The Erebe's Sons MC tome 3 - Allistair

CHAPTER II - SYDNEY

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Installée derrière le volant de mon Isuzu, je ne quitte pas la porte de l'immeuble délabré des yeux. Mon frère, Austin, ne cesse de jacasser depuis le début de notre planque et s'il continue, je vais lui mettre un baillon.

Depuis que j'ai rejoint l'agence de mon père, j'ai toujours préféré travailler avec Chand', le moins bavard de notre fratrie. Avec Austin, ça peut en devenir migraineux tant il passe du coq à l'âne sans réelle transition. Par exemple, il m'explique qu'il veut qu'on s'organise une virée au zoo avec toute la famille, puis qu'il s'est commandé un nouvel écran plat, pour au final me dire qu'il souhaite emmener sa femme en week-end et qu'il faut que je prenne Savannah, sa fille. Cependant, me raconter ses dernières bêtises ne me motive pas à lui donner une réponse positive.
Sav' et Lou dans la même pièce? Je ne donne pas chère de mon salon.

Austin - Elle nous a fait un magnifique portrait de famille sur le mur de notre chambre. C'est...original.
Sydney - Sérieusement A, tu as eu raison de t'orienter sur un métier d'action, on peut déjà dire que tu n'aurais pas fait ton beurre dans la vente.
Austin - C'est une enfant pleine d'énergie, je ne vais quand même pas mentir.
Sydney - Et personne ne te croirait de toute façon. Et puis, ce n'est pas une enfant, c'est un Gremlins qu'il ne faut surtout pas nourrir, peu importe l'heure.
Austin - Les parents ont pris les filles depuis ce week-end, papa a fini par les mettre sur le terrain d'entraînement hier.

J'éclate de dire en imaginant mes nièces tenter de grimper le mur. Mon père, ancien Colonel de la Navy, a du prendre beaucoup de plaisir à sortir son sifflet de papy instructeur.
À sa décharge, ces gamines sont des monstres. Magnifiques, câlines, futées, mais il ne faut jamais leur tourner le dos. Ce sont des petites diablotines dont l'imagination en terme de bêtises n'a pas de limite.

Sydney - Appelles maman et dis-lui qu'on passe manger ce midi, je vais avoir une petite discussion avec les filles.
Austin - J'appelle les frangins?
Sydney - Denver n'est pas là, mais Chand' voudra peut-être venir et Brook y passe tous les jours donc la question ne se pose pas.

Il lance aussitôt l'appel alors que la porte de l'immeuble s'ouvre enfin, et Ô miracle, notre cher Ted en sort.
Je claque des doigts devant le nez de mon frère qui parlemente avec ma mère pour qu'elle lui fasse un gratin de patates douces. Alors je me contente de lui montrer notre cible de l'index.

Austin charge son arme, continuant de supplier maman de lui faire son régal, alors que j'arme déjà mon Eagle et prépare un serflex, au cas où il jouerait les récalcitrants.
Je montre deux doigts à mon frère, lui indiquant que je ne nous donne que deux minutes pour attraper ce connard, qui joue avec mes nerfs depuis une semaine. Je sors de la voiture en appuyant déjà sur le bouton d'ouverture du hayon à l'arrière du pick-up, puis d'un geste, j'ordonne à Austin d'y aller en frontal, alors que je le prendrai à revers.

Le type à la haute silhouette longiligne marche sur plusieurs mètres avant de se rendre compte que mon frère traverse la route pour se positionner devant lui. Arrivant derrière lui, je vois son corps se tendre, sûrement lorsqu'il remarque l'arme que tient Austin, puis son pas ralentit, jusqu'à se stopper et faire demi-tour. Mais c'est déjà trop tard pour lui, sans même lui laisser le temps d'esquisser le moindre geste, je lance mon poing gauche, fermement serré, et percute sa mâchoire.

Sa tête part sur le côté dans un craquement satisfaisant et Austin ne lui laisse pas le temps de reprendre ses esprits puisqu'il le ceinture pour le plaquer au sol.

Sydney - Ted Armstrong, vous ne vous êtes pas présenté à votre contrôleur judiciaire depuis trois mois, par conséquent, votre conditionnelle est annulée. Vous savez ce que ça signifie?
Ted - Ouais, je retourne en taule...
Sydney - Exact. Levez-vous et sans geste brusque.