The Erebe's Sons MC tome 3 - Allistair

CHAPTER XXIV - SYDNEY

🥀

Après un peu plus de huit heures de route et deux arrêts, nous voilà à Sarasota, et étrangement, je n'éprouve aucune joie à revenir chez moi. Cet état de fait a confirmé les paroles que Jude m'a glissée hier soir autour d'un verre.

Ce que tu ressentiras à ton arrivée sera très révélateur, ça l'a été pour moi en tous cas.
Lorsque je suis retournée à New York après le décès de ma mère, je ne m'y sentais plus à ma place. Une partie de mon cœur sera toujours New Yorkais, mais elle est infime comparée à celle qui est à Darien.

Et à cet instant, je comprends parfaitement ce qu'elle voulait dire.

Je n'ai pas ressenti l'apaisement habituel en longeant le front de mer, tout comme le besoin de me précipiter dans ma maison ne m'a pas frappé. En revanche, le bonheur de retrouver le foyer de mes parents est intact, mais au fond de moi, j'ai conscience que c'est uniquement parce que j'y trouverai toujours une source d'amour intarissable.

Pour le prouver, à peine le seuil franchi que ma mère a refermé ses bras autour de moi et m'a câlinée pendant plusieurs longues minutes, avant d'en faire de même avec Marley qu'elle a aussitôt adoptée. Je la comprends tellement. Cette jeune femme est d'une douceur incroyable, malgré son caractère bien trempé, elle est pleine d'humour et déborde d'amour pour ceux qui lui sont chers. Je me sens infiniment reconnaissante qu'elle fasse partie de ma vie. Elle, mais aussi chacun des membres de cette famille non-conformiste. Ils m'ont tous accueillie à bras ouverts, m'ont acceptée pour la personne que je suis, sans juger ce que je fais, ou ce que j'ai fait dans ma vie avant de les rencontrer.

Denver - Ne te retournes surtout pas ma sœurette, mais saches que tu as un géant écossais coller au derche...

La mine faussement effrayé et les yeux écarquillés de mon frère me sortent de mes pensées, et me font éclater de rire, mais aussi gronder le géant en question.

Sydney - Sois mignon avec mon amoureux et arrêtes de te moquer C.

Mon frère hausse les épaules et dévisage Allistair, interrogateur, mais mon géant l'ignore.

Après avoir dévoré le poulet épicé aux légumes que maman nous avait préparé, nous avons rejoint mon père et mes frères à l'agence. Marley, quant à elle, est restée au domicile familial, consciente que nous voulions régler certains détails avant notre périple pour les Keys.
Mais il est vrai que depuis que nous avons mis pied à terre, Alli ne me lâche pas d'une semelle.

Denver - Tout va bien Alli? Tu as l'air soucieux...

Allistair se contente de lui faire un signe de tête et dévie son attention sur Austin qui l'interpelle :

Austin - On peut savoir pourquoi ma sœur porte un blouson avec ton nom?
Allistair - C'est ma Régulière.

Concis. Mais au ton qu'a employé mon frère, quelque chose me dit que là n'était pas vraiment sa question. S'il ne se détend pas, il va se faire envoyer paître en beauté. Si ce n'est pas par Alli, ce sera par moi.

Je jette un coup d'œil autour de moi et constate que mes autres frères et ceux d'Alli se sont confortablement installés sur les fauteuils et autres sièges à disposition, tandis que mon père est appuyé contre le bureau d'accueil. Ils observent la scène, dépités pour les miens, curieux pour les autres.

Austin - Je ne sais peut-être pas grand chose sur les Clubs de Bikers, mais ça, je suis au courant. D'autant que le "propriété de" ne laisse pas vraiment de place aux doutes. Ce que je veux savoir c'est pourquoi tu n'as pas demandé notre autorisation?
Allistair - Peut-être parce que t'as pas ton mot à dire.
Austin - C'est notre sœur, tu ne peux pas faire ce que tu veux, et encore moins la marquer comme du vulgaire bétail!