas pour autant.

- Nous sommes le jour de la défaite de Poudlard. Je sais que, si tout se passe bien, ce jour n'aura pas lieu, mais pour moi il représente tant de douleur...

Il la serra encore plus fort, conscient à présent de son trouble.

- La fin d'année arrive, ce qui veut dire que nous aurons le champ libre pour chasser Voldy. Je sais que tu vas ma détester pour ce que je vais te dire, mais tu sais que j'ai raison. Il faut qu'on arrête la mission d'ici notre diplôme. Tu dois pouvoir prétendre à un travail après Poudlard. Je ne vois pas d'objection à t'entretenir toute ta vie avec les coffres des Black mais je doute que la femme indépendante que tu es accepte la proposition sans rechigner.

- Je sais, acquiesça-t-elle en soupirant.

- D'ailleurs, tu as décidé ce que tu voulais faire ?

- Oui. J'ai toujours su en réalité. Lorsque j'ai découvert la condition des elfes de maison, j'ai tout de suite commencé une association pour les aider, et j'ai mis du temps avant de comprendre que la situation est plus compliquée qu'il n'y paraît... Et lorsque j'ai rencontré Remus, enfin le Remus de mon temps, j'ai vu comment la société le traitait. Je ne lui ai pas menti, il a fini par avoir une femme et un fils mais il a tellement souffert... Avant cela, il a dû errer, ne trouvant pas de travail jusqu'à ce que Dumbledore l'approche pour le poste de DCFM pendant ma troisième année. Et ne parlons pas de ce qu'il a dû vivre parmi les meutes qu'il a visitées sur ordre du vieux fou...