Aut vincere, aut mori

Chapitre 46 - Gryffondor

- Miss Granger, que me vaut cette visite ?

Son futur ancien directeur la regardait par-dessus ses lunettes en demi-lunes, interrogateur. Elle patienta un instant avant de lui répondre, rassemblant ses pensées.

- J'ai besoin de parler au Choixpeau.

- Voilà une requête bien étrange, Miss. N'êtes-vous plus satisfaite de votre maison, à quelques jours de la fin de vos études ?

- Il ne s'agit pas de cela. Je ne peux pas vous dire pourquoi, mais il a quelque chose dont j'ai besoin.

- Quelque chose dont vous avez besoin. J'ai l'habitude de parler par énigmes, jeune femme, mais vous semblez me surpasser aujourd'hui.

Hermione retint un soupir de frustration, se demandant comment parvenir à faire accepter sa requête.

- Et si nous parvenions à un marché ? J'ai juré de ne pas vous extorquer vos secrets, mais nous pourrions nous entendre sur cette question. Je vous donne accès au Choixpeau, et en échange, vous répondez à une de mes questions. Sans veritaserum, je vous fais confiance, mais je tiens à votre sincérité.

La lionne réfléchit un instant, pesant le pour et le contre.

- Très bien. Mais j'aurai d'abord accès au Choixpeau. Et en privé.

- Entendu. J'espère que vous ne me le ferez pas regrettez, Miss Granger. Aussi réservée que vous pouvez l'être, je me trouve presque malgré moi convaincu de votre honnêteté. Il est sur son perchoir, non loin de Fumseck. Je devais aller rendre visite au professeur McGonagall de toute façon. Je vous verrai ici à mon retour dans une demi-heure ?

Elle hocha la tête, comptant tenir sa parole. Dumbledore restait un allié puissant, et se le mettre à dos ne ferait rien. Le vieux directeur sortit, la gargouille se refermant après son passage. Elle attendit un instant, presque incertaine, avant de se positionner en face de l'illustre chapeau, toussotant pour le faire sortir de sa torpeur.

- Hum.

Le cuir eut l'air de grogner, et elle réitéra son toussotement.

- Hum hum. Choixpeau ?

- Tiens donc, dit-il en bâillant, une élève. Tu es beaucoup trop âgée pour ta répartition, même si tu as déjà défié les règles en début d'année. Ne me dis pas que tu souhaites changer de maison, ce serait une perte de temps. Et me réveiller pour ça deux mois avant la rentrée, quel culot ! Tu ne pouvais pas attendre ?

- Non, je... Il ne s'agit pas de ça. Je dois... Enfin, il me faudrait... Il me faut l'épée de Godric Gryffondor, dit-elle très rapidement, l'air crispé d'appréhension.

S'attendant à de l'indignation, elle sursauta lorsque le Choixpeau éclata de rire d'une voix riche et sonore.

- Hahaha ! Ces sorciers, ils se croient tout permis ! On ne me l'avait jamais faite ! Et qu'est-ce qui te fait croire que l'épée va t'apparaître magiquement, un bibidi bobidi bou peut-être ? Hahaha !

- Je suis sérieuse ! Je n'ai pas le choix, je dois vaincre Voldemort ! répliqua-t-elle avec véhémence. Vous vous souvenez de lui, n'est-ce pas ? Vous l'aviez mis dans la maison Serpentard, mais saviez-vous ce qu'il deviendrait ? Ou aviez-vous espéré qu'il retrouverait le droit chemin ?

- Ne me parle pas comme ça, humaine. Pour quelqu'un qui veut quelque chose de moi, tu as une drôle de manière de t'y prendre. Ce n'est pas en m'insultant que tu obtiendras ce que tu veux.