Lorsqu'elle se réveilla dans ce qu'elle reconnut être l'infirmerie de Poudlard, Hermione ressentit une vive douleur à l'épaule gauche. Sans aucun doute une séquelle de la confrontation avec les Mangemorts avant son départ. Heureusement, sa blessure ne semblait pas être maligne. Elle récupèrerait certainement très rapidement. En pensant à cela, elle ne put empêcher ses yeux de se brouiller. Remus. Le pauvre Teddy vivrait désormais sans père ni mère. Mais non. Elle devait se reprendre, ne plus penser à cela. Si sa mission réussissait, plus personne ne serait orphelin. Ni Teddy, ni Harry.
- Vous êtes réveillée ! Je préviens le Professeur Dumbledore de suite, surtout ne bougez pas, vous êtes encore faible, prévint madame Pomfresh, surgissant comme une tornade à son habitude.
Hermione reprit ses esprits rapidement. Elle connaissait les règles du voyage dans le temps et la dangerosité de ceux-ci. Elle avait réfléchi lors de cette semaine dans les bois de Sherwood à la version qu'elle devrait présenter en arrivant, et avait réduit les options à trois : soit elle s'en tenait à une prétendue amnésie, soit elle mettait le Professeur Dumbledore dans la confidence, soit elle lui racontait une petite histoire créée de toutes pièces, en gardant un maximum d'informations pour elle-même. L'inconvénient de la première option était qu'il était fort probable qu'elle se trahisse rapidement et la deuxième conduirait très certainement à une intervention forcée de Dumbledore dans ses plans. La troisième était la plus envisageable : elle passerait inaperçue, narrant une attaque de Mangemorts et prétendant qu'elle ne savait pas comment elle avait pu atterrir à Poudlard. Hermione vérifia alors son cou. Bien. Elle avait toujours son précieux retourneur de temps ; l'infirmière ne semblait pas l'avoir remarqué. En revanche, elle remarqua vite un bandage neuf autour de son avant-bras gauche. Elle ne pourrait donc mentir sur son sang.
- Mademoiselle, je suis heureux que vous soyez réveillée. Comment vous sentez-vous ?
Hermione mis plusieurs instants avant de réaliser qui lui parlait. Savoir qu'elle allait revoir Dumbledore à cette époque était une chose, le voir de ses propres yeux en était une autre.
- Je vais bien, merci. Je suis désolée de vous avoir causé du souci, Professeur Dumbledore.
- Vous savez donc mon nom, Mademoiselle, puis-je connaître le vôtre ? s'enquit-il, la fixant par-dessus ses lunettes en demi-lune.
- Hermione Granger, Professeur.
- Que vous est-il donc arrivé, Miss Granger ? Je vous avoue que je ne peux pour l'instant trouver aucune explication plausible à votre arrivée.
Son regard insistant cherchait à percer les secrets d'Hermione. En tant que directeur, il était tout à fait compréhensible qu'il s'inquiète de son arrivée particulière, pour la sécurité de ses étudiants. Cependant, cela brisait le cœur d'Hermione de voir ce regard suspicieux, alors qu'il était d'habitude rempli de confiance et de compréhension, comme envers tous ses étudiants. Mais ce manque de confiance convainquit Hermione de ne pas choisir de tout lui révéler : il s'interposerait sans aucun doute pour protéger Poudlard et ses étudiants, ou irait chercher lui-même les horcruxes, interrompant les plans de la lionne.
- J'ai subi une attaque de Mangemorts, Professeur, et n'ai aucune idée par quel miracle je suis arrivée ici. J'étais chez moi avec mes parents, lorsque nous nous sommes fait attaquer. Ils sont morts tous les deux, alors que je tentais de transplaner vers un lieu sûr. Je ne sais pourquoi ma magie m'a menée ici.
- Vos parents étaient des opposants ouverts de Voldemort, Miss ?
- Ils n'étaient pas au fait de son existence. Je suis Sang-de-Bourbe, Professeur.
Si le terme choqua Dumbledore, il n'en laissa presque rien paraître, si ce n'est une ombre qui passa dans ses yeux.
- Et comment se fait-il que vous ne soyez pas allée à Poudlard, Miss Granger ? Je n'ai jamais d'ailleurs entendu parler de vous, pourtant, tous les noms des sorciers, y compris nés-moldus, dit-il en appuyant sur le terme, sont consignés magiquement dans le registre de l'Ecole.
- Je ne sais pas, Professeur. J'ai appris la magie dès mes onze ans par celui que je considérais comme mon tuteur. Il est décédé il y a maintenant deux mois, lors d'une attaque lui aussi. Si possible, Professeur, j'aimerais rester à Poudlard et y étudier. J'ai passé mes BUSE il y a un an en candidate libre, et je m'apprêtais à préparer mes ASPIC cette année.
- Je ne vois pas pourquoi je devrais vous refuser ce droit, Miss. Vous serez répartie dès ce soir dans l'une de nos quatre maisons. Pour ce qui est de vos affaires, je vous donnerai une bourse d'éducation afin que vous puissiez vous rendre à Pré-au-Lard, le village avoisinant, au plus vite. Je vous ferai délivrer un uniforme de l'école sous les plus brefs délais. Si vous voulez bien, venez me voir dans mon bureau lorsque Madame Pomfresh aura vérifié votre état. J'envoie tout de suite un préfet vous récupérer à la sortie de l'infirmerie pour vous guider. Au fait, le mot de passe est Patacitrouille.
Concluant par ces paroles, Dumbledore esquissa un de ses sourires malicieux dont il avait le secret, et quitta l'infirmerie. Pomfresh se précipita alors vers elle, marmonnant comme à son habitude qu'on devrait laisser ses patients tranquilles au lieu de les harceler aussi longtemps. Elle vérifia ses constantes, examina son épaule et refit un bandage propre. Heureusement, elle ne fit aucun commentaire sur sa cicatrice. Sitôt libérée, Hermione récupéra sa baguette et se dirigea hors de l'infirmerie avant que l'infirmière ne change d'avis.
En sortant, elle guetta le préfet qui devait venir la récupérer. C'est alors qu'elle se glaça, et sa gorge se serra. Remus Lupin, tout sourire, arrivait à grandes enjambées.
VOUS LISEZ
Aut vincere, aut mori
FanfictionLorsque la Résistance est défaite à la Bataille de Poudlard, Hermione n'a plus qu'une seule option : remonter à l'Epoque des Maraudeurs, et espérer détruire le Seigneur des Ténèbres avant qu'il ne soit trop tard... Arrivera-t-elle à ses fins, tout...