Chapitre 15 - Fille d'Isis

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Sirius et Remus sursautèrent à l'entente de ce nom.

- Qui est Ron ?

Hermione sembla reprendre ses esprits en un instant. Quelle erreur stupide ! Elle aurait dû mieux protéger l'horcruxe en le prenant sur elle, elle savait très bien les effets néfastes qu'il pouvait avoir ; Ron en avait fait les frais lors de leur année de cavale...

- Un ami.

- Et que vient-il faire ici ?

- Où est l'artefact ? demanda-t-elle, ignorant royalement la question.

Sirius se tourna vers l'endroit où il avait jeté le tissu, avant de s'en emparer malgré les protestations alarmées d'Hermione.

- Ne le touche pas directement ! s'écria-t-elle.

Remus avertit son ami du regard, avant de retourner vers l'intrigante jeune femme. En l'espace de quelques secondes, elle avait révélé qu'elle connaissait leurs plus profonds secrets, qu'elle était au courant de sa nature de lycanthrope et qu'elle savait parfaitement que l'objet qu'elle transportait puait la magie noire. Il s'écarta pour la laisser se redresser, tout en gardant sa baguette à portée de main.

- Hermione, personne en six ans excepté les trois imbéciles qui me servent d'amis n'a découvert ma nature, et encore moins sait ce que lesdits imbéciles ont fait. Comment pourrais-tu savoir cela ? Qui te l'a dit ?

- Je le sais, c'est tout. Je suis désolée pour mon comportement, j'aurais dû faire plus attention. Mais cela ne fait que prouver mon point de vue : vous ne pouvez m'accompagner. J'aurais pu vous blesser et personne ne vous aurait retrouvés avant longtemps.

- Tu n'as pas le choix, intervint Sirius. On est à deux contre un, et on ne va sûrement pas te laisser continuer seule. Ne crois pas que ce soit de la confiance, au contraire on veut s'assurer que tu ne fasses rien qui pourrait menacer l'école.

- Très bien, suivez-moi. J'espère que vous êtes en forme, on va combattre un basilic géant.

- Quoi ?!

- Vous ne voulez pas me lâcher, à vos risques et périls. Vous allez m'écouter très attentivement et ne pas faire un pas de travers. Si vous déviez du plan, vous êtes morts. Je m'apprête à aller dans la chambre pour détruire le basilic, le monstre élevé pour terrasser les nés-moldus. Je dois récupérer ses crochets pour détruire cet objet qui émane de magie noire.

- C'est quoi cet objet, d'ailleurs ? D'où vient-il ?

- Je vous en ai déjà trop dit, je ne laisserai pas un mot de plus s'échapper de mes lèvres. Vous venez ou non ?

- Oui, acquiescèrent-ils simultanément.

Ils emboîtèrent le pas à Hermione, alors qu'elle s'avançait à travers les soubassements rocailleux et déglutirent à la vue de la mue de serpent de plusieurs mètres de long. Avait-elle seulement un plan ?

- Euh, Hermione, loin de nous de douter de tes compétences, mais... tu as un plan ? Ou on se jette juste dans la gueule du loup ? enfin du serpent ? questionna Remus.

- Le plan est de métamorphoser un des nombreux rats de cette chambre en un coq, de réussir à avancer son horloge biologique pour lui faire croire au lever du jour et attendre son cri, pendant que je distrairai le basilic. Essayez de ne pas trop tarder, je n'ai pas de larmes de phénix à ma disposition pour guérir en cas de blessure malencontreuse.

Sirius jusque-là avait tenté tant bien que mal d'accepter la foule d'informations qu'ils avaient reçues depuis une dizaine de minutes, et voulait passer outre toutes ses questions pour se focaliser sur leur mission inopinée. Mais il ne pouvait décemment accepter qu'Hermione se transforme en appât pour un serpent de plus de quinze mètres.

Aut vincere, aut moriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant